The China Mail - Dans les mythiques marais d'Irak, l'errance des éleveurs de buffles privés d'eau

USD -
AED 3.672501
AFN 68.455102
ALL 83.711466
AMD 381.638427
ANG 1.789783
AOA 917.000458
ARS 1358.971002
AUD 1.540429
AWG 1.8
AZN 1.701052
BAM 1.679223
BBD 2.014759
BDT 121.902113
BGN 1.68035
BHD 0.377056
BIF 2981.956805
BMD 1
BND 1.285733
BOB 6.933945
BRL 5.40556
BSD 0.999824
BTN 87.611026
BWP 13.423885
BYN 3.389528
BYR 19600
BZD 2.01081
CAD 1.384415
CDF 2868.000262
CHF 0.804198
CLF 0.024536
CLP 962.540095
CNY 7.151505
CNH 7.158185
COP 4025.3
CRC 503.818563
CUC 1
CUP 26.5
CVE 94.672041
CZK 21.055599
DJF 178.048906
DKK 6.403365
DOP 62.711159
DZD 129.882706
EGP 48.576805
ERN 15
ETB 141.950709
EUR 0.85783
FJD 2.262989
FKP 0.74134
GBP 0.741525
GEL 2.695039
GGP 0.74134
GHS 11.147887
GIP 0.74134
GMD 71.499765
GNF 8668.289395
GTQ 7.663743
GYD 209.096061
HKD 7.800395
HNL 26.185171
HRK 6.4635
HTG 130.822826
HUF 340.589897
IDR 16311.7
ILS 3.367535
IMP 0.74134
INR 87.61455
IQD 1309.859578
IRR 42062.502706
ISK 122.850274
JEP 0.74134
JMD 160.083455
JOD 0.708981
JPY 147.359498
KES 129.170117
KGS 87.425298
KHR 4007.967854
KMF 416.999819
KPW 899.980721
KRW 1394.209809
KWD 0.30556
KYD 0.833165
KZT 534.684748
LAK 21677.59218
LBP 89994.118682
LKR 302.093663
LRD 200.461057
LSL 17.636483
LTL 2.95274
LVL 0.60489
LYD 5.407378
MAD 9.028724
MDL 16.687344
MGA 4413.993243
MKD 52.837414
MMK 2099.202559
MNT 3597.80022
MOP 8.033794
MRU 39.943162
MUR 45.969575
MVR 15.392896
MWK 1733.728852
MXN 18.640185
MYR 4.215501
MZN 63.949831
NAD 17.636483
NGN 1535.069578
NIO 36.790432
NOK 10.153535
NPR 140.177985
NZD 1.70729
OMR 0.384492
PAB 0.999824
PEN 3.516942
PGK 4.165862
PHP 56.961497
PKR 283.550083
PLN 3.655174
PYG 7236.167098
QAR 3.64573
RON 4.338699
RSD 100.51899
RUB 80.452438
RWF 1447.736141
SAR 3.752054
SBD 8.217066
SCR 14.7813
SDG 600.498692
SEK 9.57012
SGD 1.284835
SHP 0.785843
SLE 23.310487
SLL 20969.49797
SOS 571.401587
SRD 38.229682
STD 20697.981008
STN 21.035369
SVC 8.748138
SYP 13002.330428
SZL 17.641377
THB 32.44986
TJS 9.573531
TMT 3.51
TND 2.929068
TOP 2.342097
TRY 41.02633
TTD 6.793136
TWD 30.542034
TZS 2525.000341
UAH 41.385844
UGX 3562.275426
UYU 39.984374
UZS 12303.544674
VES 139.25164
VND 26365
VUV 119.048289
WST 2.67662
XAF 563.20792
XAG 0.025982
XAU 0.000296
XCD 2.70255
XCG 1.801916
XDR 0.700396
XOF 563.195831
XPF 102.395027
YER 240.175009
ZAR 17.634401
ZMK 9001.19788
ZMW 23.32522
ZWL 321.999592
  • AEX

    -2.3700

    908.73

    -0.26%

  • BEL20

    -11.6700

    4849.62

    -0.24%

  • PX1

    -110.5900

    7732.83

    -1.41%

  • ISEQ

    -60.8000

    11630.82

    -0.52%

  • OSEBX

    -7.1500

    1654.69

    -0.43%

  • PSI20

    -7.9200

    7909.2

    -0.1%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    90.4100

    3296.61

    +2.82%

  • N150

    -37.4200

    3742.45

    -0.99%

Dans les mythiques marais d'Irak, l'errance des éleveurs de buffles privés d'eau
Dans les mythiques marais d'Irak, l'errance des éleveurs de buffles privés d'eau / Photo: © AFP

Dans les mythiques marais d'Irak, l'errance des éleveurs de buffles privés d'eau

Comme son père avant lui, Watheq Abbas fait paître depuis 15 ans ses buffles dans les marais du sud de l'Irak. Mais la sécheresse, qui décime les troupeaux, menace désormais un mode de vie plurimillénaire, hérité de l'antique Mésopotamie.

