The China Mail - "NarColombie", ou le triomphe post-Escobar de l'esthétique des narcos

USD -
AED 3.67302
AFN 68.328423
ALL 83.506912
AMD 383.77791
ANG 1.789699
AOA 917.000202
ARS 1325.573201
AUD 1.536629
AWG 1.8025
AZN 1.705683
BAM 1.679887
BBD 2.019988
BDT 121.546582
BGN 1.6797
BHD 0.377
BIF 2983.211864
BMD 1
BND 1.285415
BOB 6.937722
BRL 5.446401
BSD 1.000404
BTN 87.682152
BWP 13.460572
BYN 3.294495
BYR 19600
BZD 2.009594
CAD 1.378475
CDF 2889.999737
CHF 0.811265
CLF 0.024713
CLP 969.479833
CNY 7.181503
CNH 7.192795
COP 4050.91
CRC 505.91378
CUC 1
CUP 26.5
CVE 94.712294
CZK 21.062982
DJF 178.154379
DKK 6.42083
DOP 61.105552
DZD 129.970435
EGP 48.49103
ERN 15
ETB 139.476128
EUR 0.86032
FJD 2.256397
FKP 0.743585
GBP 0.744685
GEL 2.69594
GGP 0.743585
GHS 10.554751
GIP 0.743585
GMD 72.511502
GNF 8675.14999
GTQ 7.675558
GYD 209.256881
HKD 7.84998
HNL 26.240181
HRK 6.479901
HTG 131.005042
HUF 340.459949
IDR 16309.5
ILS 3.41767
IMP 0.743585
INR 87.731303
IQD 1310.582667
IRR 42124.99974
ISK 123.030239
JEP 0.743585
JMD 160.172472
JOD 0.708984
JPY 147.869498
KES 129.199154
KGS 87.428302
KHR 4006.132888
KMF 422.149787
KPW 900.000346
KRW 1391.698708
KWD 0.305703
KYD 0.833695
KZT 543.546884
LAK 21640.332756
LBP 89638.254103
LKR 300.876974
LRD 200.581508
LSL 17.734525
LTL 2.95274
LVL 0.60489
LYD 5.424116
MAD 9.041825
MDL 16.77697
MGA 4414.133128
MKD 52.85829
MMK 2099.278286
MNT 3593.667467
MOP 8.089228
MRU 39.885935
MUR 45.380172
MVR 15.406089
MWK 1734.731128
MXN 18.62078
MYR 4.233503
MZN 63.959931
NAD 17.734068
NGN 1533.939706
NIO 36.813557
NOK 10.242685
NPR 140.288431
NZD 1.68624
OMR 0.38449
PAB 1.000417
PEN 3.52443
PGK 4.220011
PHP 57.042028
PKR 283.992682
PLN 3.659983
PYG 7493.26817
QAR 3.647944
RON 4.356598
RSD 100.784968
RUB 79.625717
RWF 1447.584853
SAR 3.752887
SBD 8.217066
SCR 14.742101
SDG 600.502857
SEK 9.620203
SGD 1.286405
SHP 0.785843
SLE 23.101353
SLL 20969.503947
SOS 571.715705
SRD 37.279016
STD 20697.981008
STN 21.043952
SVC 8.75335
SYP 13001.771596
SZL 17.738285
THB 32.426503
TJS 9.318983
TMT 3.51
TND 2.932287
TOP 2.342099
TRY 40.703802
TTD 6.789983
TWD 29.915994
TZS 2514.999777
UAH 41.483906
UGX 3564.541828
UYU 40.068886
UZS 12677.743946
VES 128.74775
VND 26233
VUV 119.401149
WST 2.653917
XAF 563.432871
XAG 0.026448
XAU 0.000298
XCD 2.70255
XCG 1.803033
XDR 0.700441
XOF 563.435291
XPF 102.435484
YER 240.450274
ZAR 17.767199
ZMK 9001.20435
ZMW 23.260308
ZWL 321.999592
  • AEX

    2.7600

    894.13

    +0.31%

  • BEL20

    -7.1000

    4726.75

    -0.15%

  • PX1

    -43.3500

    7698.52

    -0.56%

  • ISEQ

    -71.1900

    11411.73

    -0.62%

  • OSEBX

    -10.7100

    1611.97

    -0.66%

  • PSI20

    -35.7900

    7744.72

    -0.46%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -65.8300

    3083.98

    -2.09%

  • N150

    -11.1200

    3696.02

    -0.3%

"NarColombie", ou le triomphe post-Escobar de l'esthétique des narcos
"NarColombie", ou le triomphe post-Escobar de l'esthétique des narcos / Photo: © AFP

"NarColombie", ou le triomphe post-Escobar de l'esthétique des narcos

Bijoux, voitures de luxe, gardes du corps, implants mammaires, bain de sang et maintenant hippopotames: Pablo Escobar et ses acolytes ont imposé en Colombie une esthétique kitsch et machiste qui a survécu aux grands barons de la drogue et dépasse désormais largement les frontières du pays.

