The China Mail - En Sierra Leone, le difficile pari de garder les filles enceintes à l'école

USD -
AED 3.672498
AFN 66.01795
ALL 81.918073
AMD 380.082198
ANG 1.790403
AOA 917.000317
ARS 1451.749668
AUD 1.499855
AWG 1.8025
AZN 1.700141
BAM 1.660779
BBD 2.006725
BDT 121.751979
BGN 1.660725
BHD 0.377041
BIF 2943.593924
BMD 1
BND 1.285546
BOB 6.899392
BRL 5.593024
BSD 0.996315
BTN 89.32611
BWP 13.141537
BYN 2.897914
BYR 19600
BZD 2.003838
CAD 1.37381
CDF 2259.999662
CHF 0.78991
CLF 0.023193
CLP 909.850267
CNY 7.04095
CNH 7.02196
COP 3793.03
CRC 496.671309
CUC 1
CUP 26.5
CVE 93.63218
CZK 20.65465
DJF 177.422642
DKK 6.3437
DOP 62.353521
DZD 129.566957
EGP 47.489902
ERN 15
ETB 154.42113
EUR 0.84919
FJD 2.27745
FKP 0.750114
GBP 0.74135
GEL 2.685028
GGP 0.750114
GHS 11.383785
GIP 0.750114
GMD 73.487596
GNF 8709.274779
GTQ 7.634761
GYD 208.4508
HKD 7.77715
HNL 26.262695
HRK 6.398405
HTG 130.448073
HUF 329.955015
IDR 16785
ILS 3.20254
IMP 0.750114
INR 89.761967
IQD 1305.237594
IRR 42099.999951
ISK 125.680418
JEP 0.750114
JMD 159.029924
JOD 0.708996
JPY 156.04701
KES 128.429994
KGS 87.450116
KHR 3996.739435
KMF 419.00048
KPW 899.999969
KRW 1483.870657
KWD 0.30727
KYD 0.830305
KZT 513.773309
LAK 21581.29819
LBP 89223.786556
LKR 308.472878
LRD 176.352705
LSL 16.642013
LTL 2.95274
LVL 0.60489
LYD 5.406576
MAD 9.120954
MDL 16.868483
MGA 4488.638294
MKD 52.269794
MMK 2100.312258
MNT 3551.223311
MOP 7.984274
MRU 39.714174
MUR 45.980253
MVR 15.459953
MWK 1727.692673
MXN 17.969497
MYR 4.067021
MZN 63.898534
NAD 16.642013
NGN 1455.949607
NIO 36.664685
NOK 10.09705
NPR 142.921436
NZD 1.72015
OMR 0.384497
PAB 0.9964
PEN 3.35527
PGK 4.238734
PHP 58.754044
PKR 279.104565
PLN 3.58065
PYG 6732.108284
QAR 3.64186
RON 4.320201
RSD 99.734007
RUB 78.799672
RWF 1451.2075
SAR 3.75044
SBD 8.146749
SCR 14.142203
SDG 601.5159
SEK 9.219503
SGD 1.287215
SHP 0.750259
SLE 24.049856
SLL 20969.503664
SOS 568.424986
SRD 38.4065
STD 20697.981008
STN 20.802996
SVC 8.718284
SYP 11058.38145
SZL 16.637512
THB 31.190097
TJS 9.166469
TMT 3.5
TND 2.914388
TOP 2.40776
TRY 42.827702
TTD 6.773717
TWD 31.510303
TZS 2470.474018
UAH 41.938114
UGX 3590.23131
UYU 39.052682
UZS 11952.718997
VES 282.15965
VND 26329.5
VUV 120.603378
WST 2.787816
XAF 557.009782
XAG 0.01444
XAU 0.000224
XCD 2.70255
XCG 1.79571
XDR 0.692741
XOF 557.009782
XPF 101.270337
YER 238.502559
ZAR 16.716565
ZMK 9001.206597
ZMW 22.517917
ZWL 321.999592
  • AEX

    0.8500

    943.56

    +0.09%

  • BEL20

    -0.5100

    5055.57

    -0.01%

  • PX1

    -12.9900

    8107.69

    -0.16%

  • ISEQ

    -71.9900

    13017.36

    -0.55%

  • OSEBX

    -0.5000

    1661.9

    -0.03%

  • PSI20

    -31.1300

    8159.9

    -0.38%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    47.0600

    4211.5

    +1.13%

  • N150

    -3.7500

    3744.41

    -0.1%

En Sierra Leone, le difficile pari de garder les filles enceintes à l'école
En Sierra Leone, le difficile pari de garder les filles enceintes à l'école / Photo: © AFP

En Sierra Leone, le difficile pari de garder les filles enceintes à l'école

Hawa et son cousin se battaient pour avoir la meilleure note dans leur école de Sierra Leone. Jusqu'à ce qu'Hawa tombe enceinte il y a huit mois.

