The China Mail - Singulières, les dernières "maisons-bulles" de Dakar résistent à l'urbanisation galopante

USD -
AED 3.672502
AFN 69.50292
ALL 83.950221
AMD 382.680011
ANG 1.789783
AOA 916.999713
ARS 1359.535099
AUD 1.53481
AWG 1.8
AZN 1.704195
BAM 1.681158
BBD 2.013857
BDT 121.629927
BGN 1.681805
BHD 0.377008
BIF 2947.5
BMD 1
BND 1.288359
BOB 6.909357
BRL 5.468799
BSD 0.99988
BTN 88.210493
BWP 13.479061
BYN 3.373133
BYR 19600
BZD 2.010934
CAD 1.37949
CDF 2866.498449
CHF 0.805294
CLF 0.024819
CLP 973.640061
CNY 7.1395
CNH 7.144555
COP 4005.15
CRC 505.527189
CUC 1
CUP 26.5
CVE 94.950333
CZK 21.048972
DJF 177.719873
DKK 6.415505
DOP 63.203721
DZD 129.993966
EGP 48.550395
ERN 15
ETB 142.649736
EUR 0.85968
FJD 2.261498
FKP 0.738412
GBP 0.748036
GEL 2.69501
GGP 0.738412
GHS 11.749962
GIP 0.738412
GMD 71.999901
GNF 8660.000554
GTQ 7.663975
GYD 209.101224
HKD 7.806845
HNL 26.400564
HRK 6.477397
HTG 130.813004
HUF 339.672015
IDR 16432.15
ILS 3.380849
IMP 0.738412
INR 88.107506
IQD 1310
IRR 42049.999969
ISK 123.449995
JEP 0.738412
JMD 160.388184
JOD 0.709051
JPY 148.610497
KES 129.149932
KGS 87.382098
KHR 4004.999973
KMF 423.506005
KPW 899.976224
KRW 1393.379395
KWD 0.30596
KYD 0.83319
KZT 539.976706
LAK 21687.499385
LBP 89557.498703
LKR 302.164458
LRD 202.049989
LSL 17.710241
LTL 2.95274
LVL 0.604891
LYD 5.410285
MAD 9.045009
MDL 16.617384
MGA 4475.000156
MKD 52.887838
MMK 2099.343657
MNT 3597.508202
MOP 8.039472
MRU 39.979786
MUR 46.20433
MVR 15.379928
MWK 1737.000261
MXN 18.74281
MYR 4.230408
MZN 63.909718
NAD 17.709862
NGN 1537.619647
NIO 36.799718
NOK 10.033755
NPR 141.137132
NZD 1.70738
OMR 0.384497
PAB 0.99988
PEN 3.538499
PGK 4.232498
PHP 57.394496
PKR 281.850145
PLN 3.662331
PYG 7222.152979
QAR 3.640804
RON 4.367201
RSD 100.734982
RUB 80.550357
RWF 1446
SAR 3.752273
SBD 8.230592
SCR 14.787618
SDG 600.50241
SEK 9.452795
SGD 1.28895
SHP 0.785843
SLE 23.263464
SLL 20969.49797
SOS 571.484608
SRD 38.652983
STD 20697.981008
STN 21.375
SVC 8.748759
SYP 13001.53374
SZL 17.709514
THB 32.415499
TJS 9.40861
TMT 3.5
TND 2.88375
TOP 2.342103
TRY 41.168301
TTD 6.787354
TWD 30.718797
TZS 2497.341981
UAH 41.351843
UGX 3540.591302
UYU 40.004814
UZS 12424.999936
VES 149.28085
VND 26370
VUV 119.406819
WST 2.661803
XAF 563.851807
XAG 0.024533
XAU 0.000283
XCD 2.70255
XCG 1.802053
XDR 0.697027
XOF 559.50406
XPF 102.950164
YER 240.149879
ZAR 17.71319
ZMK 9001.199239
ZMW 23.692128
ZWL 321.999592
  • AEX

    6.9800

    890.84

    +0.79%

  • BEL20

    21.7400

    4747.06

    +0.46%

  • PX1

    75.0100

    7729.21

    +0.98%

  • ISEQ

    86.9300

    11231.51

    +0.78%

  • OSEBX

    -0.3300

    1632.48

    -0.02%

  • PSI20

    -14.5900

    7662.85

    -0.19%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -1.3500

    3379.28

    -0.04%

  • N150

    7.5800

    3617.93

    +0.21%

Singulières, les dernières "maisons-bulles" de Dakar résistent à l'urbanisation galopante
Singulières, les dernières "maisons-bulles" de Dakar résistent à l'urbanisation galopante / Photo: © AFP

Singulières, les dernières "maisons-bulles" de Dakar résistent à l'urbanisation galopante

Marième Ndiaye émerge de sa maison à Dakar, un bâtiment en forme d’igloo à l'esthétique rétrofuturiste des années 1950. Dans ce quartier central de la capitale sénégalaise, la singularité de l’édifice contraste avec les immeubles rectangulaires voisins en construction.

