The China Mail - Le sexe, un travail comme les autres ? La Belgique veut se distinguer en Europe

USD -
AED 3.672501
AFN 69.000353
ALL 83.601917
AMD 382.820101
ANG 1.789783
AOA 916.999555
ARS 1359.111099
AUD 1.541545
AWG 1.8
AZN 1.700254
BAM 1.672339
BBD 2.013382
BDT 121.67593
BGN 1.681198
BHD 0.377018
BIF 2951
BMD 1
BND 1.283236
BOB 6.921054
BRL 5.4103
BSD 0.999423
BTN 87.472157
BWP 13.374377
BYN 3.378495
BYR 19600
BZD 2.004934
CAD 1.385505
CDF 2868.000003
CHF 0.805475
CLF 0.024538
CLP 962.630125
CNY 7.151504
CNH 7.155115
COP 4025.75
CRC 503.217256
CUC 1
CUP 26.5
CVE 95.150192
CZK 21.112903
DJF 177.719914
DKK 6.41777
DOP 62.750042
DZD 129.674427
EGP 48.5011
ERN 15
ETB 141.497251
EUR 0.85984
FJD 2.266102
FKP 0.742771
GBP 0.742755
GEL 2.694978
GGP 0.742771
GHS 10.999889
GIP 0.742771
GMD 71.50092
GNF 8679.999746
GTQ 7.663333
GYD 209.095612
HKD 7.810955
HNL 26.395005
HRK 6.487202
HTG 130.769198
HUF 341.550499
IDR 16274.25
ILS 3.36365
IMP 0.742771
INR 87.60885
IQD 1310
IRR 42062.502537
ISK 123.269762
JEP 0.742771
JMD 160.059855
JOD 0.70897
JPY 147.537499
KES 129.503321
KGS 87.370601
KHR 4005.999863
KMF 417.000271
KPW 899.986573
KRW 1389.000138
KWD 0.30562
KYD 0.832852
KZT 535.067956
LAK 21620.000315
LBP 89554.999758
LKR 301.844845
LRD 201.99964
LSL 17.629811
LTL 2.95274
LVL 0.60489
LYD 5.410306
MAD 9.042992
MDL 16.710062
MGA 4460.000151
MKD 52.957022
MMK 2099.484683
MNT 3594.349624
MOP 8.041455
MRU 39.949974
MUR 45.650342
MVR 15.403851
MWK 1737.000076
MXN 18.676987
MYR 4.21027
MZN 63.950013
NAD 17.630237
NGN 1537.09797
NIO 36.809611
NOK 10.119235
NPR 139.955452
NZD 1.70802
OMR 0.38449
PAB 0.999436
PEN 3.520243
PGK 4.14575
PHP 56.774987
PKR 281.875014
PLN 3.662846
PYG 7243.266353
QAR 3.64075
RON 4.343702
RSD 100.721012
RUB 80.698604
RWF 1446
SAR 3.751908
SBD 8.217066
SCR 14.130645
SDG 600.496662
SEK 9.580245
SGD 1.285045
SHP 0.785843
SLE 23.298469
SLL 20969.49797
SOS 571.496556
SRD 38.230093
STD 20697.981008
STN 21.4
SVC 8.744763
SYP 13001.915896
SZL 17.629782
THB 32.49025
TJS 9.554369
TMT 3.51
TND 2.884961
TOP 2.342102
TRY 41.00912
TTD 6.790849
TWD 30.458603
TZS 2504.999933
UAH 41.45759
UGX 3560.572052
UYU 40.051304
UZS 12349.999845
VES 139.25164
VND 26305
VUV 120.416059
WST 2.711516
XAF 560.905888
XAG 0.02595
XAU 0.000298
XCD 2.702549
XCG 1.801088
XDR 0.697363
XOF 560.999827
XPF 103.260164
YER 240.174981
ZAR 17.61198
ZMK 9001.201994
ZMW 23.280532
ZWL 321.999592
  • AEX

    -1.8300

    911.11

    -0.2%

  • BEL20

    13.0900

    4861.2

    +0.27%

  • PX1

    -126.7200

    7843.04

    -1.59%

  • ISEQ

    -26.9500

    11691.63

    -0.23%

  • OSEBX

    -2.5000

    1661.86

    -0.15%

  • PSI20

    -63.0400

    7917.15

    -0.79%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    90.4100

    3296.61

    +2.82%

  • N150

    -27.0300

    3779.86

    -0.71%

Le sexe, un travail comme les autres ? La Belgique veut se distinguer en Europe
Le sexe, un travail comme les autres ? La Belgique veut se distinguer en Europe / Photo: © AFP

Le sexe, un travail comme les autres ? La Belgique veut se distinguer en Europe

A Anvers, dans le quartier historique des marins, en bordure du port, un poste de police a été installé au cœur de la villa Tinto, un complexe immobilier abritant des vitrines aux néons rouges.

Taille du texte:

Ce site symbolise le côté à la fois sécurisé et assumé du "travail du sexe" en Belgique, un pays qui revendique une législation parmi les plus progressistes en Europe, même si les cas d'abus et d'exploitation demeurent.

