The China Mail - Moutarde de Dijon: la relocalisation comme remède à la pénurie

USD -
AED 3.6725
AFN 68.418285
ALL 83.658384
AMD 381.871862
ANG 1.789783
AOA 916.999956
ARS 1314.500011
AUD 1.556469
AWG 1.80125
AZN 1.688498
BAM 1.685947
BBD 2.013275
BDT 121.554058
BGN 1.68637
BHD 0.377019
BIF 2981.591866
BMD 1
BND 1.288738
BOB 6.907252
BRL 5.467997
BSD 0.999612
BTN 87.418646
BWP 13.441372
BYN 3.366751
BYR 19600
BZD 2.00537
CAD 1.391265
CDF 2864.999948
CHF 0.80833
CLF 0.024766
CLP 971.569816
CNY 7.1804
CNH 7.18428
COP 4033.8
CRC 504.202405
CUC 1
CUP 26.5
CVE 95.051118
CZK 21.160954
DJF 177.997112
DKK 6.430135
DOP 62.359381
DZD 130.075395
EGP 48.470799
ERN 15
ETB 141.765474
EUR 0.86141
FJD 2.27595
FKP 0.745437
GBP 0.74535
GEL 2.69503
GGP 0.745437
GHS 11.019882
GIP 0.745437
GMD 72.000307
GNF 8665.931073
GTQ 7.665121
GYD 209.038209
HKD 7.817895
HNL 26.14951
HRK 6.492802
HTG 130.796086
HUF 340.997499
IDR 16373.95
ILS 3.398905
IMP 0.745437
INR 87.528975
IQD 1309.242625
IRR 42049.999706
ISK 123.529616
JEP 0.745437
JMD 160.241712
JOD 0.70902
JPY 148.674499
KES 129.119618
KGS 87.427403
KHR 4008.361528
KMF 422.504156
KPW 899.968769
KRW 1390.395012
KWD 0.30595
KYD 0.832963
KZT 537.321667
LAK 21661.343781
LBP 89947.374546
LKR 301.674051
LRD 200.418076
LSL 17.635898
LTL 2.95274
LVL 0.60489
LYD 5.423857
MAD 9.046609
MDL 16.837704
MGA 4426.39979
MKD 53.04898
MMK 2099.610431
MNT 3597.28806
MOP 8.050859
MRU 39.863455
MUR 46.109853
MVR 15.410181
MWK 1733.250005
MXN 18.72183
MYR 4.227502
MZN 63.902199
NAD 17.635898
NGN 1535.539986
NIO 36.78258
NOK 10.19383
NPR 139.867422
NZD 1.72117
OMR 0.384456
PAB 0.999582
PEN 3.509732
PGK 4.224745
PHP 56.984505
PKR 283.58447
PLN 3.671778
PYG 7244.452873
QAR 3.643487
RON 4.353898
RSD 100.940962
RUB 80.573651
RWF 1446.88921
SAR 3.75242
SBD 8.217016
SCR 14.75845
SDG 600.502905
SEK 9.629715
SGD 1.28844
SHP 0.785843
SLE 23.29942
SLL 20969.49797
SOS 571.256169
SRD 37.979915
STD 20697.981008
STN 21.119779
SVC 8.746099
SYP 13002.323746
SZL 17.628019
THB 32.642499
TJS 9.546021
TMT 3.5
TND 2.935021
TOP 2.342101
TRY 41.014415
TTD 6.787638
TWD 30.5175
TZS 2494.999836
UAH 41.313541
UGX 3561.915435
UYU 40.006207
UZS 12408.840922
VES 137.956902
VND 26350
VUV 120.302159
WST 2.707429
XAF 565.443614
XAG 0.026385
XAU 0.000301
XCD 2.70255
XCG 1.80156
XDR 0.702356
XOF 565.446051
XPF 102.805027
YER 240.201218
ZAR 17.630175
ZMK 9001.198106
ZMW 23.114686
ZWL 321.999592
  • AEX

    6.3500

    913.86

    +0.7%

  • BEL20

    18.3700

    4853.66

    +0.38%

  • PX1

    23.0200

    7960.43

    +0.29%

  • ISEQ

    30.3100

    11686.21

    +0.26%

  • OSEBX

    6.1300

    1663.47

    +0.37%

  • PSI20

    -44.9200

    7975.77

    -0.56%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    75.8700

    3223.82

    +2.41%

  • N150

    24.4700

    3789.65

    +0.65%

Moutarde de Dijon: la relocalisation comme remède à la pénurie
Moutarde de Dijon: la relocalisation comme remède à la pénurie / Photo: © AFP/Archives

Moutarde de Dijon: la relocalisation comme remède à la pénurie

"Les rayons vont se regarnir en octobre": pour remédier à l'actuelle pénurie de moutarde, les cultivateurs bourguignons de graines servant à la fabrication du condiment vont plus que doubler leur production, jusqu'alors largement supplantée par la concurrence canadienne.

