The China Mail - Comment le blé français a perdu le chemin de l'Algérie

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Comment le blé français a perdu le chemin de l'Algérie
Comment le blé français a perdu le chemin de l'Algérie / Photo: © AFP/Archives

Comment le blé français a perdu le chemin de l'Algérie

Longtemps premier acheteur du blé français, l'Algérie boude désormais les chargements de la céréale du pain exportée par l'ancienne puissance coloniale: un désamour antérieur à la récente crise diplomatique entre Paris et Alger, expliquent des acteurs du marché.

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Il fut un temps où les courtiers racontaient que "les meuniers algériens écrasaient plus de blé français que les meuniers en France", relate Arthur Portier, analyste du marché céréalier chez Argus Media France.

"La France a exporté jusqu'à 5 millions de tonnes de blé tendre par campagne à destination de l'Algérie, soit la moitié des exportations françaises hors Union européenne", explique-t-il.

Des échanges importants, nourris par la proximité géographique des deux pays, leurs liens historiques et l'augmentation des besoins alimentaires d'une population algérienne ayant quadruplé depuis l'indépendance.

La France, premier producteur et exportateur européen de blé tendre, y trouvait un débouché naturel. "On avait un vieil accord tacite: on achetait du gaz algérien et l'Algérie du blé français. Ca a bien marché pendant 50 ans", affirme un opérateur actif sur le marché européen.

En 2018, les exportations de blé français vers l'Algérie représentaient plus de 5,4 millions de tonnes; en 2023, elles avaient chuté à moins d'un million de tonnes, selon les données des douanes françaises consultées par l'AFP.

Entre juillet et décembre 2024, seul un bateau de 31.500 tonnes de blé tendre a pris la direction de l'Algérie, selon la même source.

Ce tarissement des échanges intervient en pleine crise diplomatique: les tensions entre Paris et Alger se sont brutalement aggravées après la décision cet été du président français Emmanuel Macron de reconnaître la "souveraineté marocaine" sur le Sahara occidental - alors qu'Alger soutient depuis plus d'un demi-siècle les indépendantistes sahraouis du Front Polisario.

En octobre dernier, les acteurs français du marché se sont même discrètement offusqués de n'avoir pas reçu un appel d'offre de l'office public algérien des céréales (OAIC), pourtant envoyé à tous les autres acteurs habituels.

Le ministère algérien de l'Agriculture avait alors démenti l'exclusion volontaire d'un de ses "partenaires européens habituels" et évoqué une "consultation restreinte (...) régie par des critères techniques spécifiques", dans un communiqué consulté par l'AFP.

- "Grains punaisés" -

Si, de l'avis général, la crise actuelle n'arrange pas les choses, "l'origine du changement d'approvisionnement de la part de l'Algérie n'est pas politique", estime Edward de Saint-Denis, de la maison de courtage Plantureux & Associés.

"A un moment donné, la France n'a pas pu servir le marché algérien, qui s'est tourné vers la mer Noire. Les meuniers ont goûté à la qualité russe et l'ont appréciée", explique-t-il.

C'est effectivement en 2016, année pluvieuse où la production de blé a chuté de 20% en France, que l'Algérie a importé pour la première fois du blé russe, selon un acteur européen du marché.

Cette année-là, la Russie, qui a massivement investi dans sa production céréalière, devient le premier exportateur mondial de blé. En mars 2024, les céréaliers français réunis à Paris s'inquiètent de la voir "envahir le terrain de jeu des acheteurs de céréales dans le monde et principalement en Afrique", selon l'expression de Jean-François Loiseau, président de l'interprofession.

D'abord modestes, les importations algériennes de grains russes augmentent considérablement à partir de 2022-23, essentiellement au détriment des blés français mais aussi allemands ou argentins.

Ce gonflement des achats à la Russie est rendu possible par un changement majeur: l'OAIC "a modifié son cahier des charges en 2021 en augmentant son taux acceptable de +grains punaisés+", allant jusqu'à tolérer 0,5% de grains endommagés par des insectes contre 0,2% auparavant, pour correspondre aux qualités du blé de la mer Noire, explique Edward de Saint-Denis.

L'Algérie s'est donc mise à acheter régulièrement du blé russe, moins cher que le français et dont la caractéristique est aussi un taux de protéine plus élevé, ce qui lui confère une qualité de panification appréciée par les meuniers algériens.

Peu dommageable en 2024 car la France a peu à vendre après une piètre récolte de blé, l'absence de l'Algérie aux achats sur le marché français va vite devenir problématique: car cette absence, que les opérateurs espèrent "temporaire", n'est pas compensée par l'augmentation des importations du Maroc ni par la Chine, "actuellement aux abonnés absents", relève Arthur Portier.

B.Chan--ThChM