The China Mail - Nourrir les chiens et "volonté de Dieu": une journée à la lisière du front ukrainien

USD -
AED 3.67295
AFN 70.234439
ALL 86.937282
AMD 389.250173
ANG 1.80229
AOA 915.00017
ARS 1112.514945
AUD 1.56126
AWG 1.8025
AZN 1.633694
BAM 1.730873
BBD 2.017072
BDT 121.373036
BGN 1.742032
BHD 0.376955
BIF 2971.869067
BMD 1
BND 1.295342
BOB 6.903052
BRL 5.664103
BSD 0.999022
BTN 85.476213
BWP 13.536656
BYN 3.268799
BYR 19600
BZD 2.006647
CAD 1.391775
CDF 2875.000061
CHF 0.831105
CLF 0.024535
CLP 941.5101
CNY 7.22535
CNH 7.245555
COP 4252.65
CRC 507.741801
CUC 1
CUP 26.5
CVE 97.58785
CZK 22.209001
DJF 177.720124
DKK 6.64109
DOP 58.730601
DZD 132.640246
EGP 50.6137
ERN 15
ETB 134.652913
EUR 0.890105
FJD 2.270706
FKP 0.752798
GBP 0.755275
GEL 2.75504
GGP 0.752798
GHS 13.186599
GIP 0.752798
GMD 71.49594
GNF 8651.169789
GTQ 7.68567
GYD 209.02022
HKD 7.775475
HNL 25.952624
HRK 6.710504
HTG 130.716062
HUF 361.960126
IDR 16527.5
ILS 3.57137
IMP 0.752798
INR 85.54955
IQD 1308.694094
IRR 42112.498351
ISK 130.559942
JEP 0.752798
JMD 158.546838
JOD 0.709302
JPY 145.430315
KES 129.1201
KGS 87.449905
KHR 4000.247803
KMF 433.499323
KPW 900.171963
KRW 1398.829964
KWD 0.306803
KYD 0.832563
KZT 515.932896
LAK 21589.616734
LBP 89507.00704
LKR 298.899504
LRD 199.799095
LSL 18.177353
LTL 2.95274
LVL 0.60489
LYD 5.456211
MAD 9.228563
MDL 17.20688
MGA 4478.292231
MKD 54.772024
MMK 2099.74514
MNT 3575.293465
MOP 7.997522
MRU 39.598388
MUR 45.950236
MVR 15.409872
MWK 1732.384518
MXN 19.517215
MYR 4.313992
MZN 63.898647
NAD 18.177192
NGN 1609.499436
NIO 36.764478
NOK 10.429595
NPR 136.758309
NZD 1.695691
OMR 0.384984
PAB 0.999031
PEN 3.650339
PGK 4.145481
PHP 55.578973
PKR 281.155454
PLN 3.782011
PYG 7980.316929
QAR 3.641545
RON 4.557598
RSD 103.743235
RUB 82.495984
RWF 1429.614518
SAR 3.750986
SBD 8.350849
SCR 14.186468
SDG 600.505864
SEK 9.723795
SGD 1.298798
SHP 0.785843
SLE 22.729871
SLL 20969.483762
SOS 570.938008
SRD 36.256949
STD 20697.981008
SVC 8.741443
SYP 13004.570655
SZL 18.167175
THB 33.090105
TJS 10.315588
TMT 3.51
TND 3.000252
TOP 2.342098
TRY 38.73058
TTD 6.785586
TWD 30.126802
TZS 2697.491881
UAH 41.514198
UGX 3658.747052
UYU 41.727695
UZS 12896.202913
VES 91.098215
VND 25980
VUV 120.719299
WST 2.770593
XAF 580.528882
XAG 0.030761
XAU 0.000301
XCD 2.70255
XDR 0.718649
XOF 580.541727
XPF 105.548697
YER 244.504285
ZAR 18.23092
ZMK 9001.198684
ZMW 26.497099
ZWL 321.999592
  • AEX

    3.8800

    905.77

    +0.43%

  • BEL20

    17.4400

    4376.46

    +0.4%

  • PX1

    40.0100

    7734.41

    +0.52%

  • ISEQ

    67.2000

    10905.56

    +0.62%

  • OSEBX

    -5.1500

    1508.95

    -0.34%

  • PSI20

    23.8800

    7048.46

    +0.34%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -257.6700

    2521.98

    -9.27%

  • N150

    23.6800

    3505.36

    +0.68%

Nourrir les chiens et "volonté de Dieu": une journée à la lisière du front ukrainien
Nourrir les chiens et "volonté de Dieu": une journée à la lisière du front ukrainien / Photo: © AFP

Nourrir les chiens et "volonté de Dieu": une journée à la lisière du front ukrainien

Il est dix heures. Raïssa sort de chez elle, suivie de sa meute de chiens affamés dont les aboiements ne suffisent pas à couvrir les détonations d’artillerie.

