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Carrefour réunit ses actionnaires mercredi pour une assemblée générale qui s'annonce animée, entre conflit juridique à propos de ses franchisés, surveillance des marchés et pression concurrentielle, le tout à un an de la fin du mandat du PDG, Alexandre Bompard.
Contrairement aux deux éditions précédentes, c'est au siège du groupe à Massy, en région parisienne, et non sur les docks d'Aubervilliers que se tiendra cette réunion annuelle des actionnaires.
Pour l'occasion et la bonne organisation de l'événement, Carrefour ferme son siège à ses salariés et à offert à ces derniers d'une à deux journées de télétravail supplémentaires.
"Je pense que ça va être complètement inédit sur la forme", prédit un syndicaliste du groupe, qui s'attend à voir Alexandre Bompard répondre à de nombreuses questions sur le modèle de franchise, sa stratégie pour le groupe, ou encore la présence de Carrefour via un franchisé en Israël.
Le géant de la distribution reste vivement critiqué, par la CFDT notamment, pour s'appuyer de plus en plus sur l'exploitation de magasins en franchise et en location-gérance, une variante dans laquelle le distributeur reste propriétaire du fonds de commerce.
Le syndicat a assigné le groupe de distribution en justice, estimant qu'il s'agit d'un plan social déguisé concernant plus de 27.000 salariés depuis 2018.
A la fronde de la CFDT s'ajoute celle d'une partie des franchisés, réunis sous l'égide de l'association des franchisés de Carrefour (AFC), qui revendique 260 magasins. Soutenue par le ministère de l'Economie, elle a également assigné Carrefour en justice.
Dernier sujet qui pourrait faire irruption lors de l'assemblée de mercredi: la présence de Carrefour via un franchisé en Israël, dans le contexte de guerre avec le Hamas et la crise humanitaire que celle-ci a déclenchée dans la bande de Gaza.
Le PDG de Carrefour avait assuré en 2024 que son groupe n'avait "pas de magasin en territoires occupés sous marque Carrefour".
Sujette à des polémiques ces dernières années, la rémunération du PDG, à nouveau au menu mercredi, sera en baisse par rapport à l'année dernière.
Si les actionnaires de Carrefour lui donnent le feu vert, le dirigeant touchera 3,4 millions d'euros pour 2024, soit 1 million d'euros de moins que l'année précédente. A cela s'ajouteront plus tard, sous critères de performances, des actions valorisées au maximum 5,6 millions d'euros.
Y.Su--ThChM