The China Mail - Vingt ans après la loi sur l'euthanasie, un médecin belge raconte le "soin final"

USD -
AED 3.672504
AFN 66.344071
ALL 83.58702
AMD 382.869053
ANG 1.789982
AOA 917.000367
ARS 1405.057166
AUD 1.540832
AWG 1.805
AZN 1.70397
BAM 1.691481
BBD 2.013336
BDT 122.007014
BGN 1.69079
BHD 0.374011
BIF 2943.839757
BMD 1
BND 1.3018
BOB 6.91701
BRL 5.332404
BSD 0.999615
BTN 88.59887
BWP 13.420625
BYN 3.406804
BYR 19600
BZD 2.010326
CAD 1.40485
CDF 2150.000362
CHF 0.80538
CLF 0.024066
CLP 944.120396
CNY 7.11935
CNH 7.12515
COP 3780
CRC 501.883251
CUC 1
CUP 26.5
CVE 95.363087
CZK 21.009504
DJF 177.720393
DKK 6.457204
DOP 64.223754
DZD 129.411663
EGP 46.950698
ERN 15
ETB 154.306137
EUR 0.86435
FJD 2.28425
FKP 0.759642
GBP 0.759936
GEL 2.70504
GGP 0.759642
GHS 10.930743
GIP 0.759642
GMD 73.000355
GNF 8677.076622
GTQ 7.659909
GYD 209.133877
HKD 7.77703
HNL 26.282902
HRK 6.514104
HTG 133.048509
HUF 332.660388
IDR 16685.5
ILS 3.24758
IMP 0.759642
INR 88.639504
IQD 1309.474904
IRR 42100.000352
ISK 126.580386
JEP 0.759642
JMD 160.439
JOD 0.70904
JPY 153.43504
KES 129.203801
KGS 87.450384
KHR 4023.264362
KMF 421.00035
KPW 899.998686
KRW 1455.990383
KWD 0.306904
KYD 0.83302
KZT 524.767675
LAK 21703.220673
LBP 89512.834262
LKR 304.684561
LRD 182.526573
LSL 17.315523
LTL 2.95274
LVL 0.60489
LYD 5.458091
MAD 9.265955
MDL 17.042585
MGA 4492.856402
MKD 53.206947
MMK 2099.464216
MNT 3582.836755
MOP 8.007472
MRU 39.595594
MUR 45.910378
MVR 15.405039
MWK 1733.369658
MXN 18.44605
MYR 4.176039
MZN 63.950377
NAD 17.315148
NGN 1436.000344
NIO 36.782862
NOK 10.153804
NPR 141.758018
NZD 1.777162
OMR 0.38142
PAB 0.999671
PEN 3.37342
PGK 4.220486
PHP 58.805504
PKR 282.656184
PLN 3.665615
PYG 7072.77311
QAR 3.643196
RON 4.398804
RSD 102.170373
RUB 80.869377
RWF 1452.42265
SAR 3.750713
SBD 8.230592
SCR 13.652393
SDG 600.503676
SEK 9.528504
SGD 1.301038
SHP 0.750259
SLE 23.203667
SLL 20969.499529
SOS 571.228422
SRD 38.599038
STD 20697.981008
STN 21.189281
SVC 8.746265
SYP 11056.879504
SZL 17.321588
THB 32.395038
TJS 9.226139
TMT 3.51
TND 2.954772
TOP 2.342104
TRY 42.211304
TTD 6.77604
TWD 30.981804
TZS 2455.000335
UAH 41.915651
UGX 3498.408635
UYU 39.809213
UZS 12055.19496
VES 228.194038
VND 26310
VUV 122.189231
WST 2.820904
XAF 567.301896
XAG 0.020684
XAU 0.00025
XCD 2.70255
XCG 1.801521
XDR 0.707015
XOF 567.306803
XPF 103.14423
YER 238.503589
ZAR 17.29905
ZMK 9001.203584
ZMW 22.615629
ZWL 321.999592
  • AEX

    -10.2800

    950.77

    -1.07%

  • BEL20

    -11.8200

    4914.46

    -0.24%

  • PX1

    -14.3400

    7950.18

    -0.18%

  • ISEQ

    -113.9900

    12012.45

    -0.94%

  • OSEBX

    -4.4900

    1599.21

    -0.28%

  • PSI20

    -190.1600

    8186.96

    -2.27%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -30.3400

    4069.97

    -0.74%

  • N150

    -19.2800

    3618.83

    -0.53%

Vingt ans après la loi sur l'euthanasie, un médecin belge raconte le "soin final"
Vingt ans après la loi sur l'euthanasie, un médecin belge raconte le "soin final" / Photo: © AFP

Vingt ans après la loi sur l'euthanasie, un médecin belge raconte le "soin final"

"L'euthanasie est un soin comme un autre, à la différence que c'est un soin final": Marc Decroly a accompagné plus d'une centaine de patients jusqu'au terme de leur vie comme le permet depuis vingt ans la loi belge.

