The China Mail - L'iboga, plante sacrée au Gabon et remède ancestral convoité

USD -
AED 3.67302
AFN 68.25057
ALL 83.483156
AMD 381.28666
ANG 1.789699
AOA 917.000079
ARS 1331.517198
AUD 1.533989
AWG 1.8025
AZN 1.701624
BAM 1.678416
BBD 2.011225
BDT 121.225644
BGN 1.67595
BHD 0.377008
BIF 2970.239245
BMD 1
BND 1.281665
BOB 6.898002
BRL 5.460296
BSD 0.996082
BTN 87.455643
BWP 13.436429
BYN 3.278753
BYR 19600
BZD 2.000841
CAD 1.373185
CDF 2890.000319
CHF 0.80513
CLF 0.02484
CLP 974.449633
CNY 7.18315
CNH 7.18171
COP 4044
CRC 504.348796
CUC 1
CUP 26.5
CVE 94.626544
CZK 21.049902
DJF 177.384543
DKK 6.39439
DOP 60.621404
DZD 130.329582
EGP 48.458546
ERN 15
ETB 138.442414
EUR 0.85684
FJD 2.253799
FKP 0.751467
GBP 0.74803
GEL 2.697767
GGP 0.751467
GHS 10.509197
GIP 0.751467
GMD 72.501278
GNF 8640.311728
GTQ 7.643755
GYD 208.398948
HKD 7.849455
HNL 26.182027
HRK 6.455199
HTG 130.732754
HUF 341.080505
IDR 16297.85
ILS 3.43782
IMP 0.751467
INR 87.689003
IQD 1304.93922
IRR 42124.999693
ISK 122.350144
JEP 0.751467
JMD 159.191257
JOD 0.709001
JPY 147.258498
KES 128.901322
KGS 87.449956
KHR 3990.988091
KMF 422.49885
KPW 899.94784
KRW 1382.949742
KWD 0.30545
KYD 0.830112
KZT 535.217311
LAK 21550.46277
LBP 89250.942919
LKR 299.682905
LRD 199.72281
LSL 17.746006
LTL 2.95274
LVL 0.60489
LYD 5.421084
MAD 9.036657
MDL 16.918898
MGA 4406.722934
MKD 52.80344
MMK 2099.311056
MNT 3591.43546
MOP 8.053619
MRU 39.734309
MUR 45.350304
MVR 15.405187
MWK 1727.246592
MXN 18.59456
MYR 4.228506
MZN 63.960054
NAD 17.746006
NGN 1525.150182
NIO 36.657011
NOK 10.16617
NPR 139.928686
NZD 1.679882
OMR 0.384488
PAB 0.996082
PEN 3.542113
PGK 4.136416
PHP 57.210499
PKR 282.843731
PLN 3.660896
PYG 7460.963815
QAR 3.631534
RON 4.347702
RSD 100.350056
RUB 80.000386
RWF 1440.873964
SAR 3.752576
SBD 8.217066
SCR 14.635046
SDG 600.507518
SEK 9.604135
SGD 1.283585
SHP 0.785843
SLE 23.103011
SLL 20969.503947
SOS 569.31256
SRD 37.035999
STD 20697.981008
STN 21.025441
SVC 8.715614
SYP 13001.372255
SZL 17.742745
THB 32.299026
TJS 9.31359
TMT 3.51
TND 2.935899
TOP 2.342099
TRY 40.682075
TTD 6.75297
TWD 29.816023
TZS 2472.503383
UAH 41.441389
UGX 3556.272608
UYU 39.974254
UZS 12476.132039
VES 128.747751
VND 26215
VUV 119.124121
WST 2.771506
XAF 562.925172
XAG 0.026298
XAU 0.000296
XCD 2.70255
XCG 1.795214
XDR 0.700098
XOF 562.925172
XPF 102.345818
YER 240.449806
ZAR 17.74998
ZMK 9001.199098
ZMW 22.935654
ZWL 321.999592
  • AEX

    3.7100

    887.62

    +0.42%

  • BEL20

    43.3100

    4700.33

    +0.93%

  • PX1

    47.3400

    7682.12

    +0.62%

  • ISEQ

    89.7300

    11448.22

    +0.79%

  • OSEBX

    -2.1100

    1622.39

    -0.13%

  • PSI20

    22.4500

    7763.21

    +0.29%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -66.2500

    3213.58

    -2.02%

  • N150

    16.5200

    3687.74

    +0.45%

L'iboga, plante sacrée au Gabon et remède ancestral convoité
L'iboga, plante sacrée au Gabon et remède ancestral convoité / Photo: © AFP

L'iboga, plante sacrée au Gabon et remède ancestral convoité

Remède ancestral des peuples de la forêt équatoriale, plante sacrée et psychotrope utilisé pour guérir les addictions : au Gabon, où l'usage de l'iboga est millénaire, des acteurs tentent de valoriser cette ressource végétale convoitée à l'international.

Taille du texte:

Cet arbuste endémique de la forêt du bassin du Congo, poumon de l'Afrique centrale, est indissociable au Gabon de la spiritualité traditionnelle bwiti, où il est utilisé au cours de cérémonies, réduit en poudre hallucinogène tirée de sa racine.

