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Des images satellite analysées par l'AFP montrent une destruction partielle d'un vaste centre d'arnaques en ligne en Birmanie après l'annonce d'une opération militaire, mais une grande partie des bâtiments se dressent toutefois encore.
La junte birmane avait annoncé la démolition de bâtiments de ce complexe près de la Thaïlande, appelé KK Park, le journal officiel Global New Light of Myanmar affirmant dimanche que "tous les bâtiments sont en train d'être détruits". L'AFP n'a pas pu vérifier sur place l'étendue des destructions.
Selon Jason Tower, expert à la Global Initiative against Transnational Organized Crime, cela relèverait davantage d'une opération de communication de la junte.
D'après une image satellite de Planet Labs PBC prise dimanche, plus des trois-quarts de la surface du complexe ne semblaient quasiment pas affectés par des destructions, notamment sa partie centrale, fortement développée au cours des mois précédents. Certaines zones, cachées par des nuages, n'ont pas pu être analysées.
Les images satellite analysées par l'AFP, entre le 30 octobre et dimanche, montrent plus de 20 bâtiments détruits et quelque 80 endommagés ou probablement endommagés, concentrés dans la partie est du centre.
Des débris sont visibles sur les images satellite autour des bâtiments, sans nécessairement que les toits soient détruits ou effondrés. Mais ces images prises du ciel ne permettent pas de voir directement les dégâts causés aux murs et à l'intérieur de ces constructions.
"Au cours des trois dernières semaines, l'armée birmane a poursuivi son coup de communication dans le KK Park", a estimé auprès de l'AFP Jason Tower. L'expert considère ""entièrement fausses" les affirmations birmanes sur un démantèlement de ces réseaux.
L'AFP a publié une enquête mi-octobre sur ces usines à arnaque en ligne qui font des victimes dans le monde entier, attirant l'attention sur ces centres qui emploient de gré ou de force des petites mains.
Elle montrait notamment la construction de dizaines de nouveaux bâtiments à KK Park entre mars et septembre 2025, peu après une opération des autorités annonçant pourtant "l'éradication" de ces centres.
Dans la semaine suivant cette publication, la junte birmane a mené une descente sur le centre, où se trouvaient plus de 2.000 employés, dont 1.500 ont fui vers la Thaïlande.
La plupart des centres d'arnaques de cette région sont sous la coupe de groupes criminels chinois, en cheville avec des milices birmanes.
D'après les spécialistes, la junte ferme les yeux sur ces réseaux aux mains de ses alliés miliciens qui, en échange, contrôlent les régions frontalières en son nom dans un pays consumé par la guerre civile depuis le coup d'Etat de février 2021.
S.Wilson--ThChM