The China Mail - A Belchite, les plaies à vif de la Guerre civile espagnole

USD -
AED 3.67302
AFN 71.502189
ALL 87.061306
AMD 390.195672
ANG 1.80229
AOA 915.999854
ARS 1172.739718
AUD 1.557755
AWG 1.8025
AZN 1.700902
BAM 1.726572
BBD 2.025239
BDT 121.869938
BGN 1.726705
BHD 0.376942
BIF 2936
BMD 1
BND 1.310499
BOB 6.930829
BRL 5.712703
BSD 1.003041
BTN 84.76692
BWP 13.730882
BYN 3.282528
BYR 19600
BZD 2.014822
CAD 1.38296
CDF 2872.999659
CHF 0.826101
CLF 0.024698
CLP 947.759769
CNY 7.27135
CNH 7.237995
COP 4198.84
CRC 506.631944
CUC 1
CUP 26.5
CVE 97.341461
CZK 21.984032
DJF 177.719718
DKK 6.58582
DOP 59.032023
DZD 132.749024
EGP 50.787094
ERN 15
ETB 134.606849
EUR 0.88262
FJD 2.25945
FKP 0.753396
GBP 0.75237
GEL 2.744984
GGP 0.753396
GHS 14.293344
GIP 0.753396
GMD 71.505525
GNF 8687.515173
GTQ 7.724462
GYD 210.484964
HKD 7.75483
HNL 26.029114
HRK 6.648399
HTG 131.035244
HUF 356.322502
IDR 16461.75
ILS 3.615091
IMP 0.753396
INR 84.276803
IQD 1313.73847
IRR 42112.510825
ISK 128.609887
JEP 0.753396
JMD 158.78775
JOD 0.709202
JPY 144.805501
KES 129.349662
KGS 87.450402
KHR 4014.741906
KMF 434.499041
KPW 899.99869
KRW 1408.939829
KWD 0.30675
KYD 0.835783
KZT 514.647601
LAK 21686.066272
LBP 89872.479044
LKR 300.259103
LRD 200.606481
LSL 18.677031
LTL 2.95274
LVL 0.60489
LYD 5.475147
MAD 9.295095
MDL 17.217315
MGA 4453.70399
MKD 54.361702
MMK 2099.422773
MNT 3573.227756
MOP 8.012798
MRU 39.77008
MUR 45.520224
MVR 15.409713
MWK 1739.283964
MXN 19.649445
MYR 4.273974
MZN 63.999682
NAD 18.673816
NGN 1605.919746
NIO 36.90936
NOK 10.39205
NPR 135.627425
NZD 1.687806
OMR 0.384997
PAB 1.003032
PEN 3.677638
PGK 4.095253
PHP 55.652984
PKR 281.827034
PLN 3.772395
PYG 8033.511218
QAR 3.655833
RON 4.3939
RSD 103.446754
RUB 82.850762
RWF 1440.892679
SAR 3.750017
SBD 8.361298
SCR 14.652723
SDG 600.492558
SEK 9.67855
SGD 1.30162
SHP 0.785843
SLE 22.789839
SLL 20969.483762
SOS 573.196677
SRD 36.847029
STD 20697.981008
SVC 8.775321
SYP 13001.864552
SZL 18.660534
THB 33.097502
TJS 10.571919
TMT 3.5
TND 2.978994
TOP 2.342099
TRY 38.544835
TTD 6.792886
TWD 30.609004
TZS 2696.582031
UAH 41.609923
UGX 3674.195442
UYU 42.206459
UZS 12970.563573
VES 86.73797
VND 26005
VUV 121.07589
WST 2.770876
XAF 579.073422
XAG 0.030776
XAU 0.000307
XCD 2.70255
XDR 0.723012
XOF 579.08109
XPF 105.265016
YER 244.949905
ZAR 18.458315
ZMK 9001.19408
ZMW 27.90983
ZWL 321.999592
  • AEX

    14.4000

    892.32

    +1.64%

  • BEL20

    42.9700

    4472.64

    +0.97%

  • PX1

    115.4200

    7709.05

    +1.52%

  • ISEQ

    182.5700

    10555.95

    +1.76%

  • OSEBX

    5.3500

    1492.45

    +0.36%

  • PSI20

    -32.1600

    6959.93

    -0.46%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    70.1300

    2875.5

    +2.5%

  • N150

    30.3200

    3437.24

    +0.89%

A Belchite, les plaies à vif de la Guerre civile espagnole
A Belchite, les plaies à vif de la Guerre civile espagnole / Photo: © AFP

A Belchite, les plaies à vif de la Guerre civile espagnole

Comme beaucoup de villages espagnols, Belchite a vécu l'horreur de la Guerre civile (1936-1939). Mais aucun autre ne garde des stigmates aussi visibles que cette commune-martyre avec ses rues en ruines et ses fosses communes.

