The China Mail - Les Etats-Unis au chevet de leurs cimetières noirs oubliés

USD -
AED 3.672497
AFN 66.036454
ALL 81.924334
AMD 380.162903
ANG 1.790403
AOA 917.000203
ARS 1451.787039
AUD 1.49402
AWG 1.8025
AZN 1.699493
BAM 1.661132
BBD 2.006879
BDT 121.777831
BGN 1.657805
BHD 0.377029
BIF 2944.418964
BMD 1
BND 1.285906
BOB 6.900857
BRL 5.592797
BSD 0.996391
BTN 89.332937
BWP 13.142542
BYN 2.898136
BYR 19600
BZD 2.003991
CAD 1.370675
CDF 2259.99999
CHF 0.787698
CLF 0.023064
CLP 904.79859
CNY 7.04095
CNH 7.01637
COP 3791.72
CRC 496.780988
CUC 1
CUP 26.5
CVE 93.652061
CZK 20.61705
DJF 177.436202
DKK 6.332069
DOP 62.36729
DZD 129.65002
EGP 47.509863
ERN 15
ETB 154.455231
EUR 0.847695
FJD 2.27745
FKP 0.743131
GBP 0.74025
GEL 2.684991
GGP 0.743131
GHS 11.386202
GIP 0.743131
GMD 73.499594
GNF 8711.715844
GTQ 7.636382
GYD 208.495061
HKD 7.7782
HNL 26.268494
HRK 6.388502
HTG 130.484081
HUF 331.369946
IDR 16796
ILS 3.19072
IMP 0.743131
INR 89.509912
IQD 1305.51474
IRR 42100.000026
ISK 125.279833
JEP 0.743131
JMD 159.063692
JOD 0.708981
JPY 155.937994
KES 128.896448
KGS 87.449617
KHR 3997.842677
KMF 418.999641
KPW 899.961009
KRW 1481.109751
KWD 0.30715
KYD 0.830481
KZT 513.882401
LAK 21585.880634
LBP 89230.605919
LKR 308.538377
LRD 176.366184
LSL 16.645547
LTL 2.95274
LVL 0.60489
LYD 5.406989
MAD 9.12289
MDL 16.872064
MGA 4488.98136
MKD 52.172476
MMK 2099.845274
MNT 3553.409727
MOP 7.985969
MRU 39.722944
MUR 45.970204
MVR 15.459844
MWK 1727.824721
MXN 17.94771
MYR 4.063998
MZN 63.898004
NAD 16.645547
NGN 1454.479952
NIO 36.67465
NOK 10.06477
NPR 142.952997
NZD 1.71273
OMR 0.384502
PAB 0.996611
PEN 3.355982
PGK 4.239923
PHP 58.846021
PKR 279.125897
PLN 3.58653
PYG 6732.622819
QAR 3.642633
RON 4.313402
RSD 99.507042
RUB 78.250296
RWF 1451.515641
SAR 3.750726
SBD 8.146749
SCR 13.717754
SDG 601.5106
SEK 9.17975
SGD 1.28507
SHP 0.750259
SLE 24.050168
SLL 20969.503664
SOS 568.545682
SRD 38.406498
STD 20697.981008
STN 20.808915
SVC 8.720135
SYP 11056.89543
SZL 16.638784
THB 31.110975
TJS 9.168415
TMT 3.5
TND 2.915007
TOP 2.40776
TRY 42.829165
TTD 6.775155
TWD 31.474955
TZS 2466.723973
UAH 41.941319
UGX 3590.993638
UYU 39.060974
UZS 11955.256967
VES 282.15965
VND 26331
VUV 121.541444
WST 2.783984
XAF 557.128054
XAG 0.014356
XAU 0.000223
XCD 2.70255
XCG 1.796091
XDR 0.692794
XOF 557.052354
XPF 101.29184
YER 238.502594
ZAR 16.69165
ZMK 9001.217591
ZMW 22.519638
ZWL 321.999592
  • AEX

    -0.2800

    942.4

    -0.03%

  • BEL20

    13.6500

    5069.66

    +0.27%

  • PX1

    -2.4400

    8118.82

    -0.03%

  • ISEQ

    -35.3400

    13053.09

    -0.27%

  • OSEBX

    5.3200

    1667.7

    +0.32%

  • PSI20

    -25.3900

    8165.9

    -0.31%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    47.0600

    4211.5

    +1.13%

  • N150

    3.0000

    3750.94

    +0.08%

Les Etats-Unis au chevet de leurs cimetières noirs oubliés
Les Etats-Unis au chevet de leurs cimetières noirs oubliés / Photo: © AFP/Archives

Les Etats-Unis au chevet de leurs cimetières noirs oubliés

"Il y avait des bébés à l’extrémité (du cimetière). Je ne les vois plus. Il y avait des vétérans. Je ne les vois plus", constate Margott Williams, attristée que leurs tombes aient disparu dans le bayou en contrebas, au cours des nombreuses intempéries de ces deux dernières décennies.