Taille du texte:

Pour ce généraliste de 58 ans, qui pratique les euthanasies à domicile, "personne ne peut s'opposer au désir du patient" si les conditions de la loi sont respectées.

La demande doit être "volontaire, réfléchie, répétée", "sans pression extérieure", selon le texte promulgué le 28 mai 2002 qui a dépénalisé l'euthanasie, deux mois après les Pays-Bas, et qui ne fait plus débat. Une manifestation d'opposants à Bruxelles fin avril n'a rassemblé que 350 personnes.

Le patient doit souffrir d'une pathologie incurable et faire état d'"une souffrance physique ou psychique constante et insupportable qui ne peut être apaisée".

En 2021, 2.700 euthanasies ont été déclarées en Belgique (2,4% du nombre total de décés), en majorité pour des patients âgées de 60 à 89 ans et dans 84% des cas le décès était attendu à "brève échéance", selon la Commission fédérale de contrôle. Quarante-neuf concernaient des non-résidents, dont 40 Français. Plus de la moitié (54%) ont eu lieu à domicile.

"Le geste euthanasique n'est jamais facile mais c'est l'aboutissement de tout un cheminement que l'on fait avec le patient, sa famille, c'est une manière de clôturer quelque chose dans le soulagement", raconte le médecin rencontré à son cabinet d'Uccle, une commune bruxelloise.

- "Riche humainement" -

Ce moment très particulier entre le patient et ses proches l'est aussi pour le médecin.

"C'est extrêmement riche humainement. Nous percevons toutes ces émotions, elles nous font grandir, elles nous font avancer, on devient un peu meilleur, enfin j’espère", confie dans un sourire songeur Marc Decroly.

"Au-delà de trois euthanasies par mois, cela devient dur", ajoute-t-il, se disant "marqué" par toutes celles qu'il a affectuées, toujours après un deuxième avis de confrère.

Également urgentiste à l'hôpital, il ne voit aucune contradiction entre le fait de sauver des vies et d'y mettre fin.

"Au contraire ça fait partie d'un tout. Je pense que la personne qu'on va euthanasier n'est pas plus ou moins importante que celle qu'on va sauver. On se trouve simplement dans des situations différentes", explique le médecin, mélange de calme et de solidité.

Pour cet arrière petit-fils du pédagogue Ovide Decroly, la loi belge est "une très bonne loi", qui ne laissera pas le patient seul après un premier refus.

- Écoute et confiance -

"Si un médecin dit non, le processus ne s'arrête pas, il peut être transposé auprès d’autres personnes qui peuvent voir la situation autrement", explique-t-il.

Marc Decroly a lui-même déjà refusé de passer à l'acte et cite l'exemple d'un grand-père au stade terminal de cancer dont la demande émanait de la famille. "Il ne souffrait pas. Il m'a parlé de sa petite fille qui allait venir le voir et des fleurs du jardin. Il n'avait pas envie de mourir. Il est décédé naturellement".

Le plus important c'est de "rester à l'écoute de son patient".

Lorsqu'il arrive à domicile pour pratiquer une euthanasie, toujours en fin d'après-midi ou en début de soirée, il parle à nouveau avec le malade de sa décision.

"Si on a besoin de deux heures pour discuter, ça prendra deux heures. Je le répète à chaque fois, si c'est pas le bon jour c'est vous qui décidez. Ce n'est pas parce que vous m'avez fait déplacer que je dois absolument pratiquer l'euthanasie".

"Le patient quand il arrive chez le médecin il nous confie sa vie. Là, il veut que ce passage de vie à trépas se passe bien pour lui et pour ceux qui sont autour".

L'acte se déroule en deux temps après la pose de la perfusion: d'abord les produits d'endormissement, puis les substances létales. "On n’est pas obligé de mourir dans son lit, on peut mourir dans son meilleur fauteuil, là où on a envie de mourir".

Et puis il y a l'après: parler avec les proches, appeler les pompes funèbres. "Il y a beaucoup de choses qui s'expriment. Moi, cela me permet de remercier la famille pour la confiance qu'elle m’a témoignée".

N.Wan--ThChM