Or plusieurs études universitaires ont démontré l'efficacité de l'ibogaïne, l'un de ses principes actifs, à traiter les dépendances aux drogues, le stress post-traumatique et les maladies neurodégénératives, entraînant un intérêt croissant de la médecine et de l'industrie pharmaceutique.

Au Gabon, où les exportations d'iboga sont rares et strictement encadrées, la plante reste majoritairement "sauvage ou cultivée pour une utilisation traditionnelle", même si "des efforts se multiplient pour domestiquer la plante", explique Florence Minko, du ministère des Eaux et Forêts.

- "Pouvoir de transformation" -

La mélodie de moungongo, une harpe traditionnelle gabonaise, accompagne la procession d'initiés dans un rituel préalable à la récolte de la racine d'iboga à Ndossi Village, près de Libreville.

Parmi eux, Teddy Van Bonda Ndong, 31 ans et initié au bwiti depuis ses neuf ans, consomme le "bois sacré" au cours des cérémonies, mais aussi en petites quantités, quasi quotidiennement, assurant en retirer des "vertus pour sa santé mentale et physique".

C'est pour expérimenter "le pouvoir de transformation" de la plante que Stephen Windsor-Clive, un retraité de 68 ans, a voyagé du Royaume-uni jusqu'au Gabon. Sa fille de 37 ans souffre de troubles mentaux et après 10 ans d'errance médicale et plusieurs hospitalisations, l'iboga qu'il a découvert en ligne est "sa dernière tentative", confie-t-il à l'AFP.

Après 10 jours d'initiation au Bwiti, au cours duquel l'homme a consommé la substance accompagné par Tatayo, le "nganga" ou guide spirituel de la communauté Ebando à Libreville, le retraité anglais veut "faire vivre cette expérience à (sa) fille", convaincu qu'une "force mystérieuse réside dans cette plante pour aider de nombreuses sphères de la conscience humaine".

Assis au pied d'un fromager au tronc peint d'un bleu nuit, Tafara Kennedy Chinyere, un artiste venu du Zimbabwe pour s'initier chez Tatayo, se dit apaisé : "Je me sens bien dans mon corps, et mon esprit. (...) J'en suis venu à réaliser que certaines choses n'ont plus aucune place dans mon existence", dit-il en évoquant son "anxiété".

- Brevets étrangers -

Docteur microbiologiste gabonais, initié au Bwiti, Yoan Mboussou fabrique dans son petit laboratoire situé non loin de Libreville des gélules de 500 mg d'iboga, commercialisées au Gabon comme complément alimentaire "anti-fatigue, anti-oxydant et anti-addictif".

Un produit pour lequel il espère obtenir une autorisation d'exportation, convaincu que l'iboga est un "levier potentiel pour développer l'économie et le pays tout entier".

"Aujourd'hui, le potentiel économique issu de l'iboga échappe clairement au Gabon", regrette Yann Guignon, spécialiste franco-gabonais de l'ONG Blessing of the Forest, qui estime que la plante pourrait entre autres répondre à la "crise des opiacés" ou aux "suicides des vétérans de guerre" aux États-Unis.

Une hypothèse confirmée par une étude de l'université américaine de Stanford, qui indique en 2024 que l'ibogaïne, "associée au magnésium pour protéger le cœur, réduit efficacement et en toute sécurité le syndrome de stress post-traumatique, l'anxiété, la dépression, et améliore le bien-être des vétérans souffrant d'un traumatisme crânien".

L'iboga reste considérée comme un stupéfiant en France ou aux États-Unis en raison de risques pour la santé. Au Pays-Bas, au Mexique ou au Portugal, des centres de traitement à l'ibogaïne ou à l'iboga se développent depuis plusieurs années.

Des dizaines de brevets étrangers ont été déposés sur l'application thérapeutique de l'ibogaïne, excluant de fait le Gabon, bien que "la plupart soient issus de l'étude de l'utilisation de l'iboga par les Gabonais, en particulier les traditionalistes bwitistes", selon M. Guignon.

D'autant plus qu'il est possible de produire de l'ibogaïne de synthèse ou de s'orienter vers d'autres plantes, comme le Voacanga Africana, disponible en plus grande quantité au "Mexique ou au Ghana afin de produire de l'ibogaïne à des tarifs défiant toutes concurrences", explique-t-il.

- Made in Gabon -

"Le Gabon perd énormément, car il ne s'est pas positionné à temps sur ce marché en développant des plantations d'iboga conséquentes, un laboratoire national de transformation et une vraie politique industrielle", affirme M. Guignon, qui déplore l'absence "de propriété intellectuelle" pour "protéger les connaissances traditionnelles".

Une seule structure possède l'autorisation d'exporter l'iboga hors du Gabon.

Mais ce nombre devrait croître ces prochaines années car "des opérateurs économiques sont engagés dans une production à visée commerciale selon le protocole de Nagoya", ratifié par le Gabon en 2012 pour assurer une "redistribution équitable" des bénéfices, explique Florence Minko.

"Nous avons rédigé une stratégie nationale de conservation et d'utilisation durable du produit" et "des assises qui réuniront toutes les parties : ONG, traditionalistes, scientifiques, seront prochainement organisées", assure-t-elle.

"C'est une énorme ressource pour le Gabon", dit-elle, enthousiaste, appelant à créer une "indication géographique" pour un "iboga made in Gabon".

C.Mak--ThChM