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Le PDG de Carrefour Alexandre Bompard a salué mercredi la "résilience" du groupe, malgré une année 2024 "qui n'a pas été sans épreuves" dans son discours d'introduction lors de l'assemblée générale des actionnaires, depuis le siège mondial du distributeur à Massy.
Au moment d'ouvrir une assemblée générale annoncée animée, entre conflit juridique à propos de ses franchisés, surveillance des marchés et pression concurrentielle, le tout à un an de la fin de son mandat de PDG, Alexandre Bompard a insisté sur l'acquisition des magasins Cora et Match, des "résultats très satisfaisants dans (les) pays coeurs en France, en Espagne et au Brésil", ou encore l'atteinte du "meilleur positionnement prix" du groupe "depuis 2020".
Contrairement aux deux éditions précédentes, c'est au siège du groupe à Massy, en région parisienne, et non sur les docks d'Aubervilliers que se tient cette réunion annuelle des actionnaires.
Pour la bonne organisation de l'événement, Carrefour a fermé son siège à ses salariés, les invitant à télétravailler pour l'occasion.
Le groupe a également choisi de séparer le conseil d'administration et les principaux actionnaires du reste des petits porteurs, notamment des syndicalistes, qui se trouvent dans deux salles différentes.
La police et la gendarmerie filtraient les rues qui jouxtent les alentours du siège de l'entreprise. Peu avant le début de l'assemblée générale, quelques dizaines de personnes étaient réunies non loin du siège, au-dessus desquelles flottait un grand drapeau de la Palestine.
La présence de Carrefour via un franchisé en Israël dans le contexte de guerre avec le Hamas et la crise humanitaire que celle-ci a déclenchée dans la bande de Gaza fait partie des sujets qui pourraient faire irruption durant l'assemblée générale, mais ce n'est pas le seul.
Le géant de la distribution est vivement critiqué, par la CFDT notamment, pour s'appuyer de plus en plus sur l'exploitation de magasins en franchise et en location-gérance, une variante dans laquelle le distributeur reste propriétaire du fonds de commerce.
Dans son discours d'introduction, Alexandre Bompard a réaffirmé que son groupe comptait poursuivre le développement de ce modèle, qu'il qualifie de "moyen d'expansion de l'empreinte internationale" de Carrefour, et de "solution pour les magasins en difficulté structurelle".
La CFDT a assigné le groupe de distribution en justice, estimant qu'il s'agit d'un plan social déguisé concernant plus de 27.000 salariés depuis 2018.
A la fronde de la CFDT s'ajoute celle d'une partie des franchisés, réunis sous l'égide de l'association des franchisés de Carrefour (AFC), qui revendique 260 magasins. Soutenue par le ministère de l'Economie, elle a également assigné Carrefour en justice.
Sujette à des polémiques ces dernières années, la rémunération du PDG, à nouveau au menu mercredi, sera en baisse par rapport à l'année dernière.
Si les actionnaires de Carrefour lui donnent le feu vert, le dirigeant touchera 3,4 millions d'euros pour 2024, soit 1 million d'euros de moins que l'année précédente. A cela s'ajouteront plus tard, sous critères de performances, des actions valorisées au maximum 5,6 millions d'euros.
U.Feng--ThChM