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Un peu moins dominante sur la scène européenne qu'il y a quelques années, l'Espagne compte en Grèce sur l'apparition d'une nouvelle génération et sur son expérience pour jouer un mauvais tour aux Bleues vendredi (16h30) en demi-finale de l'Euro de basket.
. Période dorée et reconstruction
Valériane Ayayi, Marième Badiane, Iliana Rupert, les trois Françaises actuellement au Pirée étaient présentes à Belgrade en 2019 quand les Espagnoles avaient largement dominé les Bleues (86-66) sur la route de leur quatrième et dernier titre européen.
Ce trophée avait parachevé une décennie remplie de succès pour la Roja, sacrée à trois reprises en cinq éditions (2013, 2017, 2019). En 2016 à Rio, les Espagnoles s'étaient aussi hissées jusqu'en finale des Jeux olympiques pour la première fois de leur histoire (battues 101-72 par les Etats-Unis, avant de grimper deux ans plus tard sur la 3e marche du podium de la Coupe du monde à domicile.
Cette période dorée a pris fin au début des années 2020, marqué entre autres par le départ à la retraite internationale d'éléments majeurs (Marta Xargay, Laura Nicholls, Anna Cruz). L'Espagne chute en quart de finale de l'Euro-2021, et ne parvient pas de se qualifier pour le Mondial l'année suivante.
Elle retrouvera finalement le haut du panier en 2023 et la finale de l'Euro (défaite face à la Belgique 64-58).
. Une équipe "pour le futur"
Qui reste-t-il de cette dernière aventure européenne ? L'inépuisable ailière Alba Torrens, 35 ans, mais aussi Raquel Carrera et Paula Ginzo. Quant à Maite Cazorla, l'ailière Maria Conde et la pivot Megan Gustafson, toutes trois présentes l'été dernier aux Jeux de Paris (5e place), elles ont dû déclarer forfait, blessées.
A l'instar des Françaises, La Roja a parié sur une nouvelle génération de joueuses: six membres de la sélection présente en Grèce n'avaient encore jamais disputé de compétition avec l'équipe senior.
Parmi elles, la jeune Iyana Martin, 19 ans (9,7 pts de moyenne en trois matches), élue meilleure jeune d'Euroligue cette saison avec Salamanque, ou Awa Fam (19 ans) qui évolue à Valence.
Ces nouvelles têtes "rajeunissent" même Alba Torrens. "Elles me donnent beaucoup d'énergie, je garde les yeux grands ouverts avec elles car elles m'apprennent beaucoup", dit-elle.
"On essaie de préparer une équipe pour le futur", explique de son côté le sélectionneur, Miguel Mendez. "Certes ce n'est pas évident de jouer ce genre de matches, mais nous devons avancer jour après jour, nous regardons déjà vers l'Euro en 2027."
Raquel Carrera, seulement 23 ans, est elle "au milieu" du gué, entre anciennes et nouvelles, dit-elle avec le sourire. "La clé de notre équipe, poursuit-elle, c'est que nous avons à la fois des jeunes joueuses et des joueuses plus expérimentées".
. Le même "caractère"
La pivot de Valence et ses coéquipières ont dû s'employer pour atteindre les demi-finales.
Même si elles sont sorties à la première place de leur groupe lors du tour préliminaire, les Espagnoles ont dû batailler pour se défaire de la Suède (78-75 après prolongation).
En quart de finale mercredi au Pirée , elles ont été menées une grande majorité du match par les Tchèques, comptant jusqu'à 14 points de retard et encore onze à la mi-temps (33-44). Elles ont fini par renverser leurs adversaires en seconde période (88-81), s'appuyant sur l'immense performance de Carrera (31 points) et avec un supplément de "caractère" souligné par la capitaine Alba Torrens.
"Les joueuses changent, mais c'est quelque chose qui fait partie de notre identité, a-t-elle dit. Nous ne voulions pas abandonner et nous ne l'avons pas fait."
D.Pan--ThChM