The China Mail - Le Kirghizstan en lutte contre ses déchets radioactifs soviétiques

USD -
AED 3.672502
AFN 68.421617
ALL 83.597782
AMD 381.438654
ANG 1.789783
AOA 916.999953
ARS 1356.017596
AUD 1.539812
AWG 1.8
AZN 1.69594
BAM 1.67833
BBD 2.013704
BDT 121.837256
BGN 1.680799
BHD 0.377106
BIF 2980.498166
BMD 1
BND 1.285104
BOB 6.930256
BRL 5.4428
BSD 0.999288
BTN 87.562911
BWP 13.417664
BYN 3.387724
BYR 19600
BZD 2.009705
CAD 1.38395
CDF 2867.500765
CHF 0.803915
CLF 0.024639
CLP 966.589983
CNY 7.152902
CNH 7.15387
COP 4055.5
CRC 503.567797
CUC 1
CUP 26.5
CVE 95.124972
CZK 21.077603
DJF 177.719865
DKK 6.41555
DOP 62.950316
DZD 129.956023
EGP 48.590307
ERN 15
ETB 141.499077
EUR 0.85938
FJD 2.262989
FKP 0.74134
GBP 0.74232
GEL 2.694994
GGP 0.74134
GHS 11.150208
GIP 0.74134
GMD 71.493708
GNF 8680.999946
GTQ 7.659666
GYD 208.980327
HKD 7.79429
HNL 26.394781
HRK 6.4719
HTG 130.758834
HUF 340.371497
IDR 16313.05
ILS 3.35105
IMP 0.74134
INR 87.64035
IQD 1310
IRR 42049.999889
ISK 123.080068
JEP 0.74134
JMD 160.007895
JOD 0.708952
JPY 147.445991
KES 129.500973
KGS 87.425297
KHR 4004.999854
KMF 423.600304
KPW 899.980721
KRW 1394.559995
KWD 0.30564
KYD 0.832729
KZT 534.400275
LAK 21620.000143
LBP 89554.99972
LKR 301.932937
LRD 200.352685
LSL 17.630306
LTL 2.95274
LVL 0.60489
LYD 5.410135
MAD 9.042975
MDL 16.678609
MGA 4460.000085
MKD 52.809302
MMK 2099.202559
MNT 3597.80022
MOP 8.02952
MRU 39.949662
MUR 45.970087
MVR 15.409814
MWK 1735.999692
MXN 18.681797
MYR 4.215502
MZN 63.949831
NAD 17.630127
NGN 1537.230068
NIO 36.801824
NOK 10.13002
NPR 140.108214
NZD 1.706085
OMR 0.384495
PAB 0.999292
PEN 3.520111
PGK 4.14575
PHP 56.91602
PKR 281.874982
PLN 3.66086
PYG 7232.379228
QAR 3.64075
RON 4.345504
RSD 100.702019
RUB 80.502058
RWF 1446
SAR 3.752206
SBD 8.217066
SCR 14.699675
SDG 600.501618
SEK 9.56821
SGD 1.285575
SHP 0.785843
SLE 23.25014
SLL 20969.49797
SOS 571.501607
SRD 38.324503
STD 20697.981008
STN 21.02508
SVC 8.743296
SYP 13002.330428
SZL 17.629717
THB 32.449983
TJS 9.568232
TMT 3.5
TND 2.885017
TOP 2.342096
TRY 41.029805
TTD 6.789522
TWD 30.559501
TZS 2524.19805
UAH 41.365423
UGX 3560.380151
UYU 39.9631
UZS 12349.999823
VES 141.606965
VND 26365
VUV 119.048289
WST 2.67662
XAF 562.930002
XAG 0.025958
XAU 0.000296
XCD 2.702551
XCG 1.800957
XDR 0.700089
XOF 561.000133
XPF 103.26015
YER 240.175025
ZAR 17.635875
ZMK 9001.198027
ZMW 23.31241
ZWL 321.999592
  • AEX

    -6.2000

    904.91

    -0.68%

  • BEL20

    -24.7900

    4836.18

    -0.51%

  • PX1

    -133.3300

    7709.81

    -1.7%

  • ISEQ

    -118.0800

    11573.09

    -1.01%

  • OSEBX

    -2.3300

    1659.54

    -0.14%

  • PSI20

    -72.8400

    7844.17

    -0.92%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    40.2200

    3336.99

    +1.22%

  • N150

    -46.4900

    3733.43

    -1.23%

Le Kirghizstan en lutte contre ses déchets radioactifs soviétiques
Le Kirghizstan en lutte contre ses déchets radioactifs soviétiques / Photo: © AFP

Le Kirghizstan en lutte contre ses déchets radioactifs soviétiques

Equipé d'un masque et d'une combinaison, Ermek Mourataliev conduit à travers les routes sinueuses des montagnes du Kirghizstan son camion scellé à la cargaison particulière: des déchets nucléaires radioactifs de l'époque soviétique menaçant toute l'Asie centrale.

