
AEX
1.8600
Quelque 2,5 millions d'électeurs de Buenos Aires votaient dimanche pour leur "Parlement", un scrutin local mais à valeur de test pour l'hégémonie à droite, où la force "libertarienne" montante du président Javier Milei défie le courant conservateur classique.
Les Porteños renouvellent 30 des 60 membres de l'assemblée de la capitale, gouvernée par le PRO de l'ex-président (2015-2019) Mauricio Macri, toujours chef de file de la droite conservatrice classique dans le pays. Et cousin de l'actuel maire de Buenos Aires, Jorge Macri.
L'élection, dominée par des enjeux locaux (sécurité, logement...), a pris cette année un relief national, avec la lutte croissante entre le PRO et la Libertad Avanza (LLA), le parti de Milei, pour l'électorat de droite, en vue des législatives --nationales, celles-là-- de mi-mandat en octobre.
Si le scrutin de dimanche ne saurait préfigurer la tendance d'octobre, Buenos Aires votant différemment du pays, il devrait augurer de qui domine désormais à droite face au péronisme (centre-gauche). Et mesurer si Javier Milei parvient à ancrer une force politique, au-delà de sa personne.
Le président, en fonction depuis 18 mois, s'est d'ailleurs investi en personne dans la campagne de Buenos Aires, en soutien de la tête de liste LLA, l'un de ses fidèles, le porte-parole présidentiel Manel Adorni.
Du PRO et de LLA, "celui qui devancera l'autre (à Buenos Aires) le devancera au niveau national", prédit pour l'AFP le politologue Andres Malamud.
Les parti de Milei et de Macri, pourtant alliés au niveau national mais concurrents localement, sont entrés dans une rivalité de plus en plus ouverte, avec échanges d'invectives, coups bas et débauchages.
Ainsi la ministre de la Sécurité Patricia Bullrich, qui fut candidate du PRO contre Milei à la présidentielle de 2023, puis passée au gouvernement au nom de l'alliance, vient de rejoindre officiellement le parti du président.
Dimanche, Javier Milei a qualifié Mauricio Macri de "pleurnichard", après que celui-ci a protesté contre la diffusion sur X d'une video réalisée avec l'intelligence artificielle, où un faux Macri appelle au dernier moment à voter pour le candidat de Milei.
La division à droite pourrait faire le jeu du centre-gauche soutenu par le péronisme, la liste de Leandro Santoro, donné en tête dans plusieurs sondages. Sans nécessairement faire basculer le rapport de forces global à Buenos Aires, bastion de droite depuis 2007.
K.Lam--ThChM