The China Mail - Battue, agressée sexuellement, couverte d'excréments: une militante ougandaise raconte la torture en Tanzanie

USD -
AED 3.672497
AFN 66.379449
ALL 81.856268
AMD 381.459854
ANG 1.790403
AOA 916.999753
ARS 1450.463005
AUD 1.491335
AWG 1.80025
AZN 1.700646
BAM 1.658674
BBD 2.014358
BDT 122.21671
BGN 1.660502
BHD 0.377225
BIF 2957.76141
BMD 1
BND 1.284077
BOB 6.926234
BRL 5.521498
BSD 1.00014
BTN 89.856547
BWP 13.14687
BYN 2.919259
BYR 19600
BZD 2.011466
CAD 1.367605
CDF 2200.00015
CHF 0.788565
CLF 0.023065
CLP 904.839857
CNY 7.028504
CNH 7.00831
COP 3743.8
CRC 499.518715
CUC 1
CUP 26.5
CVE 93.513465
CZK 20.600103
DJF 177.72019
DKK 6.343725
DOP 62.690023
DZD 129.439648
EGP 47.5485
ERN 15
ETB 155.604932
EUR 0.84928
FJD 2.269196
FKP 0.740634
GBP 0.740975
GEL 2.684977
GGP 0.740634
GHS 11.126753
GIP 0.740634
GMD 74.500113
GNF 8741.153473
GTQ 7.662397
GYD 209.237241
HKD 7.776215
HNL 26.362545
HRK 6.397499
HTG 130.951927
HUF 330.138019
IDR 16729.15
ILS 3.185994
IMP 0.740634
INR 89.82965
IQD 1310.19773
IRR 42124.999807
ISK 125.705413
JEP 0.740634
JMD 159.532199
JOD 0.709004
JPY 156.016029
KES 128.950369
KGS 87.450184
KHR 4008.85391
KMF 418.000154
KPW 899.988547
KRW 1444.450191
KWD 0.30719
KYD 0.833489
KZT 514.029352
LAK 21644.588429
LBP 89561.205624
LKR 309.599834
LRD 177.018844
LSL 16.645168
LTL 2.95274
LVL 0.60489
LYD 5.412442
MAD 9.124909
MDL 16.777482
MGA 4573.672337
MKD 52.285777
MMK 2100.202105
MNT 3556.654488
MOP 8.011093
MRU 39.604456
MUR 45.950065
MVR 15.450061
MWK 1734.230032
MXN 17.93969
MYR 4.044994
MZN 63.909742
NAD 16.645168
NGN 1450.450315
NIO 36.806642
NOK 10.006865
NPR 143.770645
NZD 1.71416
OMR 0.384496
PAB 1.000136
PEN 3.365433
PGK 4.319268
PHP 58.787501
PKR 280.16122
PLN 3.57948
PYG 6777.849865
QAR 3.645469
RON 4.325198
RSD 99.566028
RUB 78.999707
RWF 1456.65485
SAR 3.750695
SBD 8.153391
SCR 15.233419
SDG 601.503214
SEK 9.171285
SGD 1.284155
SHP 0.750259
SLE 24.07502
SLL 20969.503664
SOS 570.585342
SRD 38.335497
STD 20697.981008
STN 20.777943
SVC 8.75133
SYP 11058.430888
SZL 16.631683
THB 31.069912
TJS 9.19119
TMT 3.51
TND 2.909675
TOP 2.40776
TRY 42.846198
TTD 6.803263
TWD 31.4423
TZS 2473.447015
UAH 42.191946
UGX 3610.273633
UYU 39.087976
UZS 12053.751267
VES 288.088835
VND 26320
VUV 120.842065
WST 2.78861
XAF 556.301203
XAG 0.013898
XAU 0.000223
XCD 2.70255
XCG 1.802508
XDR 0.691025
XOF 556.303562
XPF 101.141939
YER 238.450264
ZAR 16.6675
ZMK 9001.200379
ZMW 22.577472
ZWL 321.999592
  • AEX

    -0.8500

    941.37

    -0.09%

  • BEL20

    -17.2000

    5040.37

    -0.34%

  • PX1

    0.0000

    8103.58

    0%

  • ISEQ

    -6.5200

    13037.23

    -0.05%

  • OSEBX

    4.1600

    1666.51

    +0.25%

  • PSI20

    13.8900

    8183.11

    +0.17%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    5.4700

    4214.37

    +0.13%

  • N150

    6.3700

    3753.91

    +0.17%

Battue, agressée sexuellement, couverte d'excréments: une militante ougandaise raconte la torture en Tanzanie
Battue, agressée sexuellement, couverte d'excréments: une militante ougandaise raconte la torture en Tanzanie / Photo: © AFP

Battue, agressée sexuellement, couverte d'excréments: une militante ougandaise raconte la torture en Tanzanie

Dénudée, battue au point de ne pouvoir marcher, agressée sexuellement, couverte d'excréments: la militante ougandaise Agather Atuhaire, retrouvée vendredi après avoir été enlevée plusieurs jours en Tanzanie, a raconté à l'AFP les tortures qu'elle dit avoir subies dans ce pays critiqué pour sa répression politique.

