The China Mail - Elizabeth II, le devoir avant tout

USD -
AED 3.673042
AFN 65.503991
ALL 82.250403
AMD 381.770403
ANG 1.790403
AOA 917.000367
ARS 1440.198104
AUD 1.502404
AWG 1.8
AZN 1.70397
BAM 1.668223
BBD 2.014603
BDT 122.238002
BGN 1.66581
BHD 0.375335
BIF 2965
BMD 1
BND 1.291806
BOB 6.911523
BRL 5.419704
BSD 1.000264
BTN 90.4571
BWP 13.253269
BYN 2.948763
BYR 19600
BZD 2.011703
CAD 1.37805
CDF 2240.000362
CHF 0.795992
CLF 0.023203
CLP 910.250396
CNY 7.054504
CNH 7.05355
COP 3803.5
CRC 500.345448
CUC 1
CUP 26.5
CVE 94.27504
CZK 20.669104
DJF 177.720393
DKK 6.361804
DOP 63.850393
DZD 129.69404
EGP 47.313439
ERN 15
ETB 155.22504
EUR 0.851404
FJD 2.26525
FKP 0.744826
GBP 0.747831
GEL 2.703861
GGP 0.744826
GHS 11.48504
GIP 0.744826
GMD 73.000355
GNF 8691.000355
GTQ 7.661306
GYD 209.264835
HKD 7.77985
HNL 26.203838
HRK 6.417704
HTG 131.108249
HUF 327.990388
IDR 16633.75
ILS 3.222795
IMP 0.744826
INR 90.552404
IQD 1310
IRR 42122.503816
ISK 126.403814
JEP 0.744826
JMD 160.152168
JOD 0.70904
JPY 155.75604
KES 128.903801
KGS 87.450384
KHR 4006.00035
KMF 419.503794
KPW 899.99623
KRW 1474.980383
KWD 0.306704
KYD 0.833596
KZT 521.66941
LAK 21680.000349
LBP 89550.000349
LKR 309.078037
LRD 177.025039
LSL 16.880381
LTL 2.95274
LVL 0.60489
LYD 5.420381
MAD 9.19125
MDL 16.909049
MGA 4510.000347
MKD 52.398791
MMK 2100.268185
MNT 3547.376613
MOP 8.020795
MRU 39.740379
MUR 45.903741
MVR 15.403739
MWK 1736.503736
MXN 18.014404
MYR 4.097304
MZN 63.910377
NAD 16.880377
NGN 1452.570377
NIO 36.775039
NOK 10.137304
NPR 144.731702
NZD 1.72295
OMR 0.382805
PAB 1.000264
PEN 3.603708
PGK 4.259204
PHP 59.115038
PKR 280.225038
PLN 3.59745
PYG 6718.782652
QAR 3.641104
RON 4.335904
RSD 99.975303
RUB 79.673577
RWF 1451
SAR 3.75231
SBD 8.176752
SCR 14.958069
SDG 601.503676
SEK 9.269904
SGD 1.292038
SHP 0.750259
SLE 24.125038
SLL 20969.503664
SOS 571.503662
SRD 38.548038
STD 20697.981008
STN 21.25
SVC 8.752207
SYP 11058.380716
SZL 16.880369
THB 31.520369
TJS 9.192334
TMT 3.51
TND 2.916038
TOP 2.40776
TRY 42.696104
TTD 6.787844
TWD 31.335104
TZS 2470.000335
UAH 42.263496
UGX 3555.146134
UYU 39.25315
UZS 12002.503617
VES 267.43975
VND 26306
VUV 121.486164
WST 2.783946
XAF 559.50409
XAG 0.016138
XAU 0.000232
XCD 2.70255
XCG 1.802728
XDR 0.695185
XOF 558.000332
XPF 102.075037
YER 238.503589
ZAR 16.875405
ZMK 9001.203584
ZMW 23.081057
ZWL 321.999592
  • AEX

