The China Mail - En Asie centrale, les langues nationales gagnent du terrain face au russe

USD -
AED 3.672494
AFN 67.364747
ALL 82.535223
AMD 383.092836
ANG 1.790403
AOA 916.999781
ARS 1477.991804
AUD 1.51692
AWG 1.40625
AZN 1.697421
BAM 1.665007
BBD 2.016601
BDT 121.849061
BGN 1.6639
BHD 0.377559
BIF 2988.294386
BMD 1
BND 1.28583
BOB 6.918657
BRL 5.323697
BSD 1.001234
BTN 88.16158
BWP 13.33759
BYN 3.390286
BYR 19600
BZD 2.013706
CAD 1.378615
CDF 2824.000585
CHF 0.796695
CLF 0.024355
CLP 955.440142
CNY 7.113402
CNH 7.11888
COP 3900.65
CRC 505.086622
CUC 1
CUP 26.5
CVE 93.870515
CZK 20.71435
DJF 178.299919
DKK 6.36234
DOP 62.078066
DZD 129.580964
EGP 47.662277
ERN 15
ETB 143.704933
EUR 0.85245
FJD 2.251798
FKP 0.741517
GBP 0.74278
GEL 2.696363
GGP 0.741517
GHS 12.286213
GIP 0.741517
GMD 74.000555
GNF 8685.140255
GTQ 7.669519
GYD 209.475163
HKD 7.77485
HNL 26.241859
HRK 6.421298
HTG 131.009237
HUF 332.954978
IDR 16644
ILS 3.336205
IMP 0.741517
INR 88.09945
IQD 1311.709871
IRR 42062.502442
ISK 121.910209
JEP 0.741517
JMD 160.558464
JOD 0.709023
JPY 148.175497
KES 129.310162
KGS 87.449816
KHR 4024.177415
KMF 417.999929
KPW 900.02117
KRW 1397.040024
KWD 0.30541
KYD 0.834376
KZT 542.016771
LAK 21677.946622
LBP 89661.516196
LKR 302.754012
LRD 178.725578
LSL 17.371047
LTL 2.95274
LVL 0.60489
LYD 5.399906
MAD 9.032052
MDL 16.610905
MGA 4426.850551
MKD 52.385817
MMK 2099.524485
MNT 3596.290536
MOP 8.01924
MRU 40.050228
MUR 45.349889
MVR 15.296392
MWK 1736.176733
MXN 18.42705
MYR 4.209832
MZN 63.899293
NAD 17.371047
NGN 1497.701654
NIO 36.845018
NOK 9.939335
NPR 141.058188
NZD 1.708949
OMR 0.384498
PAB 1.001234
PEN 3.487847
PGK 4.185076
PHP 57.135013
PKR 284.128379
PLN 3.637019
PYG 7129.78334
QAR 3.640489
RON 4.327497
RSD 99.740348
RUB 83.69738
RWF 1451.325927
SAR 3.750495
SBD 8.196859
SCR 15.240455
SDG 601.497411
SEK 9.427501
SGD 1.285545
SHP 0.785843
SLE 23.296724
SLL 20969.503664
SOS 572.170434
SRD 38.096502
STD 20697.981008
STN 20.857277
SVC 8.760908
SYP 13001.909178
SZL 17.372834
THB 31.910103
TJS 9.371643
TMT 3.5
TND 2.913038
TOP 2.342098
TRY 41.412197
TTD 6.776487
TWD 30.2805
TZS 2470.608012
UAH 41.363215
UGX 3506.576427
UYU 39.994892
UZS 12329.630103
VES 163.442845
VND 26382.5
VUV 118.866423
WST 2.673784
XAF 558.427617
XAG 0.023201
XAU 0.000271
XCD 2.70255
XCG 1.804452
XDR 0.694505
XOF 558.427617
XPF 101.528115
YER 239.450211
ZAR 17.342625
ZMK 9001.20203
ZMW 23.674286
ZWL 321.999592
  • AEX

    -3.3600

    929.94

    -0.36%

  • BEL20

    10.8100

    4709.11

    +0.23%

  • PX1

    -0.7900

    7853.59

    -0.01%

  • ISEQ

    -35.8800

    11176.65

    -0.32%

  • OSEBX

    -5.6100

    1645.65

    -0.34%

  • PSI20

    -21.6300

    7704.09

    -0.28%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    33.2300

    3494.96

    +0.96%

  • N150

    -13.5900

    3659.77

    -0.37%

En Asie centrale, les langues nationales gagnent du terrain face au russe
En Asie centrale, les langues nationales gagnent du terrain face au russe / Photo: © AFP

En Asie centrale, les langues nationales gagnent du terrain face au russe

Le ton est hésitant, mais aidée par sa professeure, Lioudmila Propichtchan enchaîne quelques phrases basiques en kazakh. Pour cette musicienne, maîtriser la langue du Kazakhstan n'a rien d’évident dans cette ex-république soviétique d'Asie centrale où le russe, tout en restant incontournable, décline.

