The China Mail - "Personne d'autre ne le fera": les journalistes plongés dans la guerre au Soudan

USD -
AED 3.672502
AFN 68.683677
ALL 83.476424
AMD 383.330901
ANG 1.789783
AOA 916.999871
ARS 1359.005988
AUD 1.54352
AWG 1.8
AZN 1.704398
BAM 1.679101
BBD 2.021515
BDT 122.167944
BGN 1.681845
BHD 0.377023
BIF 2993.148803
BMD 1
BND 1.28842
BOB 6.948892
BRL 5.409901
BSD 1.003469
BTN 87.826236
BWP 13.428402
BYN 3.392229
BYR 19600
BZD 2.013101
CAD 1.38534
CDF 2867.99975
CHF 0.805601
CLF 0.024538
CLP 962.629839
CNY 7.151503
CNH 7.154898
COP 4025.75
CRC 505.254301
CUC 1
CUP 26.5
CVE 94.665133
CZK 21.08875
DJF 178.687638
DKK 6.41582
DOP 62.407706
DZD 129.671652
EGP 48.499503
ERN 15
ETB 142.748229
EUR 0.85953
FJD 2.266098
FKP 0.74134
GBP 0.74293
GEL 2.695004
GGP 0.74134
GHS 11.087836
GIP 0.74134
GMD 71.499915
GNF 8699.646279
GTQ 7.694091
GYD 209.934838
HKD 7.806775
HNL 26.286328
HRK 6.472401
HTG 131.303071
HUF 341.441504
IDR 16265
ILS 3.38147
IMP 0.74134
INR 87.718801
IQD 1314.657578
IRR 42062.501353
ISK 123.260435
JEP 0.74134
JMD 160.711219
JOD 0.70902
JPY 147.764501
KES 129.249664
KGS 87.370596
KHR 4024.039493
KMF 416.999751
KPW 899.980721
KRW 1394.509854
KWD 0.30563
KYD 0.836209
KZT 537.243085
LAK 21760.332423
LBP 90331.991174
LKR 303.064124
LRD 201.184753
LSL 17.6059
LTL 2.95274
LVL 0.60489
LYD 5.444852
MAD 9.036994
MDL 16.777705
MGA 4408.595688
MKD 52.833558
MMK 2099.202559
MNT 3597.80022
MOP 8.07373
MRU 39.827089
MUR 45.97009
MVR 15.402749
MWK 1740.01511
MXN 18.662801
MYR 4.215502
MZN 63.949818
NAD 17.6059
NGN 1533.910113
NIO 36.926062
NOK 10.125795
NPR 140.527407
NZD 1.71217
OMR 0.384498
PAB 1.003434
PEN 3.512135
PGK 4.242934
PHP 56.885501
PKR 284.675515
PLN 3.66164
PYG 7272.680443
QAR 3.647267
RON 4.343901
RSD 100.726005
RUB 80.699007
RWF 1453.003194
SAR 3.752282
SBD 8.217066
SCR 14.782006
SDG 600.500226
SEK 9.568993
SGD 1.28494
SHP 0.785843
SLE 23.301589
SLL 20969.49797
SOS 573.508706
SRD 38.229726
STD 20697.981008
STN 21.034376
SVC 8.780199
SYP 13002.330428
SZL 17.600041
THB 32.461025
TJS 9.592634
TMT 3.51
TND 2.925678
TOP 2.342095
TRY 41.009475
TTD 6.818455
TWD 30.545499
TZS 2504.999779
UAH 41.624698
UGX 3574.893328
UYU 40.213085
UZS 12399.660025
VES 139.25164
VND 26341.5
VUV 119.048289
WST 2.67662
XAF 563.169237
XAG 0.02575
XAU 0.000296
XCD 2.70255
XCG 1.808395
XDR 0.700396
XOF 563.164402
XPF 102.387555
YER 240.174971
ZAR 17.59021
ZMK 9001.1977
ZMW 23.374572
ZWL 321.999592
  • AEX

    -2.5500

    908.56

    -0.28%

  • BEL20

    -23.3300

    4837.65

    -0.48%

  • PX1

    -149.8000

    7693.03

    -1.91%

  • ISEQ

    -91.2000

    11600.91

    -0.78%

  • OSEBX

    -2.6600

    1659.27

    -0.16%

  • PSI20

    -30.0800

    7886.8

    -0.38%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    90.4100

    3296.61

    +2.82%

  • N150

    -54.0500

    3725.71

    -1.43%

"Personne d'autre ne le fera": les journalistes plongés dans la guerre au Soudan
"Personne d'autre ne le fera": les journalistes plongés dans la guerre au Soudan / Photo: © AFP

"Personne d'autre ne le fera": les journalistes plongés dans la guerre au Soudan

Perchés sur une montagne près de la frontière avec le Tchad, dans l'ouest du Soudan, des journalistes scrutent l'horizon, téléphone en main, tentant désespérément de capter ne serait-ce qu'une bribe de réseau venue de l'autre côté.

