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La ministre française de l'Agriculture Annie Genevard s'est rendue vendredi à Budapest, où son homologue lui a assuré de l'opposition hongroise à l'accord de libre-échange actuel entre l'UE et le Mercosur, a-t-elle indiqué à l'AFP.
Elle devait dans la foulée rejoindre Vienne, toujours dans l'objectif de constituer une minorité de blocage à l'accord au sein de l'Union.
"L'idée c'est d'aller voir les pays où nous pensons pouvoir obtenir un appui dans l'opposition" à ce texte, a-t-elle expliqué. "A Budapest, j'ai rencontré longuement le ministre de l'Agriculture Istvan Nagy et le ministre des Affaires étrangères du Commerce extérieur Peter Szijjarto".
"Sur le sujet du Mercosur, où j'ai pu constater une très large convergence de vues (...) Nous avons partagé la même analyse sur les conséquences néfastes sur l’agriculture de nos deux pays et au-delà sur l’agriculture européenne, car les volumes de viande importés des pays du Mercosur (boeuf, volaille) déstabiliseraient nos filières".
Le chef de la diplomatie hongroise a réitéré l'opposition de son pays. "Nous nous sommes accordés sur le fait que, dans sa forme actuelle, ce serait un risque énorme pour l'agriculture européenne", a dit M. Szijjarto après la rencontre.
"Il doit y avoir des garanties que l'agriculture européenne ne sera en aucune façon victime d'aucun accord international", poursuit-il dans son communiqué.
La France est opposée à ce texte, au contraire de l'Allemagne qui prône une ratification "rapide".
Mme Genevard doit recevoir son homologue allemand lundi à Paris.
Signé avec l'Argentine, le Brésil, l'Uruguay et le Paraguay, l'accord doit permettre à l'UE d'exporter notamment plus de voitures, machines, spiritueux. En retour, il faciliterait l'entrée de viande, sucre, riz, miel ou soja sud-américains.
La Commission pourrait présenter un texte au Parlement avant la fin de l'été, selon un porte-parole. Pour réunir une minorité de blocage, il faut au moins quatre Etats représentant plus de 35% de la population de l'UE.
S.Davis--ThChM