Taille du texte:

Cette activiste des droits humains, avocate et journaliste indépendante, lauréate l'an dernier d'un prix international des Femmes de courage reçu des mains de l'ex-Première dame américaine Jill Biden, avait été arrêtée lundi en même temps que le militant kényan Boniface Mwangi à Dar es Salaam, capitale économique tanzanienne.

Tous deux étaient venus soutenir le chef de l'opposition tanzanienne Tundu Lissu, qui comparaissait devant la justice pour trahison, des poursuites passibles de la peine de mort.

Alors que M. Mwangi a été trouvé jeudi au bord d'une route du nord de la Tanzanie, près de la frontière kényane, Agather Atuhaire explique avoir été déposée vendredi au petit matin par des agents tanzaniens près de la frontière ougandaise. "Ce qui s'est passé en Tanzanie reste en Tanzanie", s'est-elle entendu dire. "Nous avons des vidéos de toi."

Des vidéos montrant les sévices qu'elle narre avoir subies la nuit de leur arrestation. D'abord "ils ont fait sortir Boni (Boniface Mwangi) de la voiture. Ils ont monté le volume de la radio, qui passait des chansons sur Jésus, du gospel (pour couvrir ses cris). Puis ils ont commencé à le frapper. Il hurlait", narre-t-elle.

Vient ensuite le tour d'Agather Atuhaire, qui explique avoir été dénudée, les mains menottées à ses chevilles, comme semblent le prouver des croûtes sur ses avant-bras et jambes. L'un des agents tanzaniens frappe alors "de toutes ses forces" la plante de ses pieds, tandis qu'un autre introduit quelque chose dans son anus, se souvient-elle.

- "Supplice" -

"Je ne me souviens plus quelle douleur était la pire. Elles étaient terribles simultanément", ajoute cette farouche critique du régime - qu'elle qualifie de "criminel" - du président ougandais Yoweri Museveni, arrivé au pouvoir en 1986, deux ans avant sa naissance.

Elle raconte également avoir eu le corps couvert d'excréments durant son "supplice".

Des scènes toujours filmées, "pour humilier, instiller la peur, mais aussi vous réduire au silence", analyse-t-elle. "Mais je ne suis pas ce genre de victime. Ils se sont trompés sur moi. Ce n'est pas à moi d'avoir honte".

Contacté pour commentaire, le gouvernement tanzanien n'avait pas répondu à l'AFP samedi à la mi-journée.

Lundi, jour de l'arrestation d'Agather Atuhaire et Boniface Mwangi, la présidente tanzanienne Samia Suluhu Hassan, candidate à sa réélection en 2027, avait demandé à ses forces de sécurité d'interdire le pays aux "activistes" étrangers "mal élevés" qui tentent de "s'ingérer dans nos affaires". "Nous ne devons permettre à personne, de l'intérieur ou l'extérieur (de la Tanzanie), de venir ici et de nous perturber", avait-elle averti.

Le lendemain de cette harangue présidentielle, après une nuit de souffrances, alors qu'elle ne "peut plus poser les pieds par terre" à cause des coups reçus, Agather Atuhaire reçoit l'ordre se "mettre debout, faire de l'exercice, sauter". "J'ai entendu Boni hurler alors qu'ils le forçaient à faire cela."

Les jours suivants, jusqu'à sa libération, la militante assure avoir toujours eu les yeux bandés, constamment dans l'angoisse de ce qui pourrait encore lui arriver.

- "Traités pire que des chiens" -

"Nous avons tous deux été traités pire que des chiens, enchaînés, les yeux bandés, et avons subi des tortures vraiment horribles", a confirmé Boniface Mwangi, qui peinait à marcher jeudi à son retour à Nairobi. "La situation en Tanzanie est très mauvaise. Je pense que ce qui nous est arrivé est ce qui arrive à tous les activistes tanzaniens", a-t-il dénoncé devant la presse devant un aéroport de la capitale kényane.

L'opposition tanzanienne et les ONG de défense des droits humains dénoncent la répression politique de l'exécutif. Principal adversaire de Mme Hassan pour la présidentielle de 2027, Tundu Lissu a été arrêté et inculpé début avril pour trahison pour ses "incitations à bloquer les élections", selon la police. Ses partisans dénoncent des accusations politiques.

Le parti de M. Lissu a également été exclu des prochaines scrutins, après avoir refusé de signer un nouveau "code de conduite électoral" qui selon lui n'incluait pas les réformes qu'il exigeait.

Agather Atuhaire veut, elle, déposer plainte contre la Tanzanie pour les tortures subies.

"Pour moi, la justice, le besoin de justice, dépasse tout, y compris un sentiment de honte que je ne ressens même pas", a-t-elle assuré à l'AFP.

"Bien sûr, c'est difficile. J'ai des douleurs physiques. Je suis sûre que je devrai composer avec la souffrance mentale, psychologique. Mais je ne donnerai à personne, à aucun de ces meurtriers, de ces organisations criminelles que nous avons pour gouvernements, le plaisir" de la voir brisée, a-t-elle lancé.

Samedi, le département d’État américain, "profondément préoccupé", a demandé "une enquête immédiate et approfondie sur les allégations de violations des droits humains" subies par Agather Atuhaire et Boniface Mwangui.

K.Lam--ThChM