The China Mail - Changement climatique: l'avenir incertain des chasseurs de "miel fou" au Népal

USD -
AED 3.672993
AFN 69.500188
ALL 83.650212
AMD 383.810282
ANG 1.789699
AOA 916.999836
ARS 1316.975835
AUD 1.53229
AWG 1.8
AZN 1.696166
BAM 1.6848
BBD 2.019382
BDT 121.643623
BGN 1.675335
BHD 0.376874
BIF 2950
BMD 1
BND 1.286899
BOB 6.911762
BRL 5.389703
BSD 1.000129
BTN 87.680214
BWP 13.465142
BYN 3.30176
BYR 19600
BZD 2.009089
CAD 1.37737
CDF 2890.000268
CHF 0.806798
CLF 0.024376
CLP 956.279676
CNY 7.179198
CNH 7.185295
COP 4018.75
CRC 505.955073
CUC 1
CUP 26.5
CVE 94.849675
CZK 20.968984
DJF 177.719728
DKK 6.393298
DOP 61.424997
DZD 129.83212
EGP 48.435974
ERN 15
ETB 139.874965
EUR 0.856755
FJD 2.2523
FKP 0.745486
GBP 0.74075
GEL 2.695024
GGP 0.745486
GHS 10.525012
GIP 0.745486
GMD 72.503298
GNF 8674.999965
GTQ 7.673687
GYD 209.256747
HKD 7.84969
HNL 26.350168
HRK 6.454098
HTG 131.12791
HUF 338.733503
IDR 16256.55
ILS 3.4115
IMP 0.745486
INR 87.60675
IQD 1310
IRR 42124.999516
ISK 122.679989
JEP 0.745486
JMD 159.986217
JOD 0.709031
JPY 147.794006
KES 129.509811
KGS 87.349828
KHR 4006.99997
KMF 421.446549
KPW 900.034015
KRW 1384.170248
KWD 0.30546
KYD 0.833495
KZT 540.97478
LAK 21599.999823
LBP 89550.000117
LKR 301.141405
LRD 201.501538
LSL 17.669572
LTL 2.95274
LVL 0.60489
LYD 5.425019
MAD 9.032978
MDL 16.79826
MGA 4440.000293
MKD 53.012878
MMK 2098.920925
MNT 3594.03125
MOP 8.087355
MRU 39.940027
MUR 45.640306
MVR 15.398196
MWK 1736.505351
MXN 18.609951
MYR 4.230344
MZN 63.959709
NAD 17.670103
NGN 1535.60246
NIO 36.75017
NOK 10.215977
NPR 140.279106
NZD 1.679219
OMR 0.384394
PAB 1.000194
PEN 3.52625
PGK 4.147398
PHP 56.940134
PKR 282.449681
PLN 3.647066
PYG 7491.062583
QAR 3.640502
RON 4.337098
RSD 100.342612
RUB 79.427409
RWF 1444
SAR 3.753056
SBD 8.230592
SCR 14.141328
SDG 600.512855
SEK 9.56134
SGD 1.285102
SHP 0.785843
SLE 23.178349
SLL 20969.503947
SOS 571.502673
SRD 37.418499
STD 20697.981008
STN 21.35
SVC 8.751346
SYP 13002.086727
SZL 17.670176
THB 32.410161
TJS 9.351942
TMT 3.51
TND 2.8785
TOP 2.342097
TRY 40.747575
TTD 6.786845
TWD 29.9303
TZS 2535.000149
UAH 41.497782
UGX 3560.322178
UYU 39.944868
UZS 12537.502594
VES 132.75255
VND 26270
VUV 119.26542
WST 2.657465
XAF 565.102625
XAG 0.026379
XAU 0.000299
XCD 2.70255
XCG 1.802472
XDR 0.702337
XOF 563.502199
XPF 102.6159
YER 240.275021
ZAR 17.5975
ZMK 9001.199459
ZMW 23.079408
ZWL 321.999592
  • AEX

    0.9800

    895.11

    +0.11%

  • BEL20

    -1.8900

    4724.63

    -0.04%

  • PX1

    54.6600

    7753.42

    +0.71%

  • ISEQ

    85.5900

    11497.68

    +0.75%

  • OSEBX

    11.7700

    1623.67

    +0.73%

  • PSI20

    10.0700

    7754.94

    +0.13%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -4.6300

    3079.22

    -0.15%

  • N150

    12.9400

    3709.11

    +0.35%

Changement climatique: l'avenir incertain des chasseurs de "miel fou" au Népal
Changement climatique: l'avenir incertain des chasseurs de "miel fou" au Népal / Photo: © AFP/Archives

Changement climatique: l'avenir incertain des chasseurs de "miel fou" au Népal

Suspendus à une corde et à une échelle de bambou pour dénicher du miel aux vertus hallucinogènes sur une falaise de l'Himalaya, des grimpeurs népalais perpétuent une pratique ancienne, menacée aujourd'hui par le changement climatique.

Taille du texte:

S'enveloppant de fumée pour se protéger des attaques d'un nuage d'abeilles géantes, Som Ram Gurung, 26 ans, se balance à 100 mètres du sol, pour découper des rayons dégoulinants de ruches sauvages.

