
AEX
-0.8200
Le demi-fondeur français Azeddine Habz est entré dans une nouvelle dimension vendredi en pulvérisant le vieux record de France du 1.500 mètres, détenu depuis 2003 par Mehdi Baala, au terme d'une course qui restera dans les mémoires.
On le savait très en forme depuis le début de l'année mais Azeddine Habz a réalisé vendredi une course qui a surpris tout le monde, à commencer par lui-même, en bouclant le 1.500 mètres du meeting de Paris en 3 min 27 sec 49.
Toujours bien placé derrière le lièvre, Azeddine Habz a pris les devants pour mener sa course de A à Z et fait exploser d'une seconde et demie la marque de Mehdi Baala (3 min 28 sec 98 en 2003), l'un des records les plus prestigieux de l'athlétisme français.
"C'est juste incroyable, jamais je ne pensais que j'allais courir 3 min 27, j'étais venu pour battre le record de France et faire 3 min 28 sec 70, 80", a savouré Habz après sa course au stade Charléty.
Vice-champion d'Europe du 1.500 mètres en salle et médaillé de bronze sur 3.000 mètres, Azeddine Habz avait montré cet hiver qu'il montait en puissance et avait déjà battu ces derniers mois les records de France du 1.500 mètres et du mile en salle.
Après une première victoire en Ligue de Diamant dimanche à Rome début juin, il a réussi à claquer vendredi le chrono qui le fait changer de division.
Il devient le sixième meilleur performeur de l'histoire, devançant notamment des récents champions du monde et olympique, comme l'Américain Cole Hocker (champion olympique en 2024) ou le Britannique Josh Kerr (champion du monde en 2023).
- "Objectif médaille mondiale" -
Ovationné par le public du stade Charléty, Azeddine Habz a très rapidement été félicité par Mehdi Baala en personne et a posé avec lui devant l'écran affichant le chrono.
"Je suis très heureux pour Azeddine, il n'y a pas forcément de pincement au coeur ou quoique ce soit", a réagi Baala, ancien médaillé olympique et mondial et désormais directeur des équipes de France.
"Au-delà du chrono, l'attitude qu'il a montrée, toujours devant, c'est très fort", a ajouté Baala qui avait lui battu le record de France en terminant deuxième d'un meeting à Bruxelles, dans la foulée du recordman du monde marocain Hicham El Guerrouh.
"C'est le record d'un athlète que j'admire depuis que je suis petit", a ajouté Habz. "Il est venu m'encourager avant le départ en me disant que (le record) était pour moi. Après la course il était content comme si c'était lui qui l'avait battu."
Pour le Français de 31 ans, l'objectif est plus clair que jamais vendredi soir : "continuer sur cette lancée avec comme objectif la médaille à Tokyo", lors des Championnats du monde en septembre, a-t-il ajouté.
Quatre autres Français (Flavien Szot, Pierrick Jocteur-Monrozier, Romain Mornet et Paul Anselmini) ont battu leur record sur la distance et réalisé du même coup les minima pour les Mondiaux. Seuls trois d'entre eux pourront s'aligner pour le rendez-vous mondial à Tokyo en septembre.
- Pluie de minimas -
Au-delà du 1.500 mètres, le meeting de Paris a particulièrement souri au demi-fondeurs français vendredi, nombreux à aller chercher les minima pour les Mondiaux.
Sur le 5.000 mètres, Jimmy Gressier a amélioré son propre record de France de la discipline en 12 min 51 sec 59, tandis que son coéquipier Yann Schrub a "rempli le contrat" qu'il s'était fixé en réalisant les minima pour les Mondiaux (12:56.57).
Sur le 3.000 mètres steeple, la recordwoman d'Europe Alice Finot a décroché son ticket pour le Japon dès sa rentrée en prenant la 8e place en 9 min 15 sec 33, tandis qu'Agathe Guillemot a bouclé son 1.500 mètres en 3 min 58 sec 44, minima également à la clé.
Les spécialistes français du 110 mètre haies Just Kwaou-Mathey (13.15) et Wilhem Belocian (13.20) ont eux aussi réalisé le niveau de performance requis pour les Mondiaux.
Côté international, les têtes d'affiche américaine Grant Holloway (110 mètres haies) et ukrainienne Yaroslava Mahuchikh (saut en hauteur) ont tous les deux été battus sur la piste du stade Charléty.
V.Liu--ThChM