Taille du texte:

La petite "maison-bulle" - ou "maison-ballon" - en béton captive les regards et semble sortie d'un film de science-fiction.

Dans les années 1950, quelque 1.200 de ces petites habitations ont été construites dans plusieurs quartiers de Dakar pour contrer une pénurie de logements après la Seconde Guerre mondiale. Elles ont été bâties en aspergeant de béton projeté un ballon géant, ensuite dégonflé.

Rangée après rangée, ces dômes de couleur claire qui pouvaient être construits en 48 heures, ont rapidement émergé du sol sahélien brunâtre.

Imaginées par un architecte américain, puis lancées par les autorités coloniales françaises, ces constructions destinées aux populations sénégalaises de Dakar ont reçu un accueil mitigé: les familles sénégalaises, traditionnellement nombreuses et multigénérationnelles, s'y sont rapidement senties à l'étroit.

Mais les terrains sur lesquelles elles ont été construites ont rapidement pris de la valeur, suscitant une grande convoitise. Aujourd'hui, seule une centaine de ces habitations a survécu, les autres ayant succombé à l'urbanisation galopante de Dakar.

- "c'est sentimental" -

Sans sociétés historiques ou architecturales pour les préserver, les petits igloos n'ont pour principaux protecteurs que leurs derniers habitants.

"Quand j'étais petite, nous n'avions que les (maisons-)ballons" dans ce quartier Zone B, raconte Marième Ndiaye, qui y a grandi et y vit toujours.

"Nous sommes en train de détruire les ballons, de les transformer", déplore cette retraitée de 65 ans, dont la maison-bulle est restée intacte, alors que ses jeunes frères voulaient la raser et construire autre chose. "Pour moi, c'est sentimental", confie-t-elle.

Les raisons poussant leur habitants à préserver les maisons-bulles sont variées, explique l'architecte dakaroise Carole Diop à l'AFP. Mais "malheureusement, de nombreuses familles qui en avaient les moyens ont fini par démolir leur ballon pour construire un immeuble".

Beaucoup des maisons-ballons survivantes ont été modifiées afin de mieux correspondre aux besoins des foyers sénégalais.

Avec un diamètre moyen de seulement six mètres, une maison-bulle standard comme celle de Mme Ndiaye comprenait une chambre, un salon et une salle de bain, selon Carole Diop.

En les construisant, les autorités coloniales françaises n'ont pas tenu compte de la taille d'une famille sénégalaise traditionnelle, souligne l'architecte, et "de nombreuses familles se sont adaptées et ont trouvé des moyens de répondre à leur besoin d'espace", notamment en bâtissant des extensions.

La maison-bulle de Marième Ndiaye, achetée par son père dans les années 1950, est aujourd'hui incorporée dans un grand complexe familial où elle vit avec une demi-douzaines de proches couvrant plusieurs générations. La maison-bulle se trouve au milieu de la cour carrée du complexe, où d'autres pièces ont été aménagées le long des murs d'enceinte.

- "quelque chose d'extraordinaire" -

Même si les maisons-ballons peuvent devenir chaudes lorsqu'elles sont exposées directement au soleil, malgré la présence d'un évent sur le toit pour évacuer l'air chaud, Mme Ndiaye assure, elle, que la sienne est confortable.

A 10 minutes de marche de là, Sekouna Yansane a récemment construit une grande maison à côté de la maison-bulle achetée par son père dans les années 1950. Il a incorporé le dôme au vaste bâtiment, en faisant une pièce qui forme une protubérance sur un côté.

En tant qu'artiste, il répugnait à laisser la petite construction aux mains des promoteurs immobiliers.

"Je trouve ça très atypique, je l'adore", s'exclame l'homme de 65 ans, "ça me rappelle quand je suis allé en Mongolie, les yourtes".

Ses voisins immédiats, par contre, ont rasé leur ballon. "Pourquoi les détruire? Ce sont des choses que nous devrions garder", estime M. Yansane, pour qui une bonne maison a toujours "du caractère".

L'architecte américain Wallace Neff, qui a inventé les maisons-bulles, est surtout connu pour ses constructions de style colonial espagnol et les résidences qu'il a conçues pour des stars hollywoodiennes comme Judy Garland et Groucho Marx. Mais il estimait que la maison-bulle était sa plus grande contribution à l'architecture.

"Au rythme auquel la ville se densifie et évolue, je pense que malheureusement dans 100 ans, il n’y aura plus de ballons", estime Carole Diop lorsqu'on l'interroge à ce sujet.

Sekouna Yansane, lui, espère qu'elles survivront: auquel cas, "ce sera quelque chose d'extraordinaire".

Z.Huang--ThChM