Taille du texte:

Parfois, c'est leur seul espoir pour témoigner des atrocités de la guerre qui dévaste le pays et a plongé la vaste région du Darfour dans une totale obscurité médiatique.

Depuis deux ans, le conflit oppose le chef de l'armée soudanaise, le général Abdel Fattah al-Burhane, à son ancien adjoint, le général Mohamed Hamdane Daglo, qui commande les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

La guerre a tué au moins 28 journalistes, selon leur syndicat. Des dizaines d'autres ont été emprisonnés et torturés, tandis que la quasi totalité de leurs confrères ont fui. La plupart de ceux qui sont restés sont privés d'électricité, d'eau et d'internet.

Noun, une journaliste de 35 ans, a confié à l'AFP qu'elle devait "parcourir à pied de longues distances" pour charger son téléphone à l'aide de panneaux solaires improvisés.

A El-Geneina, la capitale du Darfour occidental, elle a couvert en 2023 des massacres ethniques commis par les FSR et leurs alliés.

Selon l'ONU, entre 10.000 et 15.000 civils, principalement de la tribu des Massalit, ont été tués, ce qui a donné lieu à des accusations de génocide.

Son travail lui vaudra plusieurs perquisitions. "Ils ont pris tout mon matériel, mes caméras, ils ont tout volé", raconte-elle à l'AFP par téléphone.

Lors de la troisième intrusion, "l'un d'eux m'a appelée par mon nom et m'a demandé où se trouvaient les caméras".

C'est à ce moment-là qu'elle prend la décision de fuir. Avec sa famille, elle parcourt environ 1.800 kilomètres pour rejoindre l'Etat de Gedaref, à l'autre extrémité du pays, près de la frontière éthiopienne.

Là, alors qu'elle couvre une manifestation de déplacés, elle est arrêtée et accusée de collaborer avec l'ennemi.

Pour retrouver la liberté, elle signe un engagement à soumettre tous ses écrits à l'armée avant publication.

Depuis plus d'un an, Noun n'a pas écrit.

- "Le plus grand des crimes" -

En 2024, le Soudan figurait parmi les endroits les plus meurtriers pour les journalistes, derrière Gaza, selon le décompte annuel du Comité pour la protection des journalistes (CPJ).

Selon Reporters sans frontières, plus de 400 journalistes ont fui le pays depuis le début de la guerre. Ceux qui sont restés luttent pour survivre.

Dans l'Etat d'Al-Jazira, dans le centre du pays, qui fut le grenier à blé du Soudan, Youssef, un journaliste de 62 ans, n'a pas touché de salaire depuis début 2024, lorsque son journal a déménagé ses bureaux au Caire.

Pour subsister, il élève des chèvres et cultive du sorgho.

"Je continue d'envoyer mes reportages dès que je peux capter un signal", raconte-t-il.

Pendant des mois, Youssef a été coupé du monde extérieur, alors que les FSR prenaient le contrôle de Wad Madani, la capitale de l'Etat.

En février 2024, les paramilitaires ont fait irruption chez lui, le ligotant et lui bandant les yeux.

Etre journaliste, "c'est le plus grand des crimes", lui a dit un des hommes.

Il ne sera relâché qu'après avoir signé une assignation à résidence. Ce n'est qu'en janvier, lorsque l'armée a repris Wad Madani, qu'il a pu quitter son domicile.

- Dans l'ombre -

Parmi ceux qui ont choisi de rester, beaucoup ont renoncé à signer de leur vrai nom.

A Tawila, au Darfour-Nord, Ibrahim, un photojournaliste de 30 ans, continue de documenter le quotidien des civils pris en étau entre la famine et les violences.

Selon les employés humanitaires, la ville accueille des dizaines de milliers de rescapés qui ont fui les attaques des FSR.

"Personne ne doit savoir ce que je fais", confie à l'AFP Ibrahim, originaire d'El-Facher, la capitale de l'Etat.

"S'ils m'attrapent, ils m'arrêteront et saisiront mon téléphone" - son dernier outil de travail.

En juillet, accusé par les FSR d'être un agent de l'armée, il a été emprisonné et torturé pendant cinq jours. "Ils ont pris tout mon matériel, mes papiers et mon argent."

Depuis, le journaliste a envoyé sa famille hors du Darfour et s'est installé à Tawila.

Ni Youssef, ni Ibrahim n'ont reçu de protection de la part d'organisations professionnelles, qu'elles soient locales ou internationales.

"Qui rapportera ce qui se passe au Darfour si nous partons tous?", s'interroge Ibrahim, qui a branché son téléphone à la multiprise d'un café de Tawila pour s'entretenir avec une journaliste de l'AFP au Caire. "Personne d'autre ne le fera".

C.Smith--ThChM