The China Mail - En Irak, une communauté noire pluri-centenaire mais toujours à la marge

USD -
AED 3.673042
AFN 68.246519
ALL 83.574861
AMD 383.590403
ANG 1.789699
AOA 917.000367
ARS 1315.382258
AUD 1.533272
AWG 1.8025
AZN 1.70397
BAM 1.679584
BBD 2.017596
BDT 121.404434
BGN 1.679095
BHD 0.374308
BIF 2979.591311
BMD 1
BND 1.28412
BOB 6.904518
BRL 5.431804
BSD 0.999266
BTN 87.497585
BWP 13.444801
BYN 3.29914
BYR 19600
BZD 2.007205
CAD 1.375604
CDF 2890.000362
CHF 0.80841
CLF 0.024705
CLP 969.150396
CNY 7.181504
CNH 7.189125
COP 4044
CRC 506.331288
CUC 1
CUP 26.5
CVE 94.692367
CZK 20.983604
DJF 177.720393
DKK 6.411504
DOP 61.024256
DZD 128.970847
EGP 48.172181
ERN 15
ETB 138.656882
EUR 0.859014
FJD 2.252304
FKP 0.743884
GBP 0.743497
GEL 2.703861
GGP 0.743884
GHS 10.542271
GIP 0.743884
GMD 72.503851
GNF 8664.997789
GTQ 7.667106
GYD 209.060071
HKD 7.849805
HNL 26.16503
HRK 6.47204
HTG 130.747861
HUF 339.580388
IDR 16256.1
ILS 3.43251
IMP 0.743884
INR 87.72775
IQD 1309.024393
IRR 42125.000352
ISK 122.830386
JEP 0.743884
JMD 159.989008
JOD 0.70904
JPY 147.65804
KES 129.203801
KGS 87.450384
KHR 4002.696517
KMF 422.150384
KPW 900.008192
KRW 1388.770383
KWD 0.30553
KYD 0.832761
KZT 540.003693
LAK 21619.55593
LBP 89532.270461
LKR 300.526856
LRD 200.352958
LSL 17.711977
LTL 2.95274
LVL 0.60489
LYD 5.417985
MAD 9.049126
MDL 16.776803
MGA 4409.78827
MKD 52.833348
MMK 2099.254958
MNT 3587.23202
MOP 8.079179
MRU 39.85899
MUR 45.410378
MVR 15.403739
MWK 1732.749367
MXN 18.581304
MYR 4.240377
MZN 63.960377
NAD 17.711977
NGN 1532.290377
NIO 36.772567
NOK 10.289935
NPR 139.995964
NZD 1.679205
OMR 0.381735
PAB 0.999266
PEN 3.536848
PGK 4.214847
PHP 56.750375
PKR 283.53556
PLN 3.64774
PYG 7484.187882
QAR 3.652267
RON 4.355304
RSD 100.957038
RUB 79.399854
RWF 1445.415822
SAR 3.753162
SBD 8.217066
SCR 14.144501
SDG 600.503676
SEK 9.577285
SGD 1.285504
SHP 0.785843
SLE 23.103667
SLL 20969.503947
SOS 571.077705
SRD 37.279038
STD 20697.981008
STN 21.039886
SVC 8.743146
SYP 13001.954565
SZL 17.705278
THB 32.203646
TJS 9.33299
TMT 3.51
TND 2.93047
TOP 2.342104
TRY 40.682595
TTD 6.782689
TWD 29.907104
TZS 2485.000335
UAH 41.33556
UGX 3565.616533
UYU 40.096011
UZS 12584.427908
VES 128.74775
VND 26225
VUV 118.521058
WST 2.657279
XAF 563.316745
XAG 0.026075
XAU 0.000294
XCD 2.70255
XCG 1.800928
XDR 0.700098
XOF 563.316745
XPF 102.417011
YER 240.450363
ZAR 17.743804
ZMK 9001.203584
ZMW 23.157615
ZWL 321.999592
  • AEX

    -1.1600

    891.36

    -0.13%

  • BEL20

    22.6100

    4733.91

    +0.48%

  • PX1

    33.9200

    7743

    +0.44%

  • ISEQ

    17.2000

    11482.77

    +0.15%

  • OSEBX

    0.9700

    1622.72

    +0.06%

  • PSI20

    17.8500

    7780.27

    +0.23%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -32.7800

    3149.81

    -1.03%

  • N150

    8.5100

    3707.25

    +0.23%

En Irak, une communauté noire pluri-centenaire mais toujours à la marge
En Irak, une communauté noire pluri-centenaire mais toujours à la marge / Photo: © AFP

En Irak, une communauté noire pluri-centenaire mais toujours à la marge

Adnane Abdelrahmane exhibe tambours et percussions dont il a appris à jouer dès l'âge de 12 ans. Dans un Irak patchwork de communautés et d'ethnies, il fait partie de cette minorité noire pluri-centenaire, gardienne des traditions musicales, mais reléguée en marge de la société.

