The China Mail - Les Afro-Américains, premières victimes du fentanyl à Washington

USD -
AED 3.672503
AFN 69.502481
ALL 83.397232
AMD 382.970086
ANG 1.789783
AOA 917.000157
ARS 1291.500052
AUD 1.55263
AWG 1.80025
AZN 1.648579
BAM 1.673519
BBD 2.019466
BDT 121.522237
BGN 1.682497
BHD 0.376959
BIF 2962
BMD 1
BND 1.283248
BOB 6.936001
BRL 5.499452
BSD 1.000193
BTN 87.076873
BWP 13.953289
BYN 3.352172
BYR 19600
BZD 2.00901
CAD 1.38728
CDF 2895.999831
CHF 0.809002
CLF 0.024562
CLP 963.540165
CNY 7.182398
CNH 7.187015
COP 4033.63
CRC 505.439875
CUC 1
CUP 26.5
CVE 94.999808
CZK 21.044302
DJF 177.720136
DKK 6.421765
DOP 61.874985
DZD 129.989025
EGP 48.479098
ERN 15
ETB 140.924988
EUR 0.86031
FJD 2.270703
FKP 0.741171
GBP 0.741455
GEL 2.694999
GGP 0.741171
GHS 10.901353
GIP 0.741171
GMD 72.000019
GNF 8678.499797
GTQ 7.665946
GYD 209.252279
HKD 7.80574
HNL 26.266509
HRK 6.473503
HTG 130.951719
HUF 338.969501
IDR 16281.2
ILS 3.40141
IMP 0.741171
INR 87.074598
IQD 1310
IRR 42065.000453
ISK 123.369611
JEP 0.741171
JMD 160.138619
JOD 0.709012
JPY 147.348008
KES 129.250472
KGS 87.450097
KHR 4005.999666
KMF 423.503744
KPW 899.981998
KRW 1399.209685
KWD 0.30567
KYD 0.833501
KZT 538.378933
LAK 21599.999516
LBP 89583.646475
LKR 301.751984
LRD 201.498376
LSL 17.689875
LTL 2.95274
LVL 0.60489
LYD 5.419608
MAD 9.0195
MDL 16.712801
MGA 4435.000268
MKD 52.83176
MMK 2098.706911
MNT 3601.092413
MOP 8.037957
MRU 39.94968
MUR 45.939771
MVR 15.398512
MWK 1736.999686
MXN 18.823575
MYR 4.226047
MZN 63.909766
NAD 17.690257
NGN 1534.509703
NIO 36.802199
NOK 10.293005
NPR 139.323593
NZD 1.71569
OMR 0.384486
PAB 1.000184
PEN 3.53375
PGK 4.15375
PHP 57.134013
PKR 281.950217
PLN 3.65523
PYG 7226.987828
QAR 3.64075
RON 4.349899
RSD 100.804987
RUB 80.797619
RWF 1444
SAR 3.7526
SBD 8.220372
SCR 14.742997
SDG 600.509641
SEK 9.61909
SGD 1.285925
SHP 0.785843
SLE 23.29897
SLL 20969.49797
SOS 571.480379
SRD 37.650421
STD 20697.981008
STN 21.35
SVC 8.751792
SYP 13001.883701
SZL 17.690021
THB 32.595016
TJS 9.296517
TMT 3.5
TND 2.884021
TOP 2.342098
TRY 40.91779
TTD 6.778559
TWD 30.262301
TZS 2502.999587
UAH 41.389658
UGX 3565.576401
UYU 40.071021
UZS 12524.999592
VES 136.622005
VND 26330
VUV 119.442673
WST 2.685572
XAF 561.280248
XAG 0.02687
XAU 0.000301
XCD 2.70255
XCG 1.802554
XDR 0.697125
XOF 561.49816
XPF 102.949835
YER 240.1949
ZAR 17.71291
ZMK 9001.207781
ZMW 23.279156
ZWL 321.999592
  • AEX

    -1.2600

    900.66

    -0.14%

  • BEL20

    7.6700

    4803.17

    +0.16%

  • PX1

    -31.1200

    7947.86

    -0.39%

  • ISEQ

    -33.2300

    11835.65

    -0.28%

  • OSEBX

    -1.8000

    1633.76

    -0.11%

  • PSI20

    82.7400

    7962.93

    +1.05%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -64.6300

    3134.81

    -2.02%

  • N150

    -12.4400

    3756.67

    -0.33%

Les Afro-Américains, premières victimes du fentanyl à Washington
Les Afro-Américains, premières victimes du fentanyl à Washington / Photo: © AFP Photo

Les Afro-Américains, premières victimes du fentanyl à Washington

Lorando Duncan porte des T-shirt à manches longues, car ses bras portent des stigmates qu'il n'aime pas montrer. Ceux de la drogue qu'il s'injecte dans les veines depuis des décennies.

Taille du texte:

A 65 ans, cet Afro-Américain né à Washington a consommé de l'héroïne quasiment toute sa vie d'adulte. Mais l'arrivée du fentanyl, un opiacé de synthèse ultra-puissant et addictif, a tout changé.