Taille du texte:

"Il n'y a plus d'eau, les marais sont morts", assène l'homme de 27 ans en djellaba noire, dans les marais de Chibayich.

"Avant, la sécheresse durait un an ou deux, l'eau revenait, les marais revivaient. Là, nous sommes sans eau depuis cinq ans", dit-il à l'AFP.

Dans ces marais classés au patrimoine mondial de l'Unesco, qui ont abrité selon la légende le jardin d'Eden biblique, les marécages autrefois couverts de roseaux élancés ne sont plus qu'un désert craquelé.

Cette année figure parmi les plus sèches depuis 1933 en Irak, où, l'été, le thermomètre dépasse souvent les 50°C. Et les dizaines de milliers d'habitants des marais assistent impuissants à la lente disparition de leur gagne-pain: élevage, chasse, pêche.

Ici ou là, des canaux d'eau subsistent. Les autorités les ont approfondis pour que les buffles s'y rafraîchissent. C'est là que Watheq Abbas conduit ses 25 bêtes.

Depuis des années, il déplace son cheptel au gré de l'eau disponible, à Chibayich ou dans la province voisine de Missane.

Il y a quelques jours, l'un de ses buffles est mort après avoir bu une eau stagnante et salée. "Ça l'a empoisonné", confie l'éleveur, qui en a déjà perdu sept l'an dernier.

- "Bataille pour l'eau" -

Derrière la sécheresse, le changement climatique avec une chute des précipitations et une hausse des températures qui accentue l'évaporation. Mais surtout, les barrages construits en amont, en Turquie et en Iran, ont drastiquement réduit le débit des fleuves Tigre et Euphrate.

Bagdad doit arbitrer les usages: fournir l'eau potable à 46 millions d'Irakiens et couvrir leurs besoins agricoles. Les marais, eux, sont les derniers servis.

"Il y a une bataille pour l'eau au sein du pays", résume l'écologiste Jassem al-Assadi.

Déplorant le "manque d'équité dans la répartition" des réserves, il fustige les usages agricoles et une méthode d'irrigation ancestrale consistant à inonder les champs, jugée synonyme de gaspillage.

Il y a deux décennies, il faisait partie des militants et ingénieurs mobilisés pour ressusciter 5.600 km2 de marais --un pan des zones asséchées dans les années 1990 par Saddam Hussein, pour en chasser des insurgés chiites qui s'y réfugiaient.

Aujourd'hui, seuls 800 kilomètres carrés de zones marécageuses sont immergées, selon lui, poussant les habitants à l'exode.

"Nous allons perdre une culture locale qui remonte aux Sumériens et aux Akkadiens" de la Mésopotamie antique, déplore-t-il.

La menace pèse sur la riche biodiversité: tortues, l'insaisissable loutre de "Maxwell" à pelage lisse, et des dizaines d'espèces d'oiseaux migrateurs passant l'hiver dans les marais.

"Nous avions 48 espèces de poissons, il en reste quatre. Et sur 142 espèces d'oiseaux sauvages, nous sommes tombés à 22", constate le vétérinaire Wissam al-Assadi.

- "Risque d'extinction" -

Avec une ONG française, il soigne les buffles victimes de la canicule. L'été, pour éviter l'épuisement thermique, l'animal devrait être immergé 14 heures par jour et boire des dizaines de litres d'eau.

Mais "avec un débit réduit, l'eau ne se renouvelle pas, les taux de salinité et de polluants augmentent", regrette-t-il.

"Les bêtes qui pesaient 600 kilos font 400 ou 300 kilos, leur système immunitaire s'affaiblit, les maladies augmentent."

Quant au lait utilisé pour fabriquer du fromage et surtout le geymar, crème épaisse prisée au petit-déjeuner, sa production a parfois été divisée par trois en raison de l'état des bêtes.

En juillet, un rapport onusien soulignait "le risque d'extinction" pesant sur les buffles "sans mesures de préservation urgentes". L'espèce est déjà passée de 309.000 têtes en 1974 à 40.000 en 2000 "en raison des pénuries d'eau".

Cela fait deux ans que Touwayeh Faraj, visage buriné encadré par un keffieh, s'est installé à Hassja. Dans son hameau de Chibayich, des maisons borgnes en béton nu côtoient d'autres en terre sèche.

Dans chaque enclos, des buffles et leurs petits.

Il raconte trois décennies d'errance à la recherche de l'eau "pour faire vivre le bétail: car si le bétail est en vie, nous le sommes aussi."

"Nous n'avons rien d'autre: ni salaire, ni emplois, ni soutien de l'Etat", lance le quinquagénaire.

Il lui reste 30 buffles, contre 120 lorsqu'il a commencé. Une à une, il a vendu ses bêtes pour payer le fourrage du bétail restant.

Eleveur "de père en fils", il est peut-être le dernier de sa lignée. Sur ses 16 enfants, l'aîné travaille pour une compagnie pétrolière chinoise, un autre conduit un minibus.

U.Feng--ThChM