"Je ne suis pas une victime, j'ai choisi d'être là et j'aime ce que je fais", raconte Kiana, 32 ans, en accueillant une équipe de l'AFP derrière sa vitrine pour montrer son cadre de travail : un lit double éclairé d'une lumière rouge tamisée, surmonté par quantité de chaînes et autres accessoires sado-maso.

Partie à 18 ans de sa Roumanie natale, Kiana (qui préfère taire son nom) a d'abord travaillé en Allemagne avant d'arriver en Belgique. Elle loue une des 51 vitrines de la villa Tinto pour y exercer cinq jours sur sept.

"Aujourd'hui ma mère sait ce que je fais", poursuit la jeune femme, mini-short en cuir noir et hauts talons. "Pour les autres membres de ma famille, je travaille dans les ongles et les tatouages".

Pour "Mel", une autre travailleuse du sexe, devenue une vedette sur le réseau TikTok où elle répond aux questions sur son métier, tout a changé en Belgique en 2022 quand une loi a autorisé son activité à sortir de l'ombre.

"J'en avais marre de mentir, de me prétendre coiffeuse ou masseuse. Cette loi a permis de changer le regard des gens", fait valoir l'Anversoise, connue sous le pseudo de Meliciousss.

En mars 2022, le Parlement belge a voté une réforme du code pénal sexuel incluant des assouplissements sur la publicité de la prostitution pour les plus de 18 ans.

- Une loi "historique" -

Il est désormais autorisé à une personne majeure de vanter "ses propres services sexuels" à condition d'exercer dans "un lieu spécifiquement dédié", comme l'arrière d'une vitrine, stipule le texte.

Autre évolution saluée par les associations : les professions ayant un lien commercial avec les prostituées, un banquier, un créateur de site web ou un propriétaire immobilier, ne sont désormais plus passibles de poursuites. Le proxénétisme reste toutefois illégal, tout comme la prostitution des mineurs.

Cette loi, qualifiée d'"historique" par la Ligue des droits humains, a fait entrer la Belgique dans le camp des pays dits "réglementaristes" -avec l'Allemagne et les Pays-Bas-, par opposition aux "abolitionnistes" (France, Suède, etc.).

"Même si la stigmatisation existe encore, on est d'une certaine façon sortis de la honte", résume Marianne Chargois, une travailleuse du sexe (TDS) et militante d'Utsopi, l'association fer de lance dans la défense des droits de ces personnes.

En Belgique, les évaluations du nombre des "TDS" vont de 9.000 à 26.000, selon Utsopi, des femmes dans neuf cas sur dix. Il n'y a pas chiffre officiel.

Malgré les évolutions législatives, plusieurs associations, dont celles luttant contre la traite des êtres humains, continuent d'alerter sur la grande partie "invisible" de la prostitution.

Et le fait que pour une forte majorité de femmes exerçant cette activité, ce serait sous la contrainte, financière, liée à des addictions ou pour le bénéfice de trafiquants.

En mars, la police a démantelé un réseau criminel soupçonné d'avoir exploité sexuellement une trentaine de femmes chinoises en Belgique. Sept suspects, des Chinois également, ont été arrêtés.

- "Flexibilité du travail" -

Selon Charles-Eric Clesse, un magistrat belge expert de ces questions, beaucoup de femmes sont envoyées de l'étranger sans titre de séjour pour exercer clandestinement et parfois sous emprise.

"Pour les prostituées d'origine africaine, dans plus de 90% des cas cela relève de la traite des êtres humains", dit-il à l'AFP.

Le débat de société a été relancé le 1er décembre 2024, avec l'entrée en vigueur d'une nouvelle légalisation offrant la possibilité aux TDS de signer un contrat de travail avec un employeur "agréé".

Le texte a été présenté par les autorités comme offrant davantage de droits, notamment une protection sociale renforcée, par rapport au statut de travailleur indépendant, le plus prisé.

Mais la mesure fait flop pour l'instant : en cinq mois, le ministère de l'Emploi n'a reçu que trois demandes d'agrément, selon une porte-parole. Ces trois dossiers sont actuellement étudiés par la justice qui doit vérifier le CV des employeurs et leurs éventuels antécédents judiciaires.

Dans le camp des partisans de l'abolition, l'association Isala a exigé en début d'année l'annulation de la loi de 2024, accusée d’encourager le proxénétisme.

La législation donnerait davantage de pouvoir aux exploitants de maisons closes pour contraindre des femmes en situation précaire, estime Isala, rejointe par d'autres détracteurs. Un débat aura lieu devant la Cour constitutionnelle belge.

La propriétaire de la Villa Tinto, pour sa part, écarte le recours au contrat de travail. "Je ne me vois pas dans le rôle de celle qui présenterait des clients aux travailleuses, d'un point de vue éthique, c'est un pas trop loin", lâche Karin Vander Elst.

"Et le principe avec les vitrines, ce qui est le plus important, c'est la flexibilité du travail et le choix des horaires".

F.Jackson--ThChM