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Malgré le retrait d'Alinghi et Ineos et le flou entourant le lieu de la prochaine édition, Stéphane Kandler, patron du défi français K-Challenge, se veut rassurant quant à l'avenir de la Coupe de l'America: "les choses vont dans le bon sens", affirme-t-il à dans un entretien à l'AFP.
QUESTION: Les Suisses d'Alinghi ont annoncé mi-avril leur retrait de la 38e édition, affirmant ne pas avoir été entendu par Team New Zealand. La communication est rompue avec le defender?
REPONSE: "L'America's Cup, c'est aussi le championnat du monde de la rumeur. Tous les défis potentiels sont impliqués. Team New Zealand agace parce qu'ils sont forts: ils ont montré qu'un petit pays peut battre les grandes nations. Ça force tout le monde à se remettre en question. Mais ils font le job, tout le monde a pu exprimer ses points de vue autour de la table et je trouve que les discussions actuelles sont saines".
Q: Tout de même, depuis la victoire des Kiwis en octobre, il n'y a eu aucune annonce sur le lieu, la date ou le format de la prochaine Coupe...
R: "Bien sûr, on aimerait que tout soit calé depuis six mois, mais si c'était le cas, ce ne serait pas la Coupe et on est dans les temps pour le moment. Il y a une réflexion en cours pour rendre l’événement plus visible et plus régulier, et ça, c’est positif. On espère que tout sera annoncé dans les prochaines semaines. A ce moment-là, les équipes vont se positioner, comme à chaque édition. De notre côté, on espère pouvoir utiliser l'expérience engrangée sur l'édition précédente pour briller".
Q: Des parties prenantes ont déploré un ticket d'entrée trop élevé par rapport aux potentielles retombées, qu'en pensez-vous?
R: "Il y a une chose qui me rend optimiste: Team New Zealand essaie de réduire les coûts au maximum. Vraisemblablement, la prochaine édition se déroulera sur les mêmes bateaux. Barcelone a été une belle vitrine et a contribué à la renaissance de l'événement... Mais oui, il aurait pu être encore plus visible, c’est certain. Si la prochaine date était amenée à ne pas tomber sur une année olympique, cela serait plus intéressant pour nos partenaires d'un point de vue marketing".
Q: Ces dissensions sont donc presque normales finalement?
R: "On est dans une compétition organisée par des gros acteurs, des industriels, des entrepreneurs à succès. Ça fait partie du jeu. Grant Dalton (le patron des Kiwis, ndlr), ce n’est pas quelqu’un qui parle beaucoup, mais c’est quelqu’un qui agit. Sa stratégie, c’est plutôt de dire : +Je vous laisse parler, moi je travaille et je livre des résultats+. Forcément, cela ne plaît pas à tout le monde car certains préfèrent le bras de fer. Au final, tout le monde est dans son rôle: les challengers essaient d'obtenir des engagements du defender qui veut, lui, garder la main au maximum. Cela fait partie de l'histoire de la Coupe, c'est le vainqueur qui fixe les règles. On décide de s'y plier ou on claque la porte."
Q: Côté Français, quel bilan tirez-vous à froid de la précédente campagne ?
R: "Notre campagne a pris forme très tard et je pense que cela a représenté un vrai handicap pour l'équipe. Nous partions de loin avec, il faut bien le reconnaître, une déception sportive à l'arrivée (premier éliminé, ndlr). On a pris conscience de l'écart à combler. Aujourd’hui, on aborde l’avenir autrement. Depuis novembre nous n'avons pas arrêté de travailler. On pourra par exemple recommencer à naviguer dès que le règlement le permettra sur nos deux bateaux. Et surtout nos partenaires sont restés, ils ont compris que nous sommes dans une démarche de long terme".
V.Fan--ThChM