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L'Ukraine a subi une nouvelle attaque aérienne massive tôt dimanche matin, qui a fait au moins 12 morts, tandis qu'à Moscou des drones ukrainiens ont contraint des aéroports à des fermetures temporaires, quelques heures avant un dernier échange prévu de prisonniers entre la Russie et l'Ukraine.
Il s'agit de la deuxième nuit d'attaques importantes contre l'Ukraine, après quelque 250 drones et 14 missiles balistiques détectés dans la nuit de vendredi à samedi par les forces aériennes ukrainiennes, ciblant en majorité la capitale.
Cette fois, l'armée de l'air ukrainienne a affirmé que le pays avait subi dans la nuit de samedi à dimanche une attaque combinée de 367 projectiles, dont 69 missiles et 298 drones.
Elle a dit avoir abattu 45 de ces missiles, ainsi que 266 drones. "Des attaques aériennes ennemies ont été signalées dans 22 endroits, et des chutes de débris de missiles et de drones abattus dans 15 endroits", a-t-elle précisé.
"Sans pression vraiment forte sur les dirigeants russes, cette brutalité ne peut être stoppée. Les sanctions aideront certainement", a réagi dimanche le président ukrainien Volodymyr Zelensky, en appelant à cibler notamment "les faiblesses de l'économie russe" qui, selon lui, "sont connues de tous".
Il a demandé aux Etats-Unis, aux pays européens et "tous ceux cherchant la paix" à faire preuve de "détermination" pour pousser son homologue russe Vladimir Poutine à "terminer la guerre".
Depuis mi-février, l'administration américaine de Donald Trump multiplie les appels à un cessez-le-feu et s'est rapprochée de la Russie, mais sans résultat probant pour l'heure.
- "Nuit de terreur" -
Les services d'urgence ukrainiens ont décrit dimanche une "nuit de terreur dans la région de Kiev" où une "attaque nocturne massive a fait quatre morts et 16 blessés, dont trois enfants".
"On a vu que toute la rue était en feu", témoigne auprès de l'AFP Tetiana Iankovska, une retraitée de 65 ans qui a survécu à des tirs ayant endommagé le village de Markhalivka, au sud-ouest de Kiev.
"Le pire (...) c'est qu'il y avait des débris sur l'oreiller dans le lit où une enfant était censée dormir", dit-elle. "C'était un bombardement très effrayant", poursuit cette femme qui raconte avoir fui en février 2022 la ville d'Avdiïvka, aujourd'hui sous contrôle russe dans la région de Donetsk (est).
Oleksandre, 64 ans, également retraité, a lui aussi survécu et dit ne pas croire aux tractions diplomatiques en cours.
"On a pas besoin de négociations, mais d'armes, de beaucoup d'armes pour les stopper. Parce que la Russie ne comprend que la force, et rien d'autre", lâche-t-il.
- Deux enfants tués -
Les secours ukrainiens ont également fait état d'un homme retrouvé mort dans la région méridionale de Mykolaïv, après une frappe de drone.
Quatre personnes ont aussi été tuées et cinq blessées dans la région de Khmelnytskyi, ville de l'ouest de l'Ukraine, dans des frappes russes, ont annoncé les secours.
Selon la même source, deux enfants âgés de 8 et 12 ans, ainsi qu'un adolescent de 17 ans, ont perdu la vie dans un bombardement russe dans la région de Jytomir (nord-ouest).
Selon M. Zelensky, outre la capitale, ces "attaques délibérées sur des villes ordinaires" ont ciblé douze régions.
A Moscou, le maire Sergueï Sobianine a fait état de plus d'une dizaine de drones ukrainiens au dessus de la capitale russe, mais n'a pas signalé de victimes.
L'armée russe a annoncé avoir neutralisé 110 drones ukrainienne au-dessus du pays pendant la nuit.
- Conditions pour un accord -
Ces attaques surviennent juste avant la troisième et dernière étape d'un vaste échange de prisonniers au format 1.000 pour 1.000 prévue dimanche, seul résultat tangible des premiers pourparlers directs entre Russes et Ukrainiens mi-mai à Istanbul.
L'échange de prisonniers et de corps de militaires tués au combat reste l'un des derniers domaines de coopération entre Kiev et Moscou, alors que la Russie occupe environ 20% du territoire ukrainien.
Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a indiqué vendredi que Moscou travaillait sur un document exposant "les conditions d'un accord durable, global et à long terme sur le règlement" du conflit, qui sera transmis à l'Ukraine une fois l'échange de prisonniers finalisé.
H.Au--ThChM