The China Mail - Le sentiment antifrançais imprègne durablement les populations d'Afrique francophone

USD -
AED 3.672503
AFN 66.40135
ALL 83.577028
AMD 382.730415
ANG 1.789982
AOA 916.99937
ARS 1419.988799
AUD 1.530421
AWG 1.8075
AZN 1.726725
BAM 1.692008
BBD 2.014958
BDT 122.146716
BGN 1.69191
BHD 0.377032
BIF 2946.886653
BMD 1
BND 1.303554
BOB 6.938286
BRL 5.291202
BSD 1.000502
BTN 88.679433
BWP 13.388763
BYN 3.410355
BYR 19600
BZD 2.012017
CAD 1.402295
CDF 2147.999849
CHF 0.805055
CLF 0.023909
CLP 937.9395
CNY 7.11965
CNH 7.121415
COP 3753.72
CRC 502.320833
CUC 1
CUP 26.5
CVE 95.624995
CZK 21.0116
DJF 178.159229
DKK 6.45983
DOP 64.249724
DZD 130.504961
EGP 47.259948
ERN 15
ETB 153.632223
EUR 0.865203
FJD 2.278987
FKP 0.760102
GBP 0.759075
GEL 2.705032
GGP 0.760102
GHS 10.944671
GIP 0.760102
GMD 73.000141
GNF 8684.668161
GTQ 7.66845
GYD 209.299207
HKD 7.773945
HNL 26.322961
HRK 6.519401
HTG 130.986988
HUF 331.919547
IDR 16697
ILS 3.23525
IMP 0.760102
INR 88.70745
IQD 1310.523812
IRR 42099.999792
ISK 126.480273
JEP 0.760102
JMD 161.038579
JOD 0.709009
JPY 154.139018
KES 129.213757
KGS 87.45037
KHR 4015.000267
KMF 420.999761
KPW 900.001961
KRW 1456.179725
KWD 0.30709
KYD 0.833687
KZT 524.097063
LAK 21722.392837
LBP 89583.978546
LKR 304.200009
LRD 183.077329
LSL 17.192699
LTL 2.95274
LVL 0.60489
LYD 5.459328
MAD 9.261661
MDL 16.981703
MGA 4494.683382
MKD 53.222318
MMK 2099.688142
MNT 3580.599313
MOP 8.009828
MRU 39.728682
MUR 45.860477
MVR 15.404997
MWK 1734.887222
MXN 18.379596
MYR 4.163022
MZN 63.959822
NAD 17.192699
NGN 1436.610157
NIO 36.813372
NOK 10.130996
NPR 141.895686
NZD 1.771746
OMR 0.384498
PAB 1.000428
PEN 3.376575
PGK 4.223805
PHP 58.970405
PKR 282.888599
PLN 3.66405
PYG 7087.087607
QAR 3.64632
RON 4.399041
RSD 101.391977
RUB 81.250681
RWF 1454.218254
SAR 3.750503
SBD 8.230592
SCR 13.741165
SDG 600.494403
SEK 9.513475
SGD 1.302425
SHP 0.750259
SLE 23.236536
SLL 20969.499529
SOS 570.768552
SRD 38.496504
STD 20697.981008
STN 21.196889
SVC 8.752974
SYP 11056.839565
SZL 17.189528
THB 32.349855
TJS 9.26848
TMT 3.51
TND 2.953357
TOP 2.342104
TRY 42.238603
TTD 6.785761
TWD 30.9811
TZS 2455.599549
UAH 42.069631
UGX 3511.534252
UYU 39.804309
UZS 12020.018946
VES 228.194043
VND 26300
VUV 122.518583
WST 2.820889
XAF 567.53013
XAG 0.019786
XAU 0.000243
XCD 2.70255
XCG 1.802933
XDR 0.705825
XOF 567.52522
XPF 103.174569
YER 238.530785
ZAR 17.144055
ZMK 9001.208506
ZMW 22.634213
ZWL 321.999592
  • AEX

    10.2700

    961.08

    +1.08%

  • BEL20

    58.4800

    4972.78

    +1.19%

  • PX1

    104.9500

    8055.51

    +1.32%

  • ISEQ

    282.2900

    12294.83

    +2.35%

  • OSEBX

    7.8400

    1607.11

    +0.49%

  • PSI20

    127.7200

    8314.75

    +1.56%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    87.5100

    4157.61

    +2.15%

  • N150

    53.2000

    3672.19

    +1.47%

Le sentiment antifrançais imprègne durablement les populations d'Afrique francophone
Le sentiment antifrançais imprègne durablement les populations d'Afrique francophone / Photo: © AFP

Le sentiment antifrançais imprègne durablement les populations d'Afrique francophone

Les discours anti-français en Afrique francophone se sont répandus au-delà des élites urbaines éduquées et le phénomène pourrait "s'enraciner durablement", estime Alain Antil, chercheur à l'Institut français des relations internationales (Ifri) dans un entretien avec l'AFP.

