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"En 2026, on aura une motorisation comme les autres (...) on n'aura plus d'excuse", a souligné mercredi le patron de l'écurie Alpine Flavio Briatore lors d'un entretien à l'AFP alors que l'équipe française de F1 sera équipée d'un moteur Mercedes.
La future règlementation, en vigueur l'an prochain, rebattra les cartes et donne de l'ambition au dirigeant italien qui estime que "l'équipe a tout pour réussir".
Alpine, qui avait arraché la sixième place au classement des constructeurs en 2024, aura beaucoup de mal à éviter le 10e et dernier rang cette saison.
"Honnêtement, on pensait être beaucoup mieux cette année. Le moteur qu'on a, vraiment c'est un grand handicap. Surtout maintenant que les 20 voitures se tiennent en une seconde. Avec deux dixièmes de moins, tu peux te retrouver de la 6e à la 17e place", explique Briatore.
Très en retard sur ses concurrents, Alpine a fait le choix de tout miser sur 2026, quitte à sacrifier 2025.
"Renault n'a pas la capacité pour développer la voiture 2025 et faire la nouvelle voiture pour 2026. A un moment donné, il faut faire des choix", ajoute l'Italien.
L'an prochain, le moteur sera fourni par Mercedes et non plus Renault.
"En 2026, on aura une motorisation comme les autres, ça sera peut-être mieux, ou pas, mais on n'aura plus d'excuse comme maintenant avec le moteur", souligne Briatore, 75 ans.
"Les finances sont là avec le soutien de Renault et de nos sponsors. La soufflerie et les ingénieurs travaillent bien. On a tout pour le faire et on doit le faire", poursuit-t-il.
A son arrivée en juin 2024, Briatore avait annoncé que l'objectif était de lutter pour des victoires en 2026 et pour le titre mondial en 2027. Le discours a un peu changé.
- pas un "touriste" -
"On peut faire des podiums l'an prochain. On a le potentiel pour être dans le Top 6 et même dans le Top 4 si tout se passe bien", dit-il.
"Je ne suis pas revenu pour faire le touriste", insiste celui qui fut patron de l'écurie Renault F1 Team (2000-2009), couronnée d'un doublé en 2005 et 2006 sous sa direction.
Ces derniers mois, beaucoup de rumeurs de vente de l'écurie et de désengagement de Renault, la maison-mère d'Alpine, ont circulé dans le paddock.
Même si l'ancien PDG de Renault Luca de Meo, qui avait fait revenir Briatore dans l'écurie, les avait démenties, son départ inattendu en juillet avait ravivé les incertitudes.
Mais son successeur, François Provost, a affirmé le week-end dernier lors du GP d'Italie que le principal objectif était de rester en Formule 1.
"François Provost veut une équipe compétitive et je vous garantis que l'année prochaine on va être là. Ca veut dire faire des podiums, être dans les 6-7 premiers. De la partie commerciale à la partie technique, tout le monde est très motivé", prévient Briatore.
- Colapinto avec Gasly en 2026 ? -
Clé de voute du projet Alpine, le pilote français Pierre Gasly, arrivé début 2023, vient de prolonger son contrat jusque fin 2028, une décision "fondamentale pour l'équipe", selon Briatore. "C'est un des meilleurs pilotes et un des piliers du projet. Il fait partie de la famille et veut gagner avec nous."
La question du second pilote pour 2026 n'est toutefois pas réglée. Le rookie argentin Franco Colapinto commence à redresser la barre après des débuts compliqués. Briatore se donne jusqu'à fin octobre pour décider de son sort, mais laisse la porte ouverte au maintien de l'Argentin.
"L'équipe a besoin de stabilité et la possibilité de garder les deux mêmes pilotes, ça fait partie de la stabilité. Pour le moment, on n'a pas encore décidé, mais normalement, la stabilité ça veut dire qu'on les garde tous les deux. Le plus important, c'est de faire une voiture qui performe", conclut Briatore.
D.Wang--ThChM