Taille du texte:

Implantée dans la région de Zubair, près de Bassora dans l'extrême sud irakien, la communauté tire ses origines d'Afrique de l'Est. Ici, comme dans tous les villages reculés d'Irak, s'affichent à chaque coin de rue pauvreté et déliquescence des services publics, avec des routes poussiéreuses bordées de maisons borgnes en ciment.

Si des militants dénoncent la marginalisation de la communauté, parler à Zubair de racisme ou de discriminations froissent les habitants qui préfèrent en arabe l'euphémisme de "peau foncée" à l'emploi du mot noir.

A 56 ans, M. Abdelrahmane fait partie d'une de ces troupes de musique populaire ayant fait la célébrité de Zubair dans tout le pays et jusqu'au Koweït frontalier, à une trentaine de kilomètres seulement.

"A Zubair, on ne compte plus le nombre de troupes", dit à l'AFP le musicien, installé sur un matelas au sol dans son salon. "C'est une profession dont on hérite. Si quelqu'un meurt, son fils prend sa place, pour que l'art ne disparaisse pas", explique-t-il, ajoutant que dans sa famille, son oncle chantait et son père jouait du tambour.

Munis de darboukas, tambours et daf (grand tambour) en peau de chèvre, les musiciens animent notamment les mariages en menant la "zaffa", procession consistant à célébrer les mariés, en dansant et chantant.

M. Abdelrahman, qui se produit depuis quatre ans au sein d'une "Association du patrimoine", parrainée par le ministère de la Culture, reconnait que "la majorité" des artistes sont noirs mais assure ne pas ressentir de racisme.

- "Discrimination positive" -

Des militants tiennent cependant un tout autre discours.

"Ceux qui ont la peau foncée sont des citoyens de cinquième classe, même pas de seconde classe", déplore Majed al-Khalidy, employé dans une compagnie pétrolière de Bassora.

Le trentenaire réclame des opportunités d'emplois et logements dignes et dénonce la déscolarisation qui fait des ravages. Il fustige aussi des abus de langage, répandus même chez les clercs religieux, le terme "esclave" en arabe étant encore utilisé pour désigner un noir.

Historiquement la minorité noire -entre 250.000 et deux millions d'âmes, selon des estimations informelles- a des ancêtres venus du Kenya, d'Ethiopie ou encore du Soudan, indique à l'AFP l'historien Ibrahim Al-Marashi.

C'est dans la région de Bassora qu'arrivaient des esclaves pour réaliser "le travail éreintant d'assèchement des marais salants".

"Dans les écrits historiques, la première mention de la communauté remonte à 869 quand ils se sont révoltés", ajoute l'expert, en référence à la "rébellion des Zanj".

Ce soulèvement contre la dynastie arabe des Abassides a permis aux anciens esclaves d'établir pendant une quinzaine d'années leur propre cité, avant d'être défaits.

Aujourd'hui, Majed al-Khalidy croit en la "discrimination positive" dans le pays multiconfessionnel et multi-ethnique, et réclame l'inclusion de sa communauté au système actuel des quotas permettant à certaines minorités, chrétiens ou yazidis par exemple, d'élire un représentant au Parlement.

"Pour réclamer ses droits, il faut être proche des décideurs", justifie M. Khalidy. Car même s'il est antisystème, il reste réaliste dans un Irak où un tiers de la population de 41 millions vit dans la pauvreté et est dirigée par des partis clientélistes, dont les députés peuvent garantir des emplois publics.

- "Long chemin" -

Illustration d'un timide changement? La première chaîne d'information étatique compte depuis plus d'un an parmi ses présentatrices une jeune femme noire, Randa Abdel Aziz, qui désormais décline les interviews pour échapper au feu des projecteurs après avoir fait le buzz.

Sur son site Internet, l'ONG internationale Minority Rights Group (MRG) évoque "des taux disproportionnellement élevés d'analphabétisme et de chômage" dans une communauté largement confinée aux emplois d'ouvriers et de travailleurs domestiques.

"La discrimination se constate à tous les niveaux", reconnaît Saad Salloum, expert des questions de diversité religieuse et ethnique en Irak.

"Politiquement ils n'ont pas de représentation. Socialement certains stéréotypes restent enracinés dans la culture dominante. Economiquement la majorité vit sous le seuil de pauvreté", résume l'expert.

En 2013, Jalal Thiyab, fondateur de la première association de défense des droits de la minorité, avait été assassiné, peu après des élections locales à Bassora.

"Il reste un long chemin à parcourir afin de parvenir à l'égalité pour cette minorité et toutes les autres", estime M. Salloum.

D.Pan--ThChM