Taille du texte:

Dans les supermarchés, les hypers et les épiceries à travers la France, les pots de moutarde de Dijon se font rares, voire absents. "Un pot par foyer", restreignent nombre d'affichettes collées sur les rayons désertés.

La pénurie, largement antérieure à la guerre en Ukraine, est en fait imputable à la vague de chaleur qui avait amputé de moitié environ la récolte 2021 de graines de moutarde au Canada. Premier producteur mondial, ce pays fournit 80% environ de la graine, les 20% restants étant presque entièrement produits en Bourgogne.

"Il est donc très important de faire grossir ce pourcentage pour affronter les aléas climatiques qui sont différents d'un pays à l'autre", explique à l'AFP Luc Vandermaesen, président de l'Association moutarde de Bourgogne (AMB), qui regroupe les moutardiers ainsi que les cultivateurs de graines de moutarde.

Jadis très répandue, la culture locale des graines avait fait la réputation de la région de Dijon depuis le Moyen-Âge, mais une multiplication des attaques d'insectes, que la filière ne peut plus combattre avec des produits chimiques désormais interdits, a divisé la production par trois en quatre ans, de 12.000 tonnes en 2017 à 4.000 tonnes en 2021 alors que les moutardiers en voulaient 16.000.

Mais "les problèmes canadiens ont relancé toute l'importance de la filière en Bourgogne", explique Fabrice Genin, président de l'Association des producteurs de graines de moutarde de Bourgogne (APGMB).

"Oui, il y a un souci de relocalisation. On ne peut pas mettre tous nos œufs dans le même panier", estime M. Vandermaesen, également directeur général de "Reine de Dijon", troisième producteur français de moutarde.

Un appel a donc été lancé en juin auprès des producteurs locaux avec pour but de multiplier par 2,5 les surfaces plantées en graines, soit 10.000 hectares contre 4.000 en 2022.

- Prix plus que doublé -

Pour les motiver, les moutardiers ont mis la main au pot: "On a fait plus que doubler le prix" offert pour la graine de Bourgogne entre les récoltes 2021 et 2023, confesse M. Vandermaesen.

De 900 euros en 2021, les cours étaient passés à 1.300 euros en 2022, provoquant déjà une hausse de moitié de la production. Pour 2023, les moutardiers offrent 2.000 euros la tonne.

A ce prix-là, les candidats ont afflué. "L'appel a été entendu: nous avons un peu plus des 10.000 hectares voulus et le nombre de producteurs est passé de 160 à plus de 500. C'est plus qu'espéré", explique Jérôme Gervais, expert moutarde à la Chambre d'agriculture de Côte d'Or.

Car le prix alléchant a fait revenir à la moutarde des brebis égarées. Comme François Détain, cultivateur à Agencourt (Côte d'Or): "le prix qu'on nous propose nous permet de rentrer dans nos clous", même avec la flambée des engrais due à la guerre en Ukraine, explique-t-il.

François Détain avait abandonné cette culture en 2019 en raison d'un "rendement catastrophique avec un printemps très sec et les insectes". Mais aujourd'hui, "la graine se place bien" par rapport aux céréales, colza ou tournesol. "D'autant plus qu'il y a eu une dégringolade des cours des céréales et des oléagineux".

"Pour nous, c'est une sorte de revanche de pouvoir replanter une culture locale", se félicite-t-il.

Le coût du fret, qui a explosé depuis 2021, a aussi relativisé le prix plus élevé de la graine de Bourgogne par rapport à la canadienne, de "15-20%", selon M. Gervais.

Résultat, "on devrait produire en 2023 15.000 tonnes", soit 40% des besoins de moutardiers. "On sera les deuxièmes producteurs de graines servant à la Dijon", derrière le Canada, se félicite l'expert.

"Les rayons vont donc se regarnir en octobre" grâce à la récolte bourguignonne de 2022, déjà plus importante, puis "la pénurie va totalement disparaître début 2023", prévoit M. Vandermaesen. "On est très confiant pour Noël", lâche-t-il.

T.Luo--ThChM