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Le pape Léon XIV a dénoncé la pauvreté dimanche à Rome, exhortant les dirigeants mondiaux et les catholiques à tendre la main aux personnes marginalisées à l'occasion d'un "Jubilé des pauvres".
Le pape américain a fait de la justice sociale un thème central de son pontificat, qui en est à son sixième mois depuis sa nomination à la tête des catholiques du monde en mai, après le décès du pape François.
Lors d’une messe à la basilique Saint-Pierre, Léon a déclaré que l’Eglise était "encore marquée par des pauvretés anciennes et nouvelles", mais qu’elle espérait être "mère des pauvres, un lieu d’accueil et de justice".
Ce dimanche se tenait un "Jubilé des pauvres", l’un des nombreux événements de ce type organisé pendant l’année sainte, qui attire des pèlerins du monde entier. Il coïncidait avec la Journée mondiale des pauvres, une célébration annuelle instaurée par François en 2017.
"J’exhorte donc les chefs d’Etat et les responsables des nations à écouter le cri des plus pauvres", a déclaré Léon lors de son allocution.
"Il ne peut y avoir de paix sans justice, et les pauvres nous le rappellent de multiples façons, par leurs migrations comme par leurs cris, souvent étouffés par le mythe d'un bien-être et d'un progrès qui ne tiennent pas compte de chacun et oublient même nombre d'individus en les abandonnant à leur sort", a-t-il ajouté.
Au-delà de la pauvreté matérielle, le pape a évoqué de "nombreuses situations morales et spirituelles" qui entraînent la solitude. Il a exhorté les croyants à être "attentifs à l’autre (...) en devenant témoins de la tendresse de Dieu".
Après la messe, le pape a pris part à un grand déjeuner au Vatican avec environ 1.300 personnes, des sans-abri, des réfugiés et des personnes en situation de handicap, bénissant le repas tandis que d'autres événements caritatifs se tenaient en même temps dans Rome.
Devant la foule rassemblée place Saint-Pierre, le pape a également dénoncé les persécutions des chrétiens à travers le monde, notamment au Bangladesh, au Nigeria, au Mozambique et au Soudan, et a évoqué la recrudescence des violences dans le conflit en cours en République démocratique du Congo.
"Je prie avec les familles du Kivu, en République démocratique du Congo, où un massacre de civils a eu lieu ces derniers jours ; au moins 20 personnes ont été victimes d'une attaque terroriste", a-t-il déploré.
Samedi, des responsables de la région ont indiqué à l'AFP qu'une attaque des Forces démocratiques alliées (ADF) avait fait au moins 18 morts. Le groupe, fondé par d'anciens rebelles ougandais qui ont prêté allégeance au groupe jihadiste État islamique en 2019, a attaqué un village situé à environ 300 km au nord de Goma dans la nuit de vendredi à samedi.
Ils ont tué plus de 190 personnes depuis juillet, selon un décompte de l'AFP.
M.Chau--ThChM