Taille du texte:

Plus de trois décennies après l'indépendance à la chute de l'URSS, le vent tourne en faveur des langues nationales dans cette région, que Moscou considère encore comme son pré carré mais où les populations se tournent de plus en plus vers leur héritage ancestral.

"Au Kazakhstan, tout le monde ne maîtrise pas le kazakh. J'ai commencé à l'apprendre il y a un mois et demi et mon objectif est de tenir des conversations", explique à l'AFP la quadragénaire.

Dans ce pays de vingt millions d'habitants dont trois millions sont ethniquement russes, seule la moitié de la population utilise le kazakh au quotidien, selon les autorités, conséquence de l'ère soviétique où tout avait été russisé.

Avec Mme Propichtchan, une vingtaine d'autres adultes - dont certains chuchotent pour approfondir des points de grammaire - sont réunis dans une salle de classe à Karaganda, la capitale de la région industrielle éponyme dans le centre du pays.

"A Karaganda, le russe était partout, on n'utilisait pas le kazakh. Maintenant, la langue revit", se félicite Lidia Khan, une étudiante de 68 ans d'une autre classe.

"Les gens s'étonnent que j'apprenne le kazakh à mon âge, je leur réponds que c'est mon pays et que je veux que le kazakh se développe", poursuit-elle.

Yakoub Djamalov, un jeune élu municipal, dit avoir "grandi dans un environnement russophone" mais considère désormais la maîtrise du kazakh comme un "devoir".

- Poutine surpris -

Le recul du russe au profit des langues centrasiatiques est principalement le résultat d'une recomposition ethnique.

La tendance démographique est limpide ces trente dernières années : au Kazakhstan, la part de la population que constituent les citoyens ethniquement russes est passée d'environ 38% à 15%. Elle ne dépasse pas 5% dans les autres républiques centrasiatiques.

Et l'invasion de l'Ukraine, les discours impérialistes de nombreux responsables russes et les appels incessants à la défense des minorités russophones dans les ex-républiques soviétiques ont donné à réfléchir en Asie centrale, accélérant le renforcement des langues nationales, qui n'ont rien en commun avec le russe.

Coïncidence ou non, depuis 2023, il est obligatoire pour les fonctionnaires au Kazakhstan et au Kirghizstan de maîtriser la langue nationale, dont la diffusion dans les médias a été renforcée.

Le parti présidentiel kazakh propose également des cours gratuits, avec des incitations parfois mercantiles.

A Karaganda, les autorités locales organisent des jeux concours comme "Déclare ta flamme en kazakh et gagne un voyage en amoureux" ou "Lis un livre en kazakh et remporte un iPhone".

Sur les réseaux sociaux fleurissent pléthore de chaînes d'apprentissage du kazakh.

Symbole fort, le président kazakh Kassym-Jomart Tokaïev a entamé en kazakh à l'automne 2023 sa conférence de presse avec Vladimir Poutine.

Ce bref épisode a semblé surprendre son homologue russe, habitué à ce que ses voisins russophones s'adressent à lui en russe, et provoqué une scène cocasse, la délégation de pontes du Kremlin s'étant précipitée sur les oreillettes.

- Le russe toujours omniprésent -

Mais quand on partage quelque 7.500 km de frontières avec la Russie, difficile de se passer du russe, langue officielle aux côtés du kazakh. Il est toujours omniprésent dans la sphère publique, la culture, l'éducation ou les affaires.

Dans les autres Etats d'Asie centrale issus de l'ex-URSS, la situation est similaire au Kirghizstan: au Tadjikistan, le russe est "langue de communication interethnique", tandis qu'en Ouzbékistan et au Turkménistan, le russe n'a pas de statut officiel mais reste utilisé.

La langue de Pouchkine reste associée à une certaine réussite sociale, donnant accès à des postes plus prestigieux ou permettant aux migrants centrasiatiques d'aller gagner leur vie en Russie.

Pour les jeunes générations, il est compliqué de se passer du russe si l'on veut avoir la meilleure éducation.

Au Kazakhstan, le ministre de l'Education a jugé que l'apprentissage du kazakh à l'école "laissait à désirer", tandis que son homologue kirghiz a regretté le "plus faible niveau d'enseignement en kirghiz", en raison de la piètre qualité des manuels notamment.

La politique linguistique est aussi une question sensible car ces régimes restent proches, voire dépendants, de Moscou.

Chaque proposition en vue de renforcer les langues nationales ou de rebaptiser des rues à consonance russe provoque une levée de boucliers des partisans du Kremlin, qui brandissent le spectre de l'"oppression" des Russes. Rengaine utilisée aussi contre l'Ukraine pour expliquer l'invasion.

Mais le russe devrait garder son statut de lingua franca en Asie centrale : les pays de la région prévoient en effet de signer un traité pour le promouvoir.

E.Lau--ThChM