Taille du texte:

La manoeuvre est périlleuse, deux véhicules se sont renversés cet été dans des ravins.

Et le chauffeur a interdiction de s'arrêter jusqu'à sa destination finale, une zone de stockage où ces résidus nucléaires seront enfouis sous d'épaisses couches successives de glaise compactée et de pierres.

Trois décennies après son indépendance, le Kirghizstan pâtit toujours des conséquences de la course à la bombe nucléaire au coeur de la Guerre froide, quand l'Asie centrale approvisionnait toute l'URSS en uranium.

Selon les autorités kirghizes, le pays a hérité de plus de six millions de mètres cubes de déchets radioactifs stockés dans une trentaine de décharges fragilisées et proches de rompre comme à Min-Kush (centre), nécessitant des travaux de réhabilitation complexes et coûteux.

"A la chute de l'URSS, le Kirghizstan n'avait ni l'équipement ni l'argent pour transférer les déchets vers des lieux sûrs, le processus a longtemps été retardé", résume pour l'AFP Ilguiz Ernis, adjoint au maire de la commune.

Ces projets de réhabilitation "sous le contrôle personnel du président" Sadyr Japarov entrent dans leur phase finale et sont mis en oeuvre par le géant russe du nucléaire Rosatom ainsi que l'Union européenne et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement.

- "Lac radioactif" -

Des locaux sont embauchés pour participer aux travaux, comme le mari d'Aïman Kichkenalina, qui estime que "ce problème n'est pas seulement celui de Min-Kush, mais de tout le Kirghizstan".

Cette quadragénaire est l'une des quelque 5.600 habitants vivotant dans cette ex-ville secrète au destin semblable à d'autres centres d'extraction d'uranium en Asie centrale, tombés en décrépitude, transformés en catastrophes humaines et environnementales à retardement.

"Des experts ont constaté que la dose (de radioactivité) était trop élevée par endroits", poursuit-elle. Elle dépasse jusqu'à six fois la norme selon les autorités.

Pis, la radioactivité se répand dans la rivière traversant Min-Kush, affluent du Syr-Daria, deuxième plus grand fleuve de la région, menaçant les quelque 80 millions de Centrasiatiques.

"Nous déplaçons la décharge car la digue se rompt. La composition de l'eau qui s'écoule sous la décharge dépasse les normes admissibles", explique Bakytbek Asankoulov, responsable de la sécurité radioactive au ministère des Situations d'urgence.

"Il y a un risque de glissement de terrain", poursuit M. Asankoulov, le pays étant en zone sismique et sujet aux catastrophes naturelles à répétition, exacerbées par le changement climatique.

D'après le spécialiste, "cela pourrait bloquer le lit de la rivière et former un lac radioactif".

"S'il explose, ses eaux atteindront la vallée de Ferghana", zone la plus densément peuplée d'Asie centrale à cheval entre le Kirghizstan, l'Ouzbékistan et le Tadjikistan.

- "Cheveux tombent" -

Mais les avertissements des autorités de ne pas boire l'eau radioactive de cette rivière semblent avoir peu d'écho auprès de certains habitants.

"Nous mangeons le bétail et buvons le lait des vaches" qui boivent elles-même l'eau interdite, lâche désabusée Perizat Berdalieva, ex-comptable à l'usine d'uranium.

D'autant que les risques des radiations sur la santé ont été cachées par l'URSS dans ces villes stratégiques comme Min-Kush où contrairement au reste de l'empire communiste "tout était disponible, sans déficit de nourriture", se souvient la retraitée.

Des recherches scientifiques, bien que rares, soulignent la prévalence anormalement élevée de maladies, une modification de la formule sanguine pouvant mener à des cancers, ou une plus faible immunité parmi la population vivant près des zones de stockage de déchets nucléaires.

"Les cheveux de mes deux filles tombent, elles sont souvent malades, mon mari saigne du nez", assure Nazgoul Zarylbek, 25 ans.

Sa maison irradiée a récemment été rasée par les autorités contre un dédommagement d'environ 5.000 euros pour déménager dans une zone plus sûre, ou plutôt moins dangereuse, à Min-Kush.

Dans cette vallée à plus de 2.000 mètres d'altitude aux paysages bucoliques -- si l'écran interactif sur la mairie mesurant la radioactivité ne rappelait pas le danger invisible -- on espère enfin tourner la page de ce passé empoisonné.

Malgré la peinture écaillée sur la majorité des bâtiments, le responsable municipal Ilguiz Ernis veut y croire: "Le transfert des déchets d'uranium vers un lieu sûr permettra de supprimer Min-Kush de la liste rouge des endroits touristiques."

S.Davis--ThChM