Le "miel fou" avec une saveur piquante a, selon les amateurs, un léger effet hallucinogène issu du nectar de rhododendron, dont les abeilles raffolent.

Ce miel de haute altitude n'a jamais été facile à récolter, dans le district de Lamjung (centre). Il provient de l'espèce Apis laboriosa, l'abeille la plus grande au monde (jusqu'à 3 centimètres de long), qui affectionne les falaises inaccessibles.

Mais les chasseurs de miel sont aujourd'hui confrontés à des défis supplémentaires, dont certains liés aux effets du réchauffement climatique sur ces vallées forestières isolées, à 100 kilomètres au nord-ouest de Katmandou.

Selon Doodh Bahadur Gurung, 65 ans, qui a transmis sa technique à son fils Som Ram, les chasseurs ont constaté une chute rapide du nombre de ruches et des quantités de miel récoltées.

"Lorsque nous étions jeunes, il y avait des ruches sur presque toutes les falaises grâce à l'abondance des fleurs sauvages et des sources d'eau", explique-t-il. "Mais d'année en année, il est de plus en plus difficile de trouver des ruches.

- Barrages, pesticides et incendies -

Le déclin des abeilles s'explique par des causes multiples: "Les cours d'eau s'assèchent en raison des projets hydroélectriques et de l'irrégularité des précipitations", dit-il, alors que les abeilles sauvages préfèrent nicher près de l'eau.

"Les abeilles qui volent vers les fermes sont également confrontées au problème des pesticides, qui les tuent".

Avec des pluies irrégulières, des hivers plus secs et une chaleur accablante, les feux de brousse sont aussi devenus plus fréquents.

Le Népal a combattu plus de 4.500 incendies de forêt cette année, près du double de l'année précédente, selon les chiffres du gouvernement.

"Les feux de brousse sont plus fréquents aujourd'hui", explique Doodh Bahadur. Et "il n'y a pas assez de jeunes pour les éteindre à temps".

Il y a dix ans, son village de Taap pouvait récolter 1.000 litres de miel par saison. Aujourd'hui, les chasseurs s'estiment chanceux de récolter 250 litres.

Les scientifiques confirment ces observations, notant que le changement climatique est un facteur déterminant.

"Les abeilles sont très sensibles aux changements de température", explique Susma Giri, spécialiste des abeilles à l'Institut des sciences appliquées de Katmandou.

"Ce sont des créatures sauvages qui ne peuvent pas s'adapter aux activités ou au bruit des humains".

- "Conséquences économiques alarmantes" -

Le Centre international de développement intégré des montagnes (ICIMOD), basé au Népal, qui a observé une fonte plus rapide que jamais des glaciers de l'Himalaya, constate un "déclin brutal de la population d'abeilles".

Il a tiré la sonnette d'alarme le mois dernier, rappelant qu'au moins 75% des cultures du Népal dépendent de pollinisateurs tels que les abeilles.

"Le changement climatique et la perte d'habitat comptent parmi les principaux facteurs de leur déclin", selon le centre. "La réduction de la pollinisation qui en résulte a déjà eu des conséquences économiques alarmantes".

Selon une étude de 2022, publiée dans la revue Environmental Health Perspectives, les pertes annuelles dues à la réduction de la pollinisation au Népal s'élevaient à 250 dollars par habitant, une somme énorme dans un pays où le revenu annuel moyen s'élève à 1.400 dollars.

La diminution des réserves a poussé les prix de ce miel rare à la hausse. Si un litre valait 3,5 dollars il y a vingt ans, il se vend aujourd'hui 15 dollars.

Les négociants voient la demande augmenter aux États-Unis, en Europe et au Japon, en raison de bienfaits présumés pour la santé vantés sur les réseaux sociaux.

Les négociants en miel de Katmandou estiment à environ 10.000 litres les exportations annuelles.

Un pot de 250 grammes de "miel fou" peut atteindre 70 dollars en ligne. La demande "augmente chaque année, mais la production de qualité a diminué", observe Rashmi Kandel, un exportateur de miel de Katmandou.

- "Nous perdons tout" -

Les jeunes sont de moins en moins nombreux à vouloir participer à la traditionnelle chasse au miel en montagne qui dure un mois.

Comme partout au Népal, les jeunes quittent la vie rurale pour des emplois mieux rémunérés à l'étranger.

Suk Bahadur Gurung, 56 ans, homme politique local et membre de l'équipe de chasseurs de miel, craint pour la survie de son métier difficile.

"Il faut des compétences et de la force", explique-t-il. Or "il n'y a pas beaucoup de jeunes qui veulent faire ce métier".

Som Ram Gurung tend ses bras et ses jambes enflés à sa descente de la falaise. "Les piqûres couvrent mon corps", dit-il.

Il dit être prêt à aller travailler dans une usine à Dubaï pour un salaire mensuel d'environ 320 dollars.

Son père, Doodh Bahadur, regrette à la fois la disparition des abeilles et le départ des jeunes. "Nous perdons tout", dit-il. "L'avenir est incertain pour tout le monde.

V.Liu--ThChM