Taille du texte:

Les critiques de la politique de la France ont été accompagnées ces dernières années de manifestations violentes à l'encontre de sociétés françaises telles que Total ou contre des représentations diplomatiques au Tchad, au Mali et plus récemment au Burkina Faso.

La profondeur du phénomène n'a "rien de comparable avec ce qu'on pouvait voir dans les décennies précédentes", souligne Alain Antil, qui dirige le Centre Afrique subsaharienne de l'Ifri et qui publie mercredi, avec son collègue Thierry Vircoulon, une étude consacrée aux "Thématiques, acteurs et fonctions du discours anti-français en Afrique francophone".

On est désormais loin du temps "où les critiques, très articulées (...) étaient confinées à des cercles dirigeants d'intellectuels et qui, parfois, lors de crises politiques graves, pouvaient se répandre dans la rue", dit-il.

Il est frappant de constater que les détracteurs ne cherchent même plus à faire la démonstration de contre-vérités: "on n'a même plus besoin de prouver que la France soutient le djihadisme. On l'affirme", observe-t-il.

Pour le chercheur, l'intensification du sentiment anti-français s'explique par "des trajectoires économiques et politiques décevantes" dans des pays où la population avait un temps fondé l'espoir de progrès économiques et en matière de démocratie.

- "Déni" -

Face à l'échec de leurs propres politiques, les dirigeants de ces pays ont recours à "des techniques de bouc émissaire": "la France est responsable finalement du non développement de ces pays et de la corruption de leurs élites", explique Alain Antil. "C'est toujours un argument qui vient expliquer, et dédouaner finalement la responsabilité de ces élites".

Parallèlement, ces discours anti-français ont pu prospérer car les dirigeants français ont, eux, tardé à réagir.

Jusqu'à très récemment, les autorités françaises "étaient dans une espèce de déni", y voyant simplement une corrélation à des crises, "à des poussées d'urticaire" ou une manipulation des Russes, explique le chercheur.

L'étude montre certes "une articulation entre cette guerre propagandiste russe et certains segments des réseaux sociaux africains".

Il est indéniable que les réseaux sociaux ont massivement fait circuler de fausses informations à l'instar de vidéos ou photos montrant des soldats français qui seraient "soit disant" en train de voler de l'or ou de "s'acoquiner avec des djihadistes", souligne Alain Antil.

Mais l'expert met en garde contre la tentation de tout expliquer par la propagande russe.

"Évidemment, les Russes jouent leur partition, ont un impact, et financent des campagnes anti-françaises", dit-il.

Pour autant, penser qu'il suffit "d'expliquer aux Africains qu'ils sont manipulés par les Russes pour que ça se finisse" serait une erreur d'analyse, prévient-il.

Bien loin de refluer, ces discours vont s'enraciner "durablement dans les champs politiques et les opinions publiques de ces pays", ajoute-t-il, citant trois facteurs nourrissant le sentiment anti-français: la présence militaire, la politique d'aide au développement ainsi que la monnaie.

Si le nombre de militaires français a drastiquement baissé passant de 30.000 hommes au début des années 60 à quelque 6.100 aujourd'hui, "l'interventionnisme n'a pas diminué", note le chercheur.

- "D'égal à égal" -

S'agissant du Franc CFA , peu importe les réformes et la mise à distance de la France, le seul nom Franc CFA reste tout "un symbole" alors que l'ancienne colonie a, elle, adopté l'euro.

Quoique présent, le discours anticolonial n'est "pas central" dans la propagation du sentiment anti-français, ont en revanche observé les chercheurs qui ont passé en revue réseaux sociaux et journaux.

"C'est plutôt la période post-coloniale" qui est en cause.

Les chercheurs ne font pas de recommandations mais interrogé par l'AFP, Alain Antil note la nécessité de ménager les opinions de ces pays.

"Il y a, côté français, souvent des maladresses dans la manière dont on s'adresse aux interlocuteurs", explique-t-il. "La forme compte beaucoup" et "on ne le mesure pas assez", dit-il, rappelant les critiques essuyées par le président Emmanuel Macron lors de son récent voyage officiel en Afrique.

"Les opinions publiques africaines sont extraordinairement sensibles -- on peut les comprendre -- au fait de les traiter d'égal à égal et non pas d'avoir quelqu'un qui donne des leçons ou qui ironise", conclut-il.

B.Clarke--ThChM