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Donald Trump a déclaré mardi être prêt à fournir un soutien aérien en guise de garanties de sécurité à l'Ukraine en cas d'accord de paix avec la Russie, mais exclu toute présence militaire américaine au sol, qui reviendrait alors aux Européens.
Pour sa part, la Russie a prévenu par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, que tout potentiel accord de paix devrait garantir sa "sécurité" et celles des habitants russophones en Ukraine, prétexte déjà brandi pour lancer son invasion en février 2022.
"Ils sont prêts à envoyer des troupes sur le terrain", a assuré le président américain lors d'une interview accordée à Fox News, en faisant référence aux dirigeants européens rencontrés la veille à la Maison Blanche.
Il a par ailleurs ajouté qu'il était "prêt à aider", notamment via un soutien aérien, mais répondu "non" à une question sur l'envoi de soldats américains au sol.
Le président américain, qui veut trouver une issue à la guerre au plus vite, a reçu lundi à la Maison Blanche le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, accompagné par des dirigeants européens, après sa rencontre vendredi en Alaska avec son homologue russe, Vladimir Poutine.
Tous ont salué des avancées notables sur le principe d'offrir des garanties de sécurité à l'Ukraine, qui restent cependant à mettre sur papier, et dit que le président russe avait accepté le principe d'un sommet avec M. Zelensky dans les semaines à venir.
Le président russe a proposé lors de son appel téléphonique avec M. Trump lundi, de l'organiser à Moscou, selon trois sources proches du dossier.
Mais Volodymyr Zelensky a refusé, d'après l'une de ces sources.
Le président français, Emmanuel Macron, a lui estimé qu'elle devrait avoir lieu en Europe, par exemple en Suisse, laquelle a dit être prête à offrir "l'immunité" au président russe, malgré son inculpation devant la Cour pénale internationale, à condition qu'il vienne "pour une conférence de paix".
Donald Trump a précisé que si tout se passait bien elle serait suivie d'une réunion tripartite avec lui-même.
- Force de réassurance -
Entretemps, la "coalition des volontaires", une trentaine de pays essentiellement européens soutenant l'Ukraine, s'est réunie mardi par visioconférence sous les auspices du Premier ministre britannique, Keir Starmer, et du président français, dans le but de rendre compte des discussions avec MM. Trump et Zelensky.
La prochaine étape prévoit "que les équipes de planification rencontrent leurs homologues américains dans les prochains jours" visant notamment "à préparer le déploiement d'une force de réassurance si les hostilités prenaient fin", selon un porte-parole du Premier ministre britannique.
Pour leur part, les chefs d'état-major des armées de l'Otan se réuniront en visioconférence mercredi pour évoquer le conflit en Ukraine, a annoncé l'Alliance atlantique.
L'Ukraine considère que, même si une issue est trouvée à cette guerre, la Russie tentera encore de l'envahir.
Dans un entretien à la chaîne américaine NBC News, M. Macron n'a pas caché qu'il ne partageait pas l'optimisme de Donald Trump sur la possibilité d'arriver à un accord de paix en Ukraine.
Vladimir Poutine est "un prédateur, un ogre à nos portes" qui "a besoin de continuer de manger (pour) sa propre survie", a-t-il dit. "C'est une menace pour les Européens".
- Concessions territoriales -
La question des concessions territoriales exigées par la Russie à l'Ukraine pour mettre fin au conflit reste l'autre grande inconnue.
Washington, comme les Européens, assure qu'elle doit être réglée directement entre Kiev et Moscou.
Dans l'est de l'Ukraine, qui concentre le pire des combats, les habitants avouaient avoir peu d'espoir.
Vladimir Poutine "a violé tous les accords qu'il a signés, donc on ne peut pas lui faire confiance", a déclaré à l'AFP le soldat Vitaly, 45 ans.
Et si l'Ukraine cède des territoires pour avoir la paix, la Russie attaquera de nouveau "dans six mois ou un an", a-t-il ajouté.
Le chancelier allemand, Friedrich Merz, également présent lundi à la Maison Blanche, a estimé que l'Ukraine ne devrait pas être contrainte de faire des concessions territoriales dans le cadre d'un éventuel accord de paix.
Pour Donald Trump, en revanche, qui a appelé M. Zelensky à faire preuve de "souplesse", l'Ukraine devra s'y résoudre, s'agissant en particulier du Donbass.
"Vous savez, une grande partie du territoire a été conquise et ce territoire a été pris. Maintenant, ils parlent du Donbass, mais le Donbass, comme vous le savez, est actuellement détenu et contrôlé à 79% par la Russie", a-t-il dit, en ajoutant: "On ne s'attaque pas à une nation qui est dix fois plus grande que soi".
U.Feng--ThChM