Taille du texte:

"Tous les jours, je me lève, je prépare la nourriture pour les animaux, puis je pars au boulot", dit-elle, arpentant les rues délabrées, un sac en plastique rempli de morceaux de poulet à la main.

Raïssa, 65 ans, "tamponne des feuilles" pour le compte de l'administration de sa petite ville de Bilytske, située à 15 km au nord de Pokrovsk, une des zones les plus actives du front, dans l'est de l'Ukraine.

C’est la dernière agglomération avant les combats. A quelques kilomètres plus au sud seulement, les drones russes bourdonnent et les carcasses de voitures au bord des routes illustrent le danger à s'y aventurer.

Que pense Raïssa de la trêve de 30 jours esquissée mardi par les États-Unis et l’Ukraine, mais sur laquelle Vladimir Poutine a émis des réserves ?

Pour elle, rien n’est plus important que ces chiens, ramenés du front par des soldats et pour lesquels elle dépense la plus grande partie de son salaire.

Raïssa ne partira que s'ils périssaient dans les bombardements.

- Déterminés à rester -

Vers 11H00, elle est au travail et manie son tampon. Son voisin Sergueï se rend devant la mairie détruite pour puiser quelques litres d’eau potable.

Nostalgique, il passe par son ancienne école, rasée par les missiles russes en juin.

"On voit les oiseaux", dit-il, les yeux tournés vers un trou béant dans le plafond d'une salle de classe.

"Quand on était jeunes avec mon ami, on voulait que l’école soit détruite", dit-il avant un silence. "C’est un rêve devenu réalité... en quelque sorte", ironise-t-il, caressant sa longue barbe blanche.

Dans les rues clairsemées de Bilytske, où vivaient 8.000 personnes avant la guerre, on croise avant tout des soldats et des retraités qui refusent de partir.

Sergueï est revenu ici depuis le Portugal pour s’occuper de sa mère, déterminée à rester.

A midi, c'est l'heure de la retrouver à l'église, où elle entame le carême.

Là, popes et veuves de mineurs de fond de ce bassin houiller prennent un repas frugal de pommes de terre après avoir dit le bénédicité.

Plongés dans l'odeur d’encens, les fidèles y sont persuadés d'être sous protection divine, qu'importent les détonations.

"Dieu dit que le monde ici-bas est mauvais", dit un prêtre, le père Serguiï. "S’il y a la guerre, c’est parce que les gens ne croient plus !", tempête-t-il.

- Mourir ici -

A côté, le père Ivan, 56 ans, soupire car la plupart des paroissiens ont fui la ville bombardée. Seuls "les plus solides" sont restés, dit-il, comparant la petite église à "l'arche de Noé".

"Les gens essaient de s’accrocher à ce qu’ils ont mis une vie à construire", dit le religieux pour expliquer la présence de ces civils dans une zone de guerre. "Nous avons travaillé dur toute notre vie, et en fin de compte, tout cela s’est avéré être sans grande importance".

Khrystyna, une fidèle qui débarrasse la table à manger de l’église, dit être restée ici malgré la "peur" des explosions et le départ à Kiev de sa fille avec son nouveau-né. Cette ancienne trieuse de charbon de 64 ans s'occupe de sa maison et "espère" que sa fille reviendra.

"Je ne pense pas qu’elle veuille rentrer", admet-elle tristement.

Quant au risque de se retrouver sous le contrôle de la Russie ? "Nous n’avons pas le droit d’avoir peur, c’est la volonté de Dieu", esquive Khrystyna. "Si je dois mourir ici, alors je mourrai ici".

Vers 16H, les cérémonies religieuses s'achèvent, les fidèles retournent chez eux. La lumière du jour décline.

Raïssa quitte son travail où elle n’accueille plus grand monde. Elle retourne nourrir ses chiens au son des obus.

V.Liu--ThChM