Taille du texte:

Dans ce petit pays ouest-africain où les grossesses des adolescentes sont très répandues, la législation en vigueur leur permet sur le papier de continuer les cours.

Car depuis 2020, les jeunes filles qui portent un enfant sont autorisées dans les salles de classe, une mesure présentée comme un succès du président Julius Maada Bio qui brigue un second mandat lors des élections samedi.

Mais comme d'autres politiques progressistes qu'il a insufflées, garder les jeunes filles enceintes à l'école est plus facile à dire qu'à faire.

Hawa, 18 ans, a été raillée sans pitié par d'autres élèves et sa mère a cessé de lui donner de l'argent pour payer ses fournitures et uniformes.

Après six mois de grossesse, elle a fini par abandonner l'école, laissant son cousin poursuivre seul sa scolarité.

Le président Bio a fait de l'éducation et des droits des femmes l'une de ses priorités.

Il a récemment raconté dans un entretien à l'AFP à l'AFP avoir lui-même changé d'avis sur la scolarisation des filles enceintes.

"J'étais totalement opposé à cela il y a quelques années, mais j'ai réalisé que j'avais tort. Elles sont dans leurs années de formation, et si nous les punissons pour le reste de leur vie, vous avez été injuste envers elles, et vous avez été injuste envers la société", a-t-il expliqué.

- Cycle de pauvreté -

Faute de données, il est difficile de savoir combien de jeunes Sierra-Léonaises enceintes poursuivent leur scolarité.

En 2021, soit un an après la modification de la loi, le recensement scolaire national a identifié 950 filles visiblement enceintes dans les écoles du pays.

Une enquête gouvernementale de 2019 révélait que 21% des femmes et des filles âgées de 15 à 19 ans étaient enceintes ou avaient déjà accouché. Des dizaines de milliers d'entre elles auraient donc abandonné leurs études.

Le maintien des filles enceintes à l'école est "essentiel pour briser les cycles de pauvreté et d'inégalité en Sierra Leone", a déclaré Nadia Rasheed, représentante nationale de l'agence des Nations Unies chargée des questions de santé sexuelle et reproductive pour les femmes.

Kadi, 18 ans, avait espéré que l'éducation lui permette d'accéder à une vie meilleure.

Élevée par sa grand-mère et une sœur aînée dans le bidonville de Cockle Bay à Freetown, elle a été poussée dans ses études.

Un jour, sa grand mère est morte dans un accident de voiture. Deux ans plus tard, sa sœur ainé est tombée malade, et décède elle aussi.

Son petit ami, un pêcheur, a commencé à l'aider à payer ses frais de scolarité. Ils avaient prévu qu'elle étudierait la médecine, puis ils se marieraient.

Mais lorsqu'elle est tombée enceinte à 17 ans, elle a souffert de brimades à l'école, avant d'échouer à certains de ses examens. Elle n'est pas revenue l'année suivante, et craint désormais d'avoir pris un retard qu'elle ne pourra plus rattraper si elle se remet à étudier.

"Les communautés ne vont pas changer comme ça – les écoles ne vont pas changer comme ça – je pense que personne n'aurait dû s'attendre à un succès du jour au lendemain", souligne Regina Mamidy Yillah, chercheuse à l'Institut pour le développement de Sierra Leone (IfDSL).

"Ceci dit, l'annulation de l'interdiction" pour les filles enceintes d'aller à l'école "est vraiment un pas gigantesque vers l'égalité", souligne-t-elle.

- Réalités -

L'application de plusieurs mesures progressistes du président Bio reste mise au défi des réalités du pays.

Elles sont saluées par les ONG occidentales et les agences onusiennes, omniprésentes en Sierra Leone depuis la guerre civile de 1991-2002, mais se heurtent aux valeurs traditionnelles de la société, ou ne répondent pas aux attentes.

Le gouvernement distribue par exemple des serviettes hygiéniques gratuites aux étudiantes et a investi plus de 20% du budget dans l'éducation.

Mais les frais sont encore nombreux, et parfois prohibitifs. Des étudiants doivent payer des fournitures scolaires, les transports, les uniformes, les chaussures...

En outre, de nombreux enseignants facturent de manière informelle aux élèves le savon, le papier toilette et les produits de nettoyage, et exigent des paiements quotidiens ou hebdomadaires en les menaçant de coups s'ils ne les donnent pas, selon des familles rencontrées par l'AFP.

Le projet de dépénalisation de l'avortement, salué internationalement lors de son annonce en juillet, n'a lui guère avancé.

En janvier, M. Bio a signé une nouvelle loi sur l'égalité des sexes pour augmenter le nombre de femmes dans les secteurs public et privé.

Pour les élections, le président s'est engagé à ce qu'un minimum de 30% des députés soient des femmes. Mais la nouvelle loi exige que seul un tiers des candidats soient des femmes, à la grande déception des défenseurs de leur cause.

P.Ho--ThChM