    -7.3900

    939.59

    -0.78%

  • BEL20

    -14.0000

    4986.02

    -0.28%

  • PX1

    -16.9800

    8068.62

    -0.21%

  • ISEQ

    -56.8500

    12863.03

    -0.44%

  • OSEBX

    1.6400

    1642.81

    +0.1%

  • PSI20

    7.1900

    8001.36

    +0.09%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -67.9300

    4286.65

    -1.56%

  • N150

    0.3700

    3695.55

    +0.01%

Elizabeth II, le devoir avant tout
Elizabeth II, le devoir avant tout / Photo: © POOL/AFP/Archives

Elizabeth II, le devoir avant tout

Elle fut l'une des femmes les plus célèbres du monde tout en restant une énigme : la reine Elizabeth II a affiché un stoïcisme constant lors des 70 années d'un règne marqué par un inébranlable sens du devoir.

Taille du texte:

Doyenne des têtes couronnées d'Europe, la souveraine s'est éteinte jeudi à 96 ans, auréolée d'une immense popularité.

Au cours de sept décennies de règne, elle a traversé la Seconde Guerre mondiale, vu la dissolution de l'Empire britannique et connu 15 Premiers ministres, tout en incarnant la stabilité de l'Etat.

La dernière photo d'Elizabeth II la montrait mardi en gilet gris et jupe tartan dans sa résidence écossaise de Balmoral. Elle y a reçu Boris Johnson venu présenter sa démission, puis Liz Truss qu'elle a nommée officiellement Première ministre. Elle est alors apparue souriante, mais très fragile, appuyée sur sa canne.

Des anciennes colonies britanniques à la Russie ou la Chine, où elle fut le premier monarque britannique à avoir mis les pieds, Elizabeth II a parcouru un monde soumis aux soubresauts de l'Histoire, toujours vêtue de tenues colorées, chapeau assorti et sac à main au coude, un uniforme qui lui permettait d'être vue par tous malgré sa taille (1m63). Elle était cheffe de 15 Etats à sa mort.

Si elle a cessé de voyager à l'étranger à la fin de son règne, elle a inlassablement exercé ses fonctions protocolaires dans son royaume, y compris dans les jours suivant les obsèques de son époux Philip en avril 2021.

Sans rechigner à la tâche, laissant très rarement percer ses émotions, et jamais ses opinions.

- Reine par accident -

Née Elizabeth Alexandra Mary le 21 avril 1926 à Londres, la princesse "Lilibet", boucles blondes et visage d'angelot, n'était pas destinée au trône.

Mais fin 1936, son oncle Edouard VIII abdique, préférant épouser Wallis Simpson, une Américaine deux fois divorcée. Le père d'Elizabeth, un homme timide et bègue, devient alors George VI.

C'en est fini de l'innocence. La fillette emménage dans l'austère palais de Buckingham.

Elle est instruite à domicile avec sa soeur Margaret et va ingurgiter un programme accéléré en histoire et en droit constitutionnel. Elle apprend aussi le français, une langue qu'elle parlera couramment. Puis, vers la fin de la Seconde guerre mondiale, elle rejoint l'armée de réserve, à 19 ans, comme conductrice.

Elle épouse à 21 ans le fringant officier Philip Mountbatten, fils du prince André de Grèce, au cours d'une cérémonie qui fera rêver la Grande-Bretagne d'après-guerre encore marquée par les privations.

Le 6 février 1952, alors qu'elle effectue un voyage au Kenya, elle apprend la mort de son père. Sa vie de jeune mariée prend une tout autre tournure.

Elle retourne immédiatement au Royaume-Uni puis est couronnée le 2 juin 1953, 40e monarque depuis Guillaume le Conquérant en 1066.

- Infatigable -

Devenue à l'âge de 25 ans souveraine du Royaume-Uni, du Canada, d'Australie, de Nouvelle-Zélande, d'Afrique du Sud, du Pakistan et de Ceylan (l'actuel Sri Lanka), elle promet à ses sujets "d'être digne de leur confiance tout au long de (sa) vie".

Infatigable, Elizabeth II honorait à 90 ans passés des centaines d'engagements chaque année: inaugurations en tous genres, réceptions à Buckingham, remises de décorations ou de récompenses, montrant à chaque fois un intérêt poli. Mais depuis octobre 2021, elle avait fortement réduit ses activités après une très brève hospitalisation.