Taille du texte:

"Ici, nous avons trouvé des hommes, des femmes et un enfant", accroché à sa mère, souffle Ignacio Lorenzo, archéologue de 70 ans, en exhumant méticuleusement les derniers squelettes d'une fosse commune ouverte ces derniers mois dans le cimetière de ce village d'Aragon (nord).

"Leur crime était d'avoir voté pour des partis de gauche ou d'être syndiqués", poursuit-il.

Une répression "systématique de la population" par le camp nationaliste du général Franco qui s'est soldée, selon les témoignages de survivants, par l'exécution au début du conflit de 350 personnes dans cette commune comptant alors 3.000 habitants.

Les grands-parents du célèbre chanteur espagnol Joan Manuel Serrat en faisaient partie.

Ignacio Lorenzo et son équipe ont retrouvé jusqu'ici plus de 90 disparus républicains dans le cimetière, certains les mains et les pieds liés, d'autres avec des signes de torture. D'autres pourraient avoir été enterrés, selon lui, sous des caveaux construits après la Guerre civile, ce qui les rend désormais inaccessibles.

Selon l'historien britannique Paul Preston, auteur de "L’holocauste espagnol", 200.000 personnes ont été exécutées à l'arrière du front pendant ce conflit: 150.000 en zone franquiste et 50.000 en zone républicaine.

Et "il y a encore 114.000 disparus", majoritairement républicains, a rappelé mardi le Premier ministre socialiste Pedro Sanchez, en défendant son projet de loi de "mémoire démocratique" qui doit être voté en première lecture jeudi par les députés et qui fait pour la première fois de la recherche des disparus une "responsabilité d'Etat".

Selon M. Sanchez, l'Espagne est "après le Cambodge, le pays au monde comptant le plus de disparus".

- Frontière physique et mentale -

Passée aux mains des troupes de Franco peu de temps après son coup d'Etat de 1936, Belchite fut reprise par les républicains un an plus tard à l'issue d'une bataille ayant fait plus de 5.000 morts et détruit entièrement le village.

Un siège de deux semaines suivi de représailles républicaines, dont témoignent des inscriptions sur des stèles funéraires du cimetière: "assassiné par les rouges", "assassiné par les ennemis de Dieu et de l'Espagne".

Après sa victoire définitive en 1939, Franco décide de conserver les ruines en l'état, pour en faire un élément de propagande anti-républicaine et fait construire un nouveau village juste à côté.

Les deux Belchite sont séparés par une porte qui n'est ouverte que lors des visites guidées et qui marque une frontière physique et mentale.

"Une rupture a eu lieu après la Guerre civile, le passé a été laissé là" dans l'ancien village, explique Mari Angeles Lafoz, conseillère municipale socialiste.

Né dans le "Vieux Belchite" en 1946, dans l'une des rares maisons encore debout, Domingo Serrano, maire du village de 1983 à 2003, s'est efforcé au cours de son mandat de sauvegarder ce qui restait de l'ancien village. Mais sans réels moyens.

"On l'a laissé péricliter (...) comme si l'on avait pensé que c'était mieux de l'oublier", regrette l'ancien maire, pour lequel les sept millions d'euros récemment promis par le gouvernement de gauche pour un projet restant à définir, arrivent avec "40 ans de retard".

- Le passé, question "sensible" -

Belchite est une "Pompéi espagnole", visitée par 40.000 personnes en 2019 avant la pandémie, explique l'archéologue Alfonso Fanjul, 48 ans, car elle est restée figée comme la ville romaine ensevelie en l'an 79 par l'éruption du Vésuve.

Président de l'Association espagnole d'archéologie militaire, il dirige une équipe de bénévoles du monde entier qui nettoie et remet en état les pavés d'origine du vieux village.

"C'est vraiment l'un des rares endroits au monde qui vous rappelle aussi crûment" ce qui s'est passé entre ses murs, insiste l'une des bénévoles, Ellie Tornquist, étudiante américaine de 24 ans originaire de Chicago.

Si le passé est omniprésent à Belchite, il est surtout difficile à digérer comme dans d'autres parties du pays où après la guerre, victimes, bourreaux et leurs descendants ont parfois continué à vivre côte à côte.

La mémoire de la Guerre civile divise toujours vivement l'Espagne, la gauche souhaitant réhabiliter les victimes républicaines tandis que la droite l'accuse de vouloir rouvrir les blessures du passé.

La Guerre civile est "une question très sensible", admet le maire Carmelo Pérez, élu du Parti populaire (droite). Mais "Belchite est un lieu unique en Espagne" auquel "nous pouvons" encore "rendre sa dignité" et en faire un lieu de paix, insiste-t-il.

C.Smith--ThChM