The China Mail - Dix ans après Ebola, la Sierra Leone combat une autre fièvre tueuse

USD -
AED 3.672983
AFN 71.506089
ALL 87.061306
AMD 390.195672
ANG 1.80229
AOA 915.999789
ARS 1173.3114
AUD 1.568148
AWG 1.8025
AZN 1.701709
BAM 1.726572
BBD 2.025239
BDT 121.869938
BGN 1.72636
BHD 0.376989
BIF 2936
BMD 1
BND 1.310499
BOB 6.930829
BRL 5.674897
BSD 1.003041
BTN 84.76692
BWP 13.730882
BYN 3.282528
BYR 19600
BZD 2.014822
CAD 1.385615
CDF 2873.000058
CHF 0.831635
CLF 0.024692
CLP 947.539806
CNY 7.27135
CNH 7.279635
COP 4232.02
CRC 506.631944
CUC 1
CUP 26.5
CVE 97.341461
CZK 22.083992
DJF 177.720256
DKK 6.61471
DOP 59.032023
DZD 132.647701
EGP 51.034699
ERN 15
ETB 134.606849
EUR 0.886345
FJD 2.259449
FKP 0.749663
GBP 0.753645
GEL 2.745016
GGP 0.749663
GHS 14.293344
GIP 0.749663
GMD 71.505536
GNF 8687.515173
GTQ 7.724462
GYD 210.484964
HKD 7.75725
HNL 26.029114
HRK 6.678973
HTG 131.035244
HUF 358.272014
IDR 16628.1
ILS 3.616295
IMP 0.749663
INR 84.68655
IQD 1313.73847
IRR 42112.487415
ISK 129.139707
JEP 0.749663
JMD 158.78775
JOD 0.7092
JPY 145.602971
KES 129.839574
KGS 87.449966
KHR 4014.741906
KMF 434.502803
KPW 900.011381
KRW 1436.589749
KWD 0.306499
KYD 0.835783
KZT 514.647601
LAK 21686.066272
LBP 89872.479044
LKR 300.259103
LRD 200.606481
LSL 18.677031
LTL 2.95274
LVL 0.60489
LYD 5.475147
MAD 9.303093
MDL 17.217315
MGA 4453.70399
MKD 54.32283
MMK 2099.538189
MNT 3574.392419
MOP 8.012798
MRU 39.769711
MUR 45.080311
MVR 15.41037
MWK 1739.283964
MXN 19.61014
MYR 4.3145
MZN 64.000042
NAD 18.673816
NGN 1606.649846
NIO 36.90936
NOK 10.44965
NPR 135.627425
NZD 1.694571
OMR 0.384991
PAB 1.003032
PEN 3.677638
PGK 4.095253
PHP 55.882017
PKR 281.827034
PLN 3.795494
PYG 8033.511218
QAR 3.655833
RON 4.411974
RSD 103.446754
RUB 82.136161
RWF 1440.892679
SAR 3.750392
SBD 8.361298
SCR 14.280329
SDG 600.49797
SEK 9.76045
SGD 1.311955
SHP 0.785843
SLE 22.79027
SLL 20969.483762
SOS 573.196677
SRD 36.846977
STD 20697.981008
SVC 8.775321
SYP 13002.38052
SZL 18.660534
THB 33.620124
TJS 10.571919
TMT 3.5
TND 2.978994
TOP 2.342099
TRY 38.460565
TTD 6.792886
TWD 32.123992
TZS 2684.082008
UAH 41.609923
UGX 3674.195442
UYU 42.206459
UZS 12970.563573
VES 86.73797
VND 26005
VUV 120.584578
WST 2.773259
XAF 579.073422
XAG 0.030991
XAU 0.000311
XCD 2.70255
XDR 0.720178
XOF 579.08109
XPF 105.265016
YER 244.949926
ZAR 18.575325
ZMK 9001.19822
ZMW 27.90983
ZWL 321.999592
  • AEX

    3.1500

    877.89

    +0.36%

  • BEL20

    52.9600

    4429.51

    +1.21%

  • PX1

    37.7800

    7593.87

    +0.5%

  • ISEQ

    -4.1500

    10373.46

    -0.04%

  • OSEBX

    14.7200

    1487.07

    +1%

  • PSI20

    25.0800

    6992.34

    +0.36%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    70.1300

    2875.5

    +2.5%

  • N150

    13.2400

    3407

    +0.39%

Dix ans après Ebola, la Sierra Leone combat une autre fièvre tueuse
Dix ans après Ebola, la Sierra Leone combat une autre fièvre tueuse / Photo: © AFP

Dix ans après Ebola, la Sierra Leone combat une autre fièvre tueuse

Fourrageant dans le noir d'une petite maison de terre de l'est de la Sierra Leone, l'écologue James Koninga extirpe de sous un lit défoncé un piège à rats, appareil rudimentaire mais essentiel contre un mal mortel, la fièvre de Lassa.