Avec ses quatre enfants, Charles, né en 1948, Anne, en 1950, Andrew, en 1960 et Edward né en 1964, elle se montre distante, en public au moins.

Cette femme très croyante et économe malgré son immense fortune, incarne la stabilité au sein d'une famille régulièrement brocardée par la presse.

Elle a dû affronter de nombreuses crises familiales, comme en 1992, qu'elle a surnommée "Annus Horribilis", lorsque Charles, Anne et Andrew voient leurs couples respectifs exploser et que son château de Windsor est la proie des flammes.

Mais son flegme est aussi à l'origine du grief qu'on lui fit, quand en 1997, à la mort de Diana, elle reste silencieuse dans son château de Balmoral alors que le pays entier pleure.

- Neutre politiquement -

Cette incompréhension entre le public et la reine, pour qui Diana ne fait plus partie de la famille royale depuis son divorce, constitua l'une des crises les plus importantes pour la monarchie.

La reine a su faire quelques concessions, en prononçant finalement une allocution télévisée en mémoire de la princesse de Galles et acceptant le remariage de son fils Charles avec Camilla, même si elle n'a pas assisté à la cérémonie.

En 2019, Andrew, souvent considéré comme son fils préféré, met la famille royale dans l'embarras en raison de son amitié passée avec le financier américain Jeffrey Epstein qui lui vaut des accusations particulièrement graves depuis que ce dernier, soupçonné d'avoir exploité sexuellement des mineures, s'est suicidé en prison. Andrew est contraint de se retirer de la vie publique et évite un procès aux Etats-Unis pour agressions sexuelles grâce à un accord à l'amiable.

Elizabeth II montre plus d'affection pour ses huit petits-enfants, notamment les fils de Charles et Diana, William et Harry. Mais en 2020, Harry prend des distances avec la famille royale, partant vivre en Californie et accusant "la Firme", surnom de la royauté, d'avoir manqué de soutien et fait preuve de racisme envers sa femme Meghan, métisse.

En 2021, la mort de Philip, son "roc" et époux depuis sept décennies constitue une épreuve de plus pour la reine, isolée dans son château de Windsor où elle vit de longs mois confinée, en pleine pandémie de coronavirus.

En octobre de la même année, elle passe une nuit à l'hôpital et ses médecins lui conseillent de lever le pied. Sur leur avis, la souveraine de 95 ans accepte enfin d'alléger son agenda. Elle reprend ses engagements début 2022 mais teste positive au Covid-19 le 20 février.

Début juin, les Britanniques avaient célébré pendant quatre jours les 70 ans de règne d'Elizabeth II. Elle est restée quasi absente de ce jubilé de platine, ne se montrant qu'à deux brèves reprises au balcon du palais de Buckingham devant des dizaines de milliers de personnes.

- Figure familière -

Toutes ces années, elle garde ses opinions pour elle, n'accordant jamais aucune interview. Nul ne sait par exemple ce qu'elle a pensé du choix des Britanniques de voter pour le Brexit, en 2016.

Recevant chaque semaine en audience le chef du gouvernement, la reine observe comme il se doit une stricte neutralité politique. Sa Majesté - ou "Ma'am" - règne mais ne gouverne pas.

Ses seules passions affichées sont les chevaux et les chiens, notamment ses chers corgis. Nonagénaire, elle montait encore à cheval, sans bombe mais avec un foulard protégeant sa chevelure grise.

Son image est omniprésente au Royaume-Uni, des pièces de monnaie affichant son profil aux figurines à son effigie agitant une main gantée.

Non sans humour, la reine a su jouer de cette image comme lorsqu'elle participe à une vidéo avec James Bond - interprété par Daniel Craig -, à l'occasion des jeux Olympiques d'été de 2012 à Londres. Ou encore dans une vidéo la mettant en scène en train de boire un thé avec l'ours Paddington en juin lors du Jubilé.

Beaucoup de Britanniques l'ont connue toute leur vie et appréciaient cette figure familière et rassurante. Au crépuscule de son règne, Elizabeth II figurait toujours en tête des sondages de popularité des membres de la famille royale, dépassant nettement son fils aîné et successeur Charles.

W.Tam--ThChM