"Le fentanyl a tué beaucoup de mes amis", raconte-t-il à l'AFP sous une image de la vice-présidente noire Kamala Harris qu'il a accrochée dans son appartement d'Anacostia, l'un des quartiers les plus pauvres de la capitale américaine. "Presque toutes les deux semaines, j'entends parler de quelqu'un que je connais qui a fait une overdose de fentanyl."

Aujourd'hui, cet homme maigre aux cheveux blanchissants redoute d'être le prochain. "Il faut que j'arrête, parce qu'au bout du compte je vais finir par me tuer. Et je le sais".

A partir de 2014, cette drogue vendue en poudre a peu à peu inondé le marché, du fait de son faible coût de fabrication ne nécessitant pas de cultures mais un simple laboratoire.

En 2021, la ville a connu 426 overdoses fatales par opiacés, soit cinq fois plus qu'en 2014 --et bien plus que les morts par armes à feu. Cette année-là, 95% de ces décès étaient liés au fentanyl, et 85% étaient des personnes noires. Comme Lorando, la majorité avaient entre 50 et 69 ans.

Les consommateurs réguliers d'héroïne se sont retrouvés en première ligne de cet "empoisonnement" de l'approvisionnement, comme le qualifient les experts.

"Un jour, j'ai acheté de la drogue à un type que je connaissais, sans savoir que c'était du fentanyl et j'ai perdu connaissance", raconte Lorando, ancien prisonnier vivant aujourd'hui d'allocations pour personnes handicapées. "Quand je suis tombé, il faisait jour et quand je me suis réveillé, il faisait nuit. Dieu m'a réveillé cette fois-là."

Tombé sur une hanche, il marche désormais avec une canne.

Et n'a d'autre choix que de consommer le fentanyl vendu, parfois jusqu'à trois fois par jour, pour se sentir "normal" et ne pas expérimenter de manque le rendant malade, jusqu'à vomir.

Aujourd'hui, "tout le monde utilise du fentanyl pour couper la drogue, la rendre puissante", explique-t-il. Le problème est que "vous ne savez jamais sur quoi vous allez tomber. C'est comme jouer à la roulette russe."

- Cartons de Narcan -

A Washington, longtemps surnommée "Chocolate city" du fait de sa large population afro-américaine, les personnes noires mouraient déjà deux fois plus d'overdoses que les blanches en 2010, selon une étude. En 2019, c'était dix fois plus. Pour les deux périodes, cette disparité était plus élevée que dans tous les Etats du pays.

Quelques associations de terrain tentent tant bien que mal de combattre les ravages du fentanyl. Tyrone Pinkney, 33 ans, travaille depuis dix ans pour l'une d'elles, Family and Medical Counseling Service.

Il sillonne la ville, surtout les quartiers "chauds", à bord d'un camping-car. Au sol, une caisse contenant des seringues sales, récupérées auprès des visiteurs pour leur en fournir des propres. Et sur les banquettes, des cartons de Narcan, le nom de marque de la naloxone, un antidote capable de bloquer l'effet des opiacés --et ainsi sauver une personne en train de faire une overdose.

Tablette à la main, Tyrone Pinkney interroge les quelques dizaines de personnes se présentant chaque jour, vérifiant par exemple si elles ont été testées pour le virus du sida.

Ces distributions "ne les empêchent pas de faire ce qu'ils font mais au moins ils peuvent le faire en sécurité", explique cet imposant gaillard.

- "Situation d'urgence" -

L'association a aidé plus de 2.500 personnes en 2021 et a distribué plus 200.000 seringues, selon Mark Robinson, coordinateur régional.

"Il s'agit d'une situation d'urgence", témoigne-t-il auprès de l'AFP. "Une épidémie d'opiacés", qui s'ajoute "à une situation d'urgence médicale qui pré-existait déjà chez les personnes de couleur" et à la pandémie de Covid-19, ayant encore davantage isolé les populations fragiles.

Pour beaucoup, les démarches nécessaires pour accéder aux traitements (comme la méthadone ou la buprénorphine, des opiacés jouant le rôle de substituts), restent trop complexes. Et il est souvent plus facile d'obtenir de la drogue, que de l'aide.

"Nous avons vraiment travaillé sur les questions d'accès", a assuré à l'AFP Barbara Bazron, chargée de cette crise à la mairie de Washington. Plus besoin de passer par un centre de répartition pour ces prescriptions, explique-t-elle.

Les 70 entités agréées peuvent directement accueillir de nouveaux patients. Plus de 5.000 personnes sont actuellement inscrites à ces programmes de soins.

La mairie a aussi mis l'accent sur la distribution gratuite de naloxone (56.000 kits en 2021) et de tests permettant de détecter si la drogue achetée contient du fentanyl.

Quid d'une salle d'injection, comme récemment mise en place à New York, pour consommer en lieu sûr? Selon Barbara Bazron, la question est à l'étude: "Rien n'est écarté".

E.Lau--ThChM