The China Mail - Derrière les 299 patients agressés par le pédocriminel Le Scouarnec, l'ombre des "victimes oubliées"

USD -
AED 3.672504
AFN 66.242312
ALL 83.179218
AMD 382.091093
ANG 1.790055
AOA 917.000367
ARS 1407.273322
AUD 1.534449
AWG 1.80375
AZN 1.70397
BAM 1.682336
BBD 2.013075
BDT 122.136682
BGN 1.682336
BHD 0.375296
BIF 2949.980646
BMD 1
BND 1.301363
BOB 6.90637
BRL 5.297104
BSD 0.999441
BTN 88.628446
BWP 14.229065
BYN 3.409316
BYR 19600
BZD 2.01015
CAD 1.40305
CDF 2174.000362
CHF 0.795331
CLF 0.023592
CLP 930.299772
CNY 7.09955
CNH 7.10029
COP 3744.269064
CRC 500.9677
CUC 1
CUP 26.5
CVE 94.847533
CZK 20.805104
DJF 177.979442
DKK 6.425804
DOP 64.375726
DZD 129.671842
EGP 46.987226
ERN 15
ETB 154.855963
EUR 0.86005
FJD 2.27535
FKP 0.760064
GBP 0.760427
GEL 2.703861
GGP 0.760064
GHS 10.944045
GIP 0.760064
GMD 72.503851
GNF 8675.755881
GTQ 7.660746
GYD 209.074878
HKD 7.777304
HNL 26.293923
HRK 6.482904
HTG 130.936304
HUF 330.790388
IDR 16712
ILS 3.227704
IMP 0.760064
INR 88.689504
IQD 1309.363038
IRR 42100.000352
ISK 126.820386
JEP 0.760064
JMD 160.526429
JOD 0.70904
JPY 154.03504
KES 129.284762
KGS 87.450384
KHR 4009.289923
KMF 424.00035
KPW 899.988423
KRW 1448.530383
KWD 0.30669
KYD 0.83291
KZT 523.900047
LAK 21688.529526
LBP 89503.763279
LKR 306.567459
LRD 181.40295
LSL 17.141542
LTL 2.95274
LVL 0.60489
LYD 5.452669
MAD 9.241323
MDL 16.871532
MGA 4468.625005
MKD 52.922455
MMK 2099.610882
MNT 3572.735976
MOP 8.00215
MRU 39.576792
MUR 45.650378
MVR 15.403739
MWK 1733.086749
MXN 18.318804
MYR 4.132504
MZN 63.950377
NAD 17.141542
NGN 1440.780377
NIO 36.781214
NOK 10.088804
NPR 141.805514
NZD 1.77195
OMR 0.382771
PAB 0.999441
PEN 3.370436
PGK 4.226055
PHP 59.015038
PKR 282.529182
PLN 3.638123
PYG 7042.277751
QAR 3.643198
RON 4.374304
RSD 100.795665
RUB 80.873941
RWF 1452.75472
SAR 3.733087
SBD 8.244163
SCR 14.010372
SDG 601.503676
SEK 9.449304
SGD 1.297504
SHP 0.750259
SLE 23.403667
SLL 20969.498139
SOS 570.212034
SRD 38.589504
STD 20697.981008
STN 21.074362
SVC 8.74543
SYP 11056.884007
SZL 17.134747
THB 32.405038
TJS 9.225238
TMT 3.51
TND 2.938884
TOP 2.40776
TRY 42.170504
TTD 6.777343
TWD 30.569504
TZS 2448.754892
UAH 42.002581
UGX 3568.01858
UYU 39.766032
UZS 12033.030837
VES 236.162804
VND 26350
VUV 121.871382
WST 2.813729
XAF 564.239818
XAG 0.01978
XAU 0.000245
XCD 2.70255
XCG 1.801299
XDR 0.701733
XOF 564.239818
XPF 102.584835
YER 238.525037
ZAR 17.08336
ZMK 9001.203584
ZMW 22.46355
ZWL 321.999592
  • AEX

    0.0000

    951.92

    0%

  • BEL20

    0.0000

    5034.52

    0%

  • PX1

    0.0000

    8170.09

    0%

  • ISEQ

    0.0000

    12365.36

    0%

  • OSEBX

    0.0000

    1614.79

    0%

  • PSI20

    0.0000

    8250.3

    0%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    76.6000

    4308.58

    +1.81%

  • N150

    0.0000

    3679.16

    0%

Derrière les 299 patients agressés par le pédocriminel Le Scouarnec, l'ombre des "victimes oubliées"
Derrière les 299 patients agressés par le pédocriminel Le Scouarnec, l'ombre des "victimes oubliées" / Photo: © AFP/Archives

Derrière les 299 patients agressés par le pédocriminel Le Scouarnec, l'ombre des "victimes oubliées"

Jugé à Vannes pour violences sexuelles sur 299 patients, le pédocriminel Joël Le Scouarnec est l'objet d'une nouvelle enquête visant à identifier d'autres victimes dont certaines, présentes dans ses carnets, n'ont pas été jusque-là recherchées, a appris l'AFP par des sources concordantes et des documents confidentiels.

Taille du texte:

Cette nouvelle enquête préliminaire, annoncée jeudi à l'AFP par le parquet général de Rennes, concerne "des victimes éventuellement non identifiées ou nouvellement déclarées" d'"agressions sexuelles et viols" perpétrés par l'ex-chirurgien viscéral.

