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Onze ans après son seul succès dans le Grand Prix d'Italie, Marc Marquez a enfin doublé la mise dimanche sur le circuit du Mugello où son coéquipier chez Ducati Francesco Bagnaia a peut-être perdu tout espoir de viser la couronne mondiale.
Après son week-end parfait du Grand Prix d'Aragon, où il a réalisé le doublé sprint/Grand Prix en dominant toutes les séances du vendredi au dimanche, Marquez a encore écoeuré la concurrence.
Vainqueur du sprint samedi, son huitième succès en neuf courses sur ce format cette saison, l'Espagnol a devancé au terme des 23 tours du majestueux Mugello (5,250 km) deux autres pilotes Ducati, son frère cadet Alex Marquez, 2e à 1 sec 942/1000e, et l'Italien Fabio Di Giannantonio (Ducati-VR46), 3e à 2 sec 136/1000e.
Francesco Bagnaia, son coéquipier au sein de l'écurie d'usine et vainqueur des trois derniers GP d'Italie, a dû se contenter de la 4e place, à 5 sec 081/1000e malgré le soutien de 160.000 spectateurs survoltés durant tout le week-end.
Certes, le Catalan n'a pas survolé les débats comme en Aragon mais, il a réalisé un nouveau doublé qui lui permet d'envisager sereinement la seconde partie de la saison.
Le voilà nanti au championnat du monde avec ses 270 points de 40 points d'avance sur son frère et de 100 points de plus que Bagnaia, grand perdant du week-end.
Mais il refuse de s'emballer: "Ce week-end est une victoire inespérée, j'ai pris plus de points que je ne l'espérais", a-t-il simplement constaté.
Pour sa deuxième saison au guidon d'une Ducati, Marquez, longtemps présenté comme le rival honni des pilotes italiens dont la mégastar Valentino Rossi, a réglé ses comptes avec les "Ducatistes" qui l'ont longtemps insulté et conspué.
- Bagnaia veut comprendre -
Il a bien encore été sifflé ce dimanche, mais ne s'en est pas formalisé: "On ne peut pas contrôler ce que font les gens, c'est normal que les Italiens soutiennent +Pecco+, l'ambiance est toujours incroyable ici", a souligné le sextuple champion du monde qui a décroché son cinquième succès de la saison en GP, la 67e de sa carrière dans la catégorie reine, la 93e toutes catégories confondues.
Marquez, qui avait abandonné la traditionnelle livrée rouge des Ducati pour un élégant bordeau, a admirablement géré sa course, laissant Bagnaia, très agressif, dicter le rythme dans les premiers tours, avant de passer en tête lors du neuvième tour et de ne plus être inquiété.
"+Pecco+ a pris beaucoup de risques en début de course, il a peut-être trop sollicité ses pneus", a-t-il fait remarquer.
Touché moralement, l'Italien n'est pas loin d'avoir perdu tout espoir de viser le titre mondial.
"Je suis en colère, mécontent (...) Il y a un problème, on n'arrive pas à le résoudre, personne n'arrive à m'expliquer pourquoi je n'arrive pas à piloter comme je l'ai toujours fait", a souligné Bagnaia.
"Je ne regarde pas le classement, il faut que je retrouve ma vitesse en course, mais je ne peux pas penser gagner le championnat du monde avec des courses commes celles-ci ou des courses où je dois espérer des erreurs des autres pour les gagner", a reconnu le double champion du monde.
Parti de la deuxième ligne (4e) et victime d'une luxation d'une épaule vendredi, le Français Fabio Quartararo (Yamaha) a terminé à la 14e place, mécontent d'une "moto qui me conduisait".
Le second Français du paddock, Johann Zarco (Honda-LCR), 14e chrono des qualifications, a été rapidement contraint à l'abandon sur chute.
Le prochain Grand Prix aura lieu le week-end prochain à Assen, aux Pays-Bas.
A.Zhang--ThChM