Taille du texte:

Le narcotrafic a généré une véritable culture parallèle résumée par un simple préfixe: narco-musique, narco-littérature, narco-esthétique... La "NarColombie", résume avec ironie Omar Rincon, un des chercheurs qui a le plus travaillé et écrit sur le phénomène.

En dépit des campagnes officielles pour laver l'image du pays, et du tabou qu'inspire toujours la folie meurtrière d'Escobar, l'influence du narcotrafic dans la culture populaire se fait ressentir partout, dans le langage, dans l'architecture ou encore dans les divertissements.

- Vierge et gros "nichons" -

"Ce n'est pas un problème d'illégalité et ce n'est pas non plus un +mal colombien+. Le narcotrafic, c'est le capitalisme pur et dur", décrypte M. Rincon.

"Je consomme donc j'existe. Il n'y a rien de mieux pour exprimer le gout et l'éthique capitaliste que le narcotrafic", explique t-il à l'AFP.

Le trafic de drogue en Colombie a modelé une esthétique "ostentatoire, exagérée, grandiloquente", voire franchement de "mauvais gout" pour d'autres, décrivent Omar Rincon et les anthropologues réunis autour du projet https://narcolombia.club/.

Le baron de la drogue Pablo Escobar incarne à lui seul une trajectoire unique d'ascension et de revanche sociale, dans un des pays les plus inégaux d'Amérique Latine.

"Pas de nichons, pas de paradis": en 2005, l'écrivain Gustavo Bolivar, aujourd'hui sénateur de la majorité de gauche, créait le scandale avec son roman au titre provocateur.

Le succès de l'histoire, adaptée à la télévision, de ces femmes pauvres qui augmentent la taille de leurs seins à la pointe du bistouri pour plaire aux mafieux a conquis le public dans de nombreux pays.

La narco-culture "est toujours racontée dans une tonalité masculine, dans l'exhibition de la virilité, de la consommation (...) elle ne pourrait jamais avoir une esthétique féministe, d'autonomisation des femmes ou de libération de leurs corps", remarque le chercheur.

Pourtant, pour les narcos et leurs sbires, dévots de la religion catholique, la figure maternelle est sacrée.

A Medellin, les narcotrafiquants ont adopté comme patronne dans les années 1980 la Vierge de la Sabaneta, connue comme la "Vierge des Sicarios" (tueurs à gages). Une culture très documentée par les universitaires et dans la littérature.

"Mais, en même temps que la revendication de la figure de la mère, le côté macho et la vision utilitaire des femmes est aussi affichée. La +femelle+ est un objet sexuel à exhiber, qui peut être (et est) acheté", écrit Catalina Duque dans une thèse publiée en 2012.

- Pop star -

Dès la mort d'Escobar en décembre 1993, tué dans sa fuite par des policiers, commence la construction d'une légende aussi populaire que malsaine, un mythe toujours entretenu par un nombre incalculable de livres, films, séries et musiques qui rappellent la terreur et la fascination qu'inspira cette sinistre figure.

Héritage insolite et qui aujourd'hui défraie la chronique, ses célèbres hippopotames introduits illégalement dans le zoo privé de sa "finca" (ferme) ont continué de se reproduire après sa disparition, proliférant dans un bras du fleuve Magdalena.

Le peintre et sculpteur de Medellin Fernando Botero a immortalisé son souvenir, le Prix Nobel de littérature colombien Gabriel Garcia Marquez en parle dans "Journal d'un enlèvement". Et bien sûr Netflix qui depuis sa série devenue culte, "Narcos", ne cesse de surfer sur le phénomène, alimentant le mythe sur toute la planète.

De sa femme à son fils, en passant par son frère, sa soeur, ses maîtresses et les policiers qui l'ont combattu, tous ont écrit leurs souvenirs avec le parrain de la drogue. Tous les Colombiens ont leur mot à dire sur Pablo Escobar, à la fois honte mais aussi, inconsciemment sans doute, fierté nationale.

"Il n'y a pas un instant où Pablo Escobar ne puisse être l'idole du mal, du bien et de tout ce dont nous rêvons. Je pense que Pablo Escobar est le Che Guevara colombien, la pop star colombienne, il est notre marque pour le monde", conclut Omar Rincon.

K.Lam--ThChM