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Températures frôlant les 40°C, fermeture des massifs forestiers pour risques "sévères" d'incendies: la canicule qui s'est abattue vendredi sur le sud de la France, dont quatre départements sont en vigilance orange, devrait durer au moins jusqu'à mardi, et s'étendre progressivement vers le nord.
Les Bouches-du-Rhône, le Gard, l'Hérault et les Pyrénées-Orientales ont basculé vendredi à midi en vigilance orange, enregistrant des températures comprises "entre 36 et 38°C près de la Méditerranée".
Ils seront rejoints dès samedi par dix autres départements, voire davantage au cours du week-end où "un nouveau pic de chaleur comparable à celui du week-end dernier, voire un cran au-dessus" est attendu, selon Tristan Amm, prévisionniste chez Météo-France.
Les Alpes-de-Haute-Provence, les Alpes-Maritimes, l'Ardèche, l'Aude, la Drôme, la Haute-Corse, l'Isère, le Rhône, le Var et le Vaucluse seront à leur tour concernés samedi par la vigilance orange, avec des températures qui atteindront les 34 à 38°C dans l'après-midi et jusqu'à 40°C ponctuellement à proximité de la Méditerranée, la chaleur gagnant progressivement la moitié nord du pays, selon Météo-France.
Dimanche et lundi, le thermomètre affichera 35°C au moins sur les deux tiers du pays, promettant des nuits "très désagréables" lors desquelles le mercure ne devrait pas descendre en dessous de 20 degrés, a ajouté M. Amm.
Notamment près de la Méditerranée, dont les températures de surface élevées limitent "le refroidissement nocturne sur le littoral", précisent les préfectures du Var et de Haute-Corse.
Cette vague de chaleur sévit également dans le sud de l'Europe, avec une vingtaine de villes d'Italie, dont Rome et Venise, placées en alerte ce week-end. Au Portugal, les deux tiers du pays seront en alerte orange dimanche, avec 42°C prévus à Lisbonne et un risque maximal d'incendie. En Espagne, le pic de chaleur est attendu à partir de dimanche avec un mercure au-delà des 40°C sur une grande partie du territoire.
Il s'agit d'un "épisode caniculaire précoce", dont "la durée, l'extension géographique et l'intensité nécessitent une vigilance particulière", insiste Météo-France.
- Massifs forestiers interdits -
Depuis le 19 juin, la France traverse sa 50e vague de chaleur nationale depuis 1947, et sa 33e du 21e siècle, conséquence du réchauffement climatique qui augmente l'intensité et la fréquence des canicules.
Depuis plusieurs jours, mairies, préfectures et pompiers multiplient mises en garde et recommandations.
Dans les Bouches-du-Rhône, département "le plus exposé au risque feu de forêt en France métropolitaine", selon la préfecture, 14 massifs forestiers sur 26 ont été fermés vendredi. Pour samedi, les travaux ne seront autorisés qu'en matinée dans 14 massifs également.
Dans le Vaucluse, la préfecture, invoquant un "risque d'incendie de forêt jugé très sévère", avait également décrété une interdiction d'accès aux massifs de la vallée du Rhône vendredi.
Dans le Gard voisin, la préfecture, qui craint des températures jusqu'à 40°C samedi, a annoncé une extension des horaires des accueils de jour, avec distribution de bouteilles d'eau, mise à disposition de salles climatisées et de douches, ainsi que le renfort du Samu social.
Le préfet du Gard appelle également à "une très grande vigilance" pour tous ceux qui travaillent à l'extérieur et demande aux employeurs d'"adapter le travail".
A Nîmes, le public du Festival qui se déroule dans les arènes romaines pourra "à titre exceptionnel rentrer avec ses bouteilles d'eau", et la ville a aussi prévu d'en distribuer sur place.
A Marseille, la mairie a annoncé la gratuité des piscines municipales jusqu'à la fin de l'épisode caniculaire et la mise à disposition d'une cartographie des lieux publics climatisés.
L'un des centres commerciaux du centre-ville, situé à quelques dizaines de mètres du Vieux-Port, enregistrait en fin d'après-midi vendredi une fréquentation inhabituelle d'habitants en quête de climatisation, notamment des personnes âgées et des mères de famille.
Dans la deuxième ville de France, au bâti scolaire souvent ancien, la chaleur a mis ces derniers jours les écoliers à rude épreuve, obligeant parfois parents et enseignants à fournir eux-mêmes des ventilateurs pour équiper les classes.
La ville de Nice assure pour sa part que près de 250 ventilateurs portable d'appoint "ont été livrés ces deux dernières semaines" à la demande des chefs d'établissement alors qu'un communiqué émanant de plusieurs partis de gauche dénonçait le 20 juin "des classes en surchauffe, mal équipées, et ignorées par la municipalité".
Une distribution de ventilateurs aux personnes âgées isolées a également été mise en place par la municipalité.
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R.Lin--ThChM