Taille du texte:

À Houston, au Texas, cette bénévole s’active pour sauver de l’érosion les 4.000 sépultures du cimetière afro-américain Olivewood, qui vient d’être classé parmi les sites les plus en danger des États-Unis par le National Trust for Historic Preservation, une organisation de protection du patrimoine.

Ce samedi, des dizaines de bénévoles y bravent la chaleur pour tondre son herbe ou nettoyer ses pierres tombales tandis que, dans le pays, de plus en plus de personnes se mobilisent pour sauver des lieux qui jusque-là intéressaient peu: les cimetières afro-américains délaissés ou tout simplement effacés.

"Le meurtre de George Floyd a été un moment de prise de conscience", souligne Antoinette Jackson, professeure au département d’anthropologie de l’université du Sud de la Floride, pour expliquer cet intérêt croissant.

Les cimetières afro-américains "ont été continuellement effacés et leurs informations mises sous silence", explique-t-elle.

Pour les répertorier, les sortir de l’oubli et répondre au "racisme anti-Noirs des États-Unis", dit-elle, elle a créé le site Black Cemetery Network où chacun peut signaler un cimetière.

En février, une loi, l’African American Burial Grounds Preservation Act, a été présentée au Parlement pour aider à "rechercher, identifier, documenter, préserver et interpréter les lieux de sépulture des Afro-Américains". La chercheuse pense qu'elle sera adoptée à l’automne.

- Écriture inversée, coquillages… -

Si les cimetières d’esclaves sont en péril, c’est parce qu’ils ont été construits sur des champs appartenant à des Blancs qui ne les ont pas toujours répertoriés. Beaucoup des nouveaux propriétaires les ont ensuite ignorés.

De nombreux autres cimetières, plus récents, ont été illégalement repris aux communautés noires dont "les droits n’étaient pas respectés", ajoute la chercheuse.

Ce fut le cas à Tampa, en Floride, où la maire Jane Castor s’est excusée en janvier que la municipalité ait illégalement dépossédé les communautés noires de deux cimetières pour les revendre dans les années 30 à des promoteurs blancs qui ont construit dessus.

En banlieue de Washington, c’est la tentative de vente d’une parcelle d’un ancien cimetière d’esclaves à un investisseur qui mobilise en ce moment les associations.

Enfin, les Afro-Américains ont souvent été éloignés de leurs cimetières par la construction d’infrastructures traversant leurs quartiers ou à cause de la gentrification.

Autour du cimetière d’Olivewood, à Houston, une seule famille afro-américaine vit encore dans une maison modeste, entourée d’immeubles haut de gamme parfois encore en chantier.

En 1993, Charles Cook a découvert le cimetière plus ou moins abandonné depuis une quarantaine d'années. "C’était une jungle" explique-t-il à l’AFP.

Sa machette à la main, il l’a débroussaillé et continue encore de l’entretenir chaque jour à ses frais. En se documentant sur ses occupants, il découvre après quelques années que deux de ses ancêtres y reposent.

Une étude proposera bientôt des solutions pour le mettre à l’abri des dangers de l’eau de pluie et du bayou qui l’érodent. Restera à financer les travaux.

Étudiante en anthropologie, Jasmine Lee encadre les bénévoles ce samedi. Elle est fascinée par ces tombes où d’anciens esclaves "expriment des idéaux spirituels qui n'ont parfois pas pu mettre en pratique pendant l’esclavage, mais qu'ils ont apportés avec eux vers la liberté".

Étudiante en anthropologie, Jasmine Lee encadre les bénévoles ce samedi. Elle est fascinée par ces tombes qui témoignent "d'idées spirituelles qui s'expriment pendant la période de l'esclavage, mais qui perdurent aussi au-delà".

Ici, des lettres écrites à l’envers pour tromper les mauvais esprits ou permettre aux morts de lire leur nom depuis leur caveau. Là, des coquillages qui rappellent que le voyage en mer symbolise dans certaines cultures le départ vers l’au-delà.

Un peu plus loin, des tuyaux en fer plantés sans doute pour aider les esprits à circuler.

- Identifier 95 cadavres -

A Sugar Land, à l’ouest de Houston, un projet de mémorial prévoit de rendre hommage aux 95 Afro-Américains dont les corps ont été retrouvés en 2018 lors de travaux sur les terrains de l’académie scolaire locale.

Morts entre 1878 et 1911, ces prisonniers dont les squelettes ont révélé la mauvaise santé étaient loués par les autorités judiciaires à la plantation locale de canne à sucre.

Légale, la "location de condamné" ("convict leasing") a compensé la fin de l’esclavage jusqu’à son abolition en 1912 au Texas et en 1941 au niveau fédéral.

Directeur de campagne du Convict Leasing and Labor Project, Shifa Rahman se bat aujourd’hui avec son association pour que le futur mémorial explique "de façon juste et équitable ce qu’était le système de location de condamné".

Son association réclame également des tests ADN pour identifier les cadavres. Aujourd'hui, chacun a une pierre tombale identique où est inscrit "inconnu", suivi d’un numéro.

K.Leung--ThChM