Cette enquête, menée par le parquet de Lorient, intervient alors que le médecin, déjà condamné en 2020 à 15 ans de réclusion pour violences sexuelles sur quatre enfants, est jugé depuis le 24 février par la cour criminelle du Morbihan, pour viols et agressions sexuelles sur 299 patients majoritairement mineurs.

Dans des fichiers saisis par la justice, Joël Le Scouarnec a décrit avec minutie les sévices sexuels infligés aux enfants de son entourage et à ses patients.

Ces "carnets" ont permis aux enquêteurs d'identifier et d'interroger 332 victimes, dont certaines pour des faits prescrits.

Ainsi, sous le récit du viol de P., 9 ans, ou A., 13 ans, la cour indique qu'"aucune investigation n'a été réalisée pour (les) identifier", comme pour des dizaines de victimes d'agressions sexuelles.

"Que ce soit par manque de moyens ou par volonté de boucler l'enquête, beaucoup de victimes ont été laissées de côté par les enquêteurs", regrette Hugo Lemonier.

Auteur de "Piégés", un livre fouillé sur l'affaire Le Scouarnec, il identifie quelque 30 "victimes oubliées" et révèle une enquête titanesque et parfois lacunaire.

Les enquêteurs, raconte-t-il, se sont concentrés sur les carnets de l'accusé, "un matériel qui n'est certainement pas exhaustif: Le Scouarnec a détruit certains fichiers, il manque des années."

"Pourquoi s'être contenté des carnets? Pourquoi ne pas avoir demandé systématiquement aux cliniques les listes des patients opérés par Le Scouarnec pour compléter les trous?", s'interroge-t-il.

- Des victimes oubliées ? -

Képi sur le pupitre, le directeur d'enquête a été auditionné le 28 février cinq heures durant par la cour criminelle.

Après avoir égréné les noms de victimes non identifiées ou non investiguées, la présidente de la cour, Aude Buresi demande si le gendarme est "en mesure d'affirmer qu'aucune victime n'a été oubliée."

L'homme se trouble puis se reprend. "Je pense qu'on a recensé la majorité des victimes dans ses écrits", assure-t-il.

Mais il y a eu des ratés, insiste-t-elle. Des victimes confondues avec leur homonyme, des erreurs sur les noms, des confusions entre deux victimes...

Selon un document consulté par l'AFP, les gendarmes ont ainsi contacté une victime en lui annonçant qu'elle avait été victime d'un viol et d'agressions sexuelles.

La personne n'était en réalité victime "que" d'une seule agression sexuelle à l'âge de 13 ans. Un autre garçon portant le même prénom, âgé lui de 10 ans, avait été victime de viol et agression sexuelle.

"Les deux récits de ces violences par Joël Le Scouarnec ont été fusionnés en un seul, par une simple erreur de copier-coller", relate Hugo Lemonier.

Avec des conséquences: la personne contactée a eu un comportement suicidaire peu après son audition par les gendarmes, a-t-elle confiée à l'AFP.

Quant à l'autre victime, elle n'a pas fait l'objet d'investigations... et ne sait peut-être toujours rien.

- "Submergés et aveuglés" -

Parfois, les enquêteurs n'ont pas décelé de crimes là où leur description semble pourtant évidente, remarque Mme Buresi auprès du directeur d'enquête.

"A la lecture des écrits (lus en audience par la présidente, NDLR), notre ressenti était que ce n'était pas des agressions sexuelles. Mais à vous écouter, oui, certaines victimes auraient mérité d'être plus investiguées", admet-il.

Aux yeux de Me Céline Astolfe, "c'est comme si l'accusé lui-même a fixé le périmètre de l'enquête".

"Submergés et aveuglés par ses écrits", les enquêteurs en ont oublié "les réflexes évidents, basiques d'une investigation" comme exploiter les fichiers patients des établissements où a exercé l'ex-chirurgien, déplore l'avocate de la Fondation pour l'Enfance, partie civile au procès.

"Il n'est pas exclu qu'une action en responsabilité de l'Etat pour dysfonctionnement de la justice soit portée", indique Me Astolfe.

- "Avancée formidable" -

Pour Me Francesca Satta, qui dit être contactée "tous les jours" par de potentielles victimes de Joël Le Scouarnec, l'ouverture d'une nouvelle enquête est "une avancée formidable."

L'avocate estime qu'une des clientes qu'elle représente au procès de Vannes, Amélie Lévêque, "aurait pu être une cliente oubliée": décrite dans les carnets comme l'objet d'un regard accompagné de pensées pédophiles, elle n'a pas été contactée par les enquêteurs.

Au fil d'un long travail de mémoire, elle parvient à retrouver le souvenir d'un viol et va porter plainte à la gendarmerie. Le 7 mars, Joël Le Scouarnec reconnaît, au-delà du regard, le viol de Mme Lévêque, âgée de 9 ans à l'époque.

"Il faut que chaque regard décrit dans les carnets - j'en dénombre une cinquantaine - soit l'objet d'une investigation plus poussée", exige Me Satta.

Pour Hugo Lemonier, "derrière ces loupés de l'enquête, se pose la question de la place des victimes" dans la machine judiciaire et du manque de moyens octroyés aux parquets.

"Dans ce procès, la culpabilité de l'accusé n'est plus l'enjeu. Mais si c'est de réparer les victimes, il faut que ce soit pour toutes les victimes."

S.Wilson--ThChM