Taille du texte:

James Koninga, 62 ans, fait partie d'un groupe de chercheurs qui étudient la fièvre de Lassa, maladie hémorragique virale endémique à plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest et transmise par les rongeurs. Il en connaît les effets: il y a 30 ans, le virus l'a envoyé, alors jeune scientifique, à l'hopital avec fièvre, diarrhée et maux de tête. Vingt jours de calvaire.

"Je me voyais partir, je me voyais mourir", dit-il.

Il y a dix ans, une autre maladie virale et hémorragique, Ebola, semait la mort et la peur en Afrique de l'Ouest. Partie de Guinée, atteignant la Sierra Leone et le Liberia, l'épidémie, la plus grave depuis la découverte du virus en 1976, a fait plus de 11.000 morts en deux ans.

La Sierra Leone n'a plus connu de cas d'Ebola depuis 2016, en partie grâce à la vaccination.

Les enseignements d'Ebola servent maintenant aux scientifiques dans cet autre combat qu'ils mènent contre la fièvre de Lassa, à commencer par la région de Kenema, la première en Sierra Leone où Ebola fut signalée il y a une décennie.

A 1%, le taux de létalité de la fièvre de Lassa est très éloigné d'Ebola (environ 50% en moyenne selon l'Organisation mondiale de la Santé). Mais il peut atteindre 15% chez les patients atteints de formes sévères.

Les chercheurs sont aux aguets du moindre signe de progression de la maladie. Le nombre de cas stagne, mais ils sont plus largement répandus sur le territoire. Il n'y a pas de vaccin reconnu, les traitements sont limités et les médecins se heurtent, comme avec Ebola, à des obstacles qui font obstruction à une prise en charge précoce, meilleure garantie de guérison.

Surveiller les rongeurs est crucial dans la région de Kenema et des villages reculés comme Mapuma, où opère aujourd'hui James Koninga parmi les habitations sous le couvert d'une forêt dense.

Le virus se transmet à l’homme principalement par contact avec des aliments ou des articles ménagers contaminés par l’urine ou les excréments des rongeurs.

- Vie avec les rats -

"Les rats creusent leurs terriers à l'intérieur des maisons" et y laissent leurs déjections, dit James Koninga, affublé d'un masque et de gants de protection.

"Que les gens reviennent de la brousse avec des plaies et s'allongent sur le lit, et ils risquent d'être infectés".

Proximité de la brousse, constructions en terre, stockage ouvert du grain et de l'eau... Les habitations comme celles de Mapuma sont des "hôtels cinq étoiles" pour les rats, dit Lansana Kanneh, 58 ans, superviseur de terrain à l'hôpital gouvernemental de Kenema (KGH).

"La nourriture est tellement rare pour les gens qu'il leur arrive de manger celle partiellement mangée par les rongeurs", dit-il.

Les poseurs de pièges peuvent capturer 20 rats par jour.

Ils s'assurent d'abord que les rongeurs sont du genre Mastomys, réservoir du virus. Ils procèdent à des prélèvements qui seront analysés. Les rats sont relâchés après une injection qui bloque la transmission du virus.

La fièvre affecte entre 100.000 and 300.000 personnes par an en Afrique de l'Ouest et en tue environ 5.000, selon les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies. Des chiffres probablement inférieurs à la réalité.

Les admissions au service spécialisé de l'hôpital de Kenema, seul centre de traitement dédié en Sierra Leone, ont diminué depuis 10 ans. Mais l'image est trompeuse.

Les malades arrivaient autrefois à la saison sèche, entre novembre et mai, mais désormais, "nous voyons des cas toute l'année", dit le Dr Donald Grant, chef du programme sur la fièvre de Lassa du KGH.

- "Agir maintenant" -

Et la mortalité parmi les hospitalisés a augmenté de façon alarmante pour dépasser 50%.

"Ils passent parfois 24 ou 48 heures à l'hôpital, et puis ils meurent", rapporte Lansana Kanneh.

L’équipe observe une augmentation des cas hors des districts jadis endémiques. Le Dr Grant invoque l'expansion des activités des humains dans la forêt, qui les rapproche des rats.

Détecter le mal au plus tôt est vital. Or les premiers symptômes comme les poussées de fièvre peuvent être confondus avec ceux du paludisme, du choléra ou de la typhoïde. L'éloignement des médecins et plusieurs heures de routes cahoteuses dissuadent de rechercher des soins.

Le souvenir d'Ebola, qui a couté la vie à environ 4.000 Sierra-Léonais, demeure prégnant.

"Les gens croyaient que c'étaient les agents de santé qui transmettaient Ebola", se souvient Lansana Kanneh.

Le docteur Grant espère un vaccin homologué dans les prochaines années. Un vaccin est actuellement dans une phase intermédiaire de tests cliniques sur plusieurs centaines de personnes au Nigeria et au Liberia.

En attendant, le médecin appelle à rester vigilant. Ebola "nous a appris qu'il ne faut pas attendre le point critique où (l'épidémie) nous submergera tous", dit-il. "C'est maintenant qu'il faut agir".

T.Luo--ThChM