The China Mail - Au Soudan, la lutte en musique

USD -
AED 3.672504
AFN 66.402915
ALL 83.761965
AMD 382.479768
ANG 1.789982
AOA 916.999963
ARS 1450.75024
AUD 1.543246
AWG 1.805
AZN 1.705751
BAM 1.695014
BBD 2.010894
BDT 121.852399
BGN 1.695501
BHD 0.377002
BIF 2945.49189
BMD 1
BND 1.302665
BOB 6.907594
BRL 5.350303
BSD 0.998384
BTN 88.558647
BWP 13.433114
BYN 3.402651
BYR 19600
BZD 2.007947
CAD 1.412355
CDF 2149.999847
CHF 0.80776
CLF 0.024051
CLP 943.503075
CNY 7.11935
CNH 7.126345
COP 3784.2
CRC 501.791804
CUC 1
CUP 26.5
CVE 95.850058
CZK 21.109048
DJF 177.785096
DKK 6.473835
DOP 64.236284
DZD 130.470559
EGP 47.295599
ERN 15
ETB 153.291763
EUR 0.867014
FJD 2.28685
FKP 0.766404
GBP 0.76237
GEL 2.705013
GGP 0.766404
GHS 10.945027
GIP 0.766404
GMD 72.999692
GNF 8666.525113
GTQ 7.6608
GYD 209.15339
HKD 7.774615
HNL 26.251771
HRK 6.531903
HTG 130.6554
HUF 334.943976
IDR 16696.4
ILS 3.26455
IMP 0.766404
INR 88.70705
IQD 1310
IRR 42100.000147
ISK 126.759455
JEP 0.766404
JMD 160.148718
JOD 0.709024
JPY 153.409007
KES 129.1971
KGS 87.450022
KHR 4025.000393
KMF 421.000245
KPW 900.033283
KRW 1456.565008
KWD 0.307037
KYD 0.832073
KZT 525.442751
LAK 21694.999894
LBP 89550.000191
LKR 304.463694
LRD 183.250302
LSL 17.409918
LTL 2.95274
LVL 0.60489
LYD 5.46902
MAD 9.334002
MDL 17.092121
MGA 4502.259796
MKD 53.325591
MMK 2099.044592
MNT 3585.031206
MOP 7.994609
MRU 39.945401
MUR 45.910399
MVR 15.404991
MWK 1731.225057
MXN 18.55978
MYR 4.177501
MZN 63.949976
NAD 17.409776
NGN 1437.150263
NIO 36.7374
NOK 10.20723
NPR 141.508755
NZD 1.78071
OMR 0.384493
PAB 0.999779
PEN 3.37875
PGK 4.273464
PHP 59.101002
PKR 280.850359
PLN 3.68449
PYG 7072.751145
QAR 3.6405
RON 4.409499
RSD 101.629224
RUB 81.248559
RWF 1450
SAR 3.75058
SBD 8.230592
SCR 14.861017
SDG 600.499239
SEK 9.57983
SGD 1.304335
SHP 0.750259
SLE 23.201624
SLL 20969.499529
SOS 570.604013
SRD 38.503498
STD 20697.981008
STN 21.232987
SVC 8.735857
SYP 11056.895466
SZL 17.336517
THB 32.380498
TJS 9.227278
TMT 3.51
TND 2.950498
TOP 2.342104
TRY 42.194465
TTD 6.76509
TWD 30.981498
TZS 2462.498387
UAH 42.011587
UGX 3491.096532
UYU 39.813947
UZS 11951.241707
VES 228.19401
VND 26310
VUV 122.169446
WST 2.82328
XAF 568.486781
XAG 0.020626
XAU 0.00025
XCD 2.70255
XCG 1.799344
XDR 0.707015
XOF 568.486781
XPF 103.905843
YER 238.504229
ZAR 17.377896
ZMK 9001.19704
ZMW 22.588431
ZWL 321.999592
  • AEX

    -2.2100

    958.85

    -0.23%

  • BEL20

    2.4600

    4928.82

    +0.05%

  • PX1

    7.1700

    7972.28

    +0.09%

  • ISEQ

    -94.5800

    12031.61

    -0.78%

  • OSEBX

    -1.1200

    1602.46

    -0.07%

  • PSI20

    -103.0300

    8273.27

    -1.23%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    66.1600

    4100.44

    +1.64%

  • N150

    4.0000

    3642.17

    +0.11%

Au Soudan, la lutte en musique
Au Soudan, la lutte en musique / Photo: © AFP

Au Soudan, la lutte en musique

Noureddine Jaber gratte quelques notes avant que ses musiciens ne se lancent dans les mélodies rythmées de l'est soudanais: avec son "tambo-guitare", une lyre africaine raccordée à un manche de guitare électrique, il entend briser la marginalisation de son peuple, les Beja.

Taille du texte:

Entouré d'un bassiste, d'un saxophoniste, d'un guitariste et de deux percussionnistes, ce musicien de 47 ans vit enfin son rêve d'enfant: faire rayonner la musique des éleveurs et bergers nomades installés dans les reliefs arides et escarpés qui bordent la mer Rouge.

Les tribus Beja comptent 4,5 millions de membres au Soudan, soit un habitant sur dix, et plusieurs autres millions en Erythrée, en Ethiopie et en Egypte voisines.

Au Soudan, déplore M. Jaber, "les Beja ont toujours été marginalisés". Et avec eux leur langue, leur cuisine, leur culture et leur musique héritées d'une histoire remontant à Kouch --petit-fils de Noé selon la Bible.

"On veut changer les choses, utiliser notre musique pour attirer l'attention sur nos problèmes", affirme à l'AFP M. Jaber, qui sort en juin l'album "Beja Power", pour "faire porter la voix des Beja" avec son titre-phare "Saagama", la migration en bedawi (un dialecte beja).

- Culture arabe prédominante -

Le problème des Beja est simple: leur région est une des plus pauvres du Soudan, lui-même l'un des pays les plus pauvres du monde, alors même qu'elle est le poumon économique du pays.

Son sous-sol regorge d'or et ses ports sur la mer Rouge, dont Port-Soudan, voient transiter la quasi-totalité des importations du Soudan, les exportations de pétrole du Soudan du Sud et une bonne part du commerce du Tchad, de l'Ethiopie et de la République centrafricaine.

Pour les Beja, c'est parce qu'ils sont issus d'ethnies non-arabes qu'ils ont été mis de côté, particulièrement pendant les 30 années de dictature d'Omar el-Béchir.

Malgré tout, à Port-Soudan dont est originaire M. Jaber, les mélodies du riche patrimoine des Beja, traditionnellement jouées avec des percussions, ont survécu.

En 2006, il a formé "Dorpa", "le groupe des montagnes" en bedawi.

Il a donné une touche moderne aux airs de ses ancêtres avec un saxophone, des guitares et surtout son "tambo-guitare": un alliage de la "tamboura", la lyre traditionnelle de la région, héritée de son père et d'une guitare électrique.

Et il s'est entouré de musiciens de différentes régions du Soudan pour incarner sa diversité ethnique.

Sous Béchir, "la culture arabe du centre du pays a toujours été prédominante" dans ce pays d'Afrique de l'Est --pourtant culturellement plus tourné vers le sud et l'ouest du continent que vers le monde arabe.

"Contrairement à ceux qui jouaient de la musique arabe, nos représentations étaient interrompues pour manque d'autorisation ou autre prétexte", se souvient-il.

- La musique comme arme -

Venu de l'autre bout du pays, au Darfour (ouest), le bassiste Abdelhalim Adam déjà rodé aux gammes pentatoniques caractéristiques des musiques africaines, a lui aussi connu cette chape de plomb.

"La lutte des Beja est similaire à celle de nos tribus dans le Darfour-Nord", dit ce Peul. "Ils sont tout aussi marginalisés" que les habitants non-arabes du Darfour où la guerre civile déclenchée en 2003 entre le régime Béchir et des insurgés issus de minorités ethniques a fait environ 300.000 morts et près de 2,5 millions de déplacés selon l'ONU.

Pour porter la voix des discriminés des quatre coins du pays, Mohammed Abdelazim, le joueur de conga --tambour cubain-- du groupe, a décidé d'apprendre avec M. Jaber les rythmes de sa région.

Lui qui n'est "jamais allé dans l'Est" connaît tout désormais de "la façon dont ils jouent des percussions" pourtant "très distincte avec son propre rythme très spécial".

Les Beja aussi ont à une époque pris les armes contre Béchir avant de rejoindre en 2019 les manifestations qui l'ont fait chuter.

Mais le départ du dictateur n'a pas mis fin à leurs souffrances.

Les fragiles autorités de transition qui lui ont succédé promettaient la fin de la marginalisation des communautés non-arabes. Mais un coup d'Etat les a renversées l'automne dernier.

M. Jaber, lui, a choisi son arme. Avec la musique, dit-il, il peut "faire voyager la parole" des Beja.

Y.Parker--ThChM