The China Mail - A l'hôpital de Montreuil, un lieu pilote pour "réparer" les victimes d'excision

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A l'hôpital de Montreuil, un lieu pilote pour "réparer" les victimes d'excision
A l'hôpital de Montreuil, un lieu pilote pour "réparer" les victimes d'excision / Photo: © AFP

A l'hôpital de Montreuil, un lieu pilote pour "réparer" les victimes d'excision

"Depuis mon opération, je me sens libérée. C'est comme une nouvelle vie." Bintou a appris par hasard qu'elle avait été excisée dans son pays natal, le Mali.

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Installée en France depuis dix ans, elle vient de bénéficier d'une chirurgie réparatrice à l'hôpital de Montreuil.

"C'était la première fois que j'en parlais. J'ai passé une heure à pleurer", se rappelle cette employée dans le secteur bancaire, 27 ans, à la sortie de sa consultation post-opératoire.

Dans une unité spécialisée de cet hôpital de Seine-Saint-Denis, les victimes d'excision peuvent voir une sage-femme, une psychologue, une sexologue puis, si elles le souhaitent, une chirurgienne pour être opérées.

A partir du 8 mars, date de la Journée internationale des droits des femmes, le parcours sera intégralement pris en charge par la Sécurité sociale, et non plus seulement l'opération.

Le dispositif pourrait être généralisé en France, si l'expérimentation de trois ans est validée.

"Ma famille n'est pas encore au courant. Je vais leur en parler cet été quand je retournerai au Mali. J'ai besoin d'en discuter avec ma maman, qu'elle s'excuse. Je lui en ai beaucoup voulu", témoigne Bintou, une semaine après son opération. "J'ai appris que j'avais été excisée en surprenant une conversation téléphonique. Je n'en ai aucun souvenir, je pense que j'étais bébé".

- "Une revanche" -

Selon le ministère de l'Egalité femmes-hommes, le nombre de femmes excisées en France est estimé à 125.000.

A Montreuil, la majorité des patientes accueillies sont arrivées en France après avoir été excisées dans leur pays d'origine.

"D'autres ont été excisées dans le pays d'origine des parents pendant les vacances, quelques-unes l'ont été en France dans les années 1980", indique Sarah Abramowicz, gynécologue obstétricienne qui a créé l'unité en 2017.

Une autre patiente se souvient avoir été excisée, à six ans, dans un appartement, en région parisienne.

Elle se rappelle avoir vu des enfants sortir de l'immeuble en pleurs, sans qu'elle ne sache pourquoi, puis de la douleur ressentie.

Son exciseuse, Hawa Gréou, a été condamnée en 1998 à huit ans d'emprisonnement pour la mutilation de 48 fillettes.

"Ma cousine s'est fait réparer, elle m'a dit que c'était comme si on lui avait remis ce qu'on lui avait volé. Ça m'a donné envie, j'ai toujours eu le sentiment qu'il me manquait quelque chose, je me sentais différente des autres quand je parlais de sexualité avec mes amies", raconte pendant sa consultation la Malienne âgée de 45 ans. Elle se fera opérer le 11 mars.

- "Lutte féministe" -

"C'est une opération assez facile, basée sur les mêmes techniques que les chirurgies de changement de genre", explique Emilie Orain, chirurgienne formée par Sarah Abramowicz.

"Je suis contente de l'avoir décidé seule, sans en parler avec mes parents. C'était une revanche, parce que quand j'ai été excisée, on ne me l'avait pas demandé non plus", souligne Bintou. "Pouvoir avoir un rapport sexuel pour la première fois à 27 ans, et réduire les risques de complications pendant l'accouchement, c'est ce qui m'a le plus motivé."

"Je trouve ça joli, je suis très contente, ça m'a fait oublier beaucoup de choses", se réjouit une autre patiente, Djeni Coulibaly, demandeuse d'asile, entre deux éclats de rire. Victime d’excision à 14 ans en Côte d’Ivoire, mariée de force, elle a été opérée il y a trois semaines, après avoir fui son pays.

Pour beaucoup de femmes, l'excision n'est que le début d'une série de violences. Dans l'unité, elles sont nombreuses à avoir subi violences sexuelles, viols conjugaux, mariages forcés. Certaines ont fui leur pays pour éviter que leur fille ne soit elle aussi excisée.

"Je me dis que c'est une lutte féministe", revendique Sarah Abramowicz.

"L'opération peut redéclencher des traumatismes, des flashbacks, des cauchemars. C'est pour cela qu'on le fait sous anesthésie générale", souligne Emilie Orain aux patientes en consultation.

Généralement, "elles le cachent à leur conjoint qui n'est pas d'accord. Dans certaines cultures, ils pensent que les femmes sont intenables si on ne leur coupe pas le clitoris", regrette la chirurgienne.

Deux cents femmes suivent ce parcours de soin chaque année. La moitié se fait opérer. Dans les trois ans à venir, l'unité espère en accueillir un millier.

M.Zhou--ThChM