
AEX
-1.2900
Présente pour la première fois dans le tableau final de Roland-Garros à 22 ans, Loïs Boisson (361e) a vaincu sa douleur et sa compatriote Elsa Jacquemot (138e) samedi pour rallier les huitièmes de finale.
Massée à la jambe gauche entre le premier et le deuxième set, la dernière rescapée tricolore à Roland-Garros s'est imposée 6-3, 0-6, 7-5 au bout de 2h23 de combat.
S'il avait fallu parier sur une présence française en deuxième semaine à Roland-Garros, peu auraient misé sur la Dijonnaise, invitée par les organisateurs et inconnue du grand public.
C'est pourtant bien elle, la dernière survivante bleue porte d'Auteuil, hommes et femmes confondus, après le forfait du N.1 français Arthur Fils (14e mondial), meilleure chance tricolore à l'aube du tournoi.
Pour retrouver trace d'une Française invitée sur le tournoi en huitièmes de finale, il faut remonter à 2014 avec Pauline Parmentier.
Tombeuse de la N.1 belge Elise Mertens (22e), puis de l'Ukrainienne Anhelina Kalinina (113e), ex-25e mondiale, aux tours précédents, Boisson grimpera à une altitude encore plus élevée au prochain tour, face à la N.3 mondiale Jessica Pegula, finaliste de l'US Open en 2024 et tombeuse samedi de la Tchèque Marketa Vondrousova (96e).
"J'ai regardé la fin du match, c'était dingue", s'est délectée l'Américaine en conférence de presse, pas effrayée à l'idée d'affronter une Française en France.
"Elle va recevoir un soutien incroyable du public (...) mais j'ai déjà joué devant des tribunes bruyantes. Ca va être marrant!", a anticipé Pegula.
- Boisson blessée -
Sur le court Simonne-Mathieu, les "allez Zaza!" et "allez Loïs!" ont fusé à parts égales, mais c'est bien Boisson qui a arraché le plus d'exclamations au public à chacun de ses coups droits surpuissants, dans un premier set complètement à sa main, aussi habile sur les amorties que solide au filet.
Mais celle dont la progression a été freinée par une grave blessure à un genou il y a un an, a une nouvelle fois été trahie par son corps.
Gênée dans ses déplacements malgré le massage reçu entre les deux premiers sets, Boisson a multiplié les fautes directes dans la deuxième manche.
Revenue dans le match et toujours combative, Jacquemot a plié le deuxième acte 6-0.
Alors qu'on la croyait proche de l'abandon, Boisson s'est accrochée dans une troisième manche irrespirable, où les deux Bleues se sont rendu coup pour coup, offrant une belle publicité à un tennis féminin français par ailleurs à la peine.
Plus offensive tout au long du match, Boisson a finalement été récompensée de ses prises de risques et a remporté le bras de fer dès sa première balle de match à 6-5.
"Je suis super heureuse de m'en être sortie, ce n'était vraiment pas facile, j'ai eu plein de petits trucs compliqués de mon côté, mais être en deuxième semaine, c'est incroyable", a-t-elle savouré.
Reste à savoir désormais si elle pourra livrer un combat à Pegula à 100% de ses moyens, alors que le clan bleu a été miné par les pépins physiques depuis quelques jours.
Outre le forfait de Fils, le N.2 français Ugo Humbert avait dû abandonner au deuxième tour après une glissade douloureuse.
Gêné par des "douleurs abdominales" selon les organisateurs, leur compatriote Hugo Gaston a pour sa part déclaré forfait avant même de monter sur le court pour son match du